Construction durable et villes intelligentes en France

Rédigé par

Jean Voisin

12102 Dernière modification le 12/04/2019 - 12:40
Construction durable et villes intelligentes en France

Alors que le mot smart est sur toutes les lèvres, la ville intelligente est aussi l’opportunité d’allier confort de vie et construction durable. En voici la preuve par l’exemple avec quelques initiatives françaises en la matière.

 Le 11 avril 2019 Dijon inaugurait OnDijon, un projet ambitieux de ville connectée à l’échelle des 23 communes que compte la métropole. Cette initiative est une première en France de par son ampleur et la gestion intégrée d’un ensemble de services allant de l’enlèvement des encombrants à la sécurité. Surtout, 65 % d’économie d’énergie sont attendues grâce à la modernisation de l’éclairage public et la gestion intelligente des besoins énergétiques.

 

Dijon : une smart city, certes, mais écologique

Coup de com’ oblige, le mot smart city est partout lorsque l’on évoque ce projet à 103 millions d’euros dont les prémisses datent de 2015. Pourtant, si l’on en croit Denis Hameau, conseiller communautaire de Dijon Métropole délégué à l’enseignement supérieur et à la recherche, interrogé par l’Usine Digitale « nous ne sommes pas partis de l’idée de vouloir faire une smart city parce qu’on voulait absolument être smart et que c’était à la mode. On s’est plutôt interrogé sur le pilotage actuel de la ville et sur notre vision de la ville du futur, avec la volonté d’en faire une référence écologique. » Dit autrement, les économies prévues en matière de dépenses énergétiques (chiffrées à environ 80 millions d’euros) ont permis d’ajouter au projet de ville durable un poste de pilotage connecté de services aux habitants. Le futur confirmera ce qui reste encore largement une hypothèse, mais l’un des résultats attendus est notamment une optimisation des temps de déplacement et une limitation de la pollution par des leviers directs (pilotage de la signalisation) et indirects (moins de véhicules municipaux en maraude à faible allure, offre de stationnement connectée limitant les véhicules recherchant un espace pour se garer, prévention de la pollutions des sols par la détection de points de décharge sauvage, etc.).

 

La ville intelligente : un champ des possibles immense

Que ce soit en France ou ailleurs, le diptyque ville intelligente/ville du futur serait-il déjà has been ? Probablement, car la ville de demain (du lendemain, celle des années 2020) sera connectée et intelligente. Elle pourra l’être selon un plan ambitieux comme à Dijon ou par petites touches, à l’échelle d’ensembles urbanistiques, via des smartgrids comme celle de Paris-Saclay, ou, beaucoup moins étendues, à l’échelle d’un complexe salle des fêtes/mairie/école/lotissement. Le développement de l’autoconsommation collective et des écoquartiers sont d’autres pistes qui contraignent aujourd’hui les villes à se préparer à ce lendemain. Stockage de l’électricité, smart charging ou gestion des ressources hydriques et des ilots de chaleur sont notamment des problématiques qui existent, devraient exister ou existeront à très court terme dans tout projet d’ensemble urbain de petite ou de grande ampleur.

 

Smart city, confort et transition écologique intimement liés

Vertueuse, voici un nouveau terme à la mode qui s’applique à la ville intelligente. Comme on l’a vu, celle-ci sera tournée vers le confort des habitants en mettant en place des outils de gestion des migrations quotidiennes et par ricochet de limitation de la pollution atmosphérique induite par les systèmes de transport. Son bilan carbone sera aussi meilleur par une optimisation des réseaux de chaleur ou de froid et de production de l’énergie. Si l’action des pouvoirs centraux français et européen est souvent décrite comme trop partielle pour soutenir les initiatives de développement durable, on peut tout de même se féliciter que l’attribution des subventions fasse la part belle à l’efficacité énergétique. Ceci oblige ainsi toute ville européenne souhaitant cofinancer un nouvel équipement à des mesures dans ce sens. Une note positive, alors que le temps presse et que la plupart des solutions existent déjà comme on le voit dans cet infographique ?

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