Confort d’été à l’échelle du bâtiment et de la ville

Rédigé par

Communication CSTB

909 Dernière modification le 09/07/2020 - 10:33
Confort d’été à l’échelle du bâtiment et de la ville

Des épisodes caniculaires de plus en plus fréquents et durables seront observés dans les prochaines années : les températures moyennes seront en hausse constante et il peut être anticipé que la durée de la saison estivale sera doublée à long terme. Si le phénomène de réchauffement climatique est observé dans tous les environnements, les villes connaissent des montées de températures plus intenses et parfois concentrées sur des zones spécifiques. La démographie, les activités humaines, la morphologie urbaine et les caractéristiques des bâtiments, mais aussi le niveau de nature en ville – et donc l’aménagement et la construction – sont conjointement à la source de températures élevées et d’élévations excessives et localisées de températures, les « îlots de chaleur urbains » (ICU).

 Ces phénomènes seront de plus en plus nombreux à l’avenir, engendrant des conséquences directes sur la santé, le bien-être et, par ricochet, les attentes des usagers, désormais revues à la hausse. Les habitants des villes veulent aujourd’hui des solutions concrètes et des résultats probants pour améliorer de manière globale leur confort thermique, la qualité de l’air ambiant et leur environnement sonore et lumineux. 

Dans ce contexte désormais connu, les enjeux sanitaires, environnementaux, énergétiques et les actions à mener en lien avec ceux-ci, sont plus que jamais à prendre en compte par les acteurs de la construction et de l’urbain.

Des impacts sanitaires, de confort et énergétiques

Ces conditions de températures sévères récurrentes risquent de se traduire par des pathologies exacerbées pour les citadins – notamment les populations vulnérables comme les enfants et les personnes âgées – et une surmortalité en hausse.

Autre conséquence : la montée de l’inconfort dans les villes et les logements urbains. Il sera alors probable, voire nécessaire pour les habitants d’atténuer ces effets du réchauffement par le recours à la climatisation, ce qui entraînera une surconsommation énergétique et amplifiera la montée des températures en ville et l’apparition d’ICU.

Adapter le bâtiment tout au long de son cycle de vie : conception, construction, rénovation

Fort de ces différents constats, l’enjeu est clé pour la filière construction de proposer des solutions pour résorber ou faire disparaître les différents désagréments et risques liés au réchauffement climatique, et assurer des conditions de confort acceptables dans les logements, tout particulièrement en ville. 

C’est par une approche holistique du « confort d’été », intégrant les aspects sanitaires, énergétiques et environnementaux et ce, à toutes les étapes du cycle de vie des bâtiments – conception, construction, exploitation, rénovation – que les désordres liés aux évolutions climatiques pourront être atténués ou évités. À l’échelle des bâtiments et en intégrant la dimension des usages, c’est en recherchant un équilibre entre solutions passives et solutions actives que de nouvelles réponses adaptées pourront être apportées.

Solutions passives, actives et couplage des deux

Les solutions passives permettent d’étendre les qualités intrinsèques d’un bâtiment pour apporter davantage de confort, tout en rationnalisant l’utilisation des énergies qui lui sont fournies. En effet, de très nombreux paramètres peuvent être pris en compte durant les phases de conception et de construction des bâtiments, surtout lorsqu’ils s’intègrent dans une logique à l’échelle du quartier ou de l’îlot. Certaines solutions peuvent aussi être ajoutées dans le cadre d’une démarche de rénovation.

Les solutions passives sont nombreuses, et leur mise en place porte sur deux échelles : celle du quartier et de la ville, et celle du bâtiment. 

À l’échelle du quartier et de la ville, l’implantation du bâtiment dans son environnement, son orientation et sa protection contre le rayonnement solaire, mais aussi l’accès au vent et à la ventilation naturelle, l’arrosage et les points d’eau, la création d’ombrages, le recours à la végétalisation, etc., sont autant de paramètres qui peuvent limiter substantiellement la montée des températures et favoriser les îlots de fraîcheur. 

À l’échelle du bâtiment, la prise en compte de cette problématique dès la conception est un facteur clé : hauteur des locaux pour permettre un brassage d’air naturel ou forcé, positionnement des baies et vitrages, isolation thermique adaptée à l’inertie, étanchéité à l’air, présence de masques architecturaux et de stores, végétalisation des bâtiments eux-mêmes, etc.

Avec l’émergence des bâtiment intelligents et connectés, les solutions actives d’optimisation du confort présentent l’intérêt d’utiliser la seule énergie nécessaire, grâce à une gestion active des infrastructures et des équipements : compteur et thermostats intelligents, gestion de l’éclairage, gestion des prises de courant, système de comptage, etc. Ces systèmes intelligents permettent ainsi de mesurer, contrôler et réguler les flux énergétiques nécessaires et, dans le même temps, de fournir davantage de confort aux usagers des bâtiments. Les réponses d’avenir résident sans aucun doute dans le couplage des solutions passives et actives, qui représente un moyen significatif pour protéger les populations vulnérables et procurer un confort durable aux citadins dans les bâtiments, les quartiers et la ville, pendant les périodes estivales.

Crédit photo : Creative Commons Attribution

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