Climate-KIC soutient 9 villes pionnières pour créer des quartiers intelligents et durables

Rédigé par

Catherine Ouvrard

Communication manager

2112 Dernière modification le 29/03/2017 - 18:22
Climate-KIC soutient 9 villes pionnières pour créer des quartiers intelligents et durables

Clare Wildfire, Directeur de programme chez Mott MacDonald Fulcrum, présente le Programme Smart Sustainable District mené par Climate-KIC. Grâce à celui-ci, certaines villes européennes sont en mesure de proposer des solutions qui les rendent plus attractives et qui permettent de lutter contre le changement climatique.

On entend parler de « villes intelligentes », « de quartier durable », mais qu’est-ce qu’un « quartier intelligent et durable » ?

Un quartier intelligent et durable se définit par une mobilité bas carbone, des réseaux intelligents, des bâtiments énergétiquement neutres, une gestion de l’eau efficace et des espaces verts publics  accessibles, le tout s’appuyant sur des technologies adaptées permettant d’optimiser les ressources. Un quartier intelligent et durable contribue au bien-être et à l’adoption de modes de vie durables, facilite l’arrivée de nouvelles façons de travailler, de se déplacer, de consommer, d’interagir et de profiter de la ville.  

Clare WildfireEn quoi le programme Smart Sustainable Districts (SSD) est-il utile pour atteindre l’objectif de villes plus intelligentes et durables et qui sont les parties prenantes de ce programme ?

Les quartiers intelligents et durables sont des quartiers pionniers qui œuvrent ensemble à la diffusion et à l’accélération du savoir, du savoir-faire et des bonnes pratiques nécessaires à la transition vers un mode de vie zéro carbone, ainsi qu’à la construction de villes européennes résilientes.

Alors que les stratégies durables de promotion immobilière conventionnelles tendent à être menées par des promoteurs ou des agences, l’aménagement de quartiers requiert souvent la collaboration et la contribution d’une grande variété de parties prenantes. Le programme SSD réunit des consortiums de décideurs politiques, de municipalités, de services publics, de promoteurs privés, d’experts en innovation, de spécialistes du durable et de groupes citoyens. Le réseau SSD offre aide et services pour créer le dialogue mesurer les impacts positifs et pour un développement durable à l’échelle du quartier. 

Typiquement, les projets de quartiers et les innovations présentent :

  • des réseaux intelligents,
  • des réseaux de chauffage et d’énergie urbains
  • la gestion et l’évacuation de l’eau,
  • la récupération de l’eau de pluie,
  • des rues végétalisées,
  • des programmes zéro-déchet,
  • le compostage urbain,
  • la transformation des déchets en énergie,
  • l’autopartage,
  • des pistes cyclables,
  • l’agriculture urbaine,
  • la tenue d’événements culturels,
  • le croisement de données avec des cartes locales.

Les projets du programme SSD sont guidés par un objectif « Facteur 4 », c’est-à-dire créer deux fois plus de valeur avec moitié moins de ressources. Plusieurs objectifs peuvent être visés : la création d’emplois locaux, la stimulation de l’économie locale, une participation plus active dans la communauté, ainsi que l’augmentation de la performance environnementale. On peut aussi inspirer de nouveaux schémas de comportement citoyen.

Les cadres et stratégies de développement, les processus et les moyens d’application, les méthodes d’évaluation, les différentes manières de lever des fonds et les recommandations qui permettent d’accroître le nombre des mesures incitatives nécessaires au déploiement du quartier, font partie des résultats liés aux SSD.

Ainsi, le travail mené dans le cadre du programme SSD à Berlin a prouvé combien le partage des données peut amener une transparence dans une gouvernance à plusieurs niveaux et impliquer les citoyens dans les prises de décision. À Saint Ouen, le programme SSD a permis aux communautés locales de co-concevoir leurs propres outils pour suivre la construction et l’aménagement. En parallèle, le programme à Londres a fait progresser les applications de données vers le concept de stationnement intelligent.

Quels quartiers participent au programme SSD et pourquoi Climate-KIC les a choisis ? Qu’est-ce qui les distinguent ? Quels sont les défis à relever ?

Les quartiers intelligents et durables qui composent le réseau sont actuellement au nombre de neuf : le port de Rotterdam, le nouveau centre d’Utrecht, le parc olympique de Londres, les Docks de Saint-Ouen, le quartier Johanneberg à Göteborg, le quartier Moabit de Berlin, la station de métro Kalasatama à Helsinki et l’Energy Block de Copenhague. Le processus de sélection recouvre des critères tels que le niveau d’ambition, l’importance des opportunités, le degré d’investissement des parties prenantes locales, la capacité d’évolution et la réplicabilité. Certains des quartiers cités, ainsi que les activités qui y sont liées, sont détaillés ci-après. Vous pouvez en apprendre plus sous ce lien https://www.youtube.com/watch?v=ecBOzxmloHE.

Le programme SSD est amené à être étendu vers l’Europe du Sud-Est au cours de l’année à venir.

  • Le parc olympique Queen Elizabeth est un projet d’aménagement majeur à Londres. Son développement permet le renouvellement urbain de l’Est de la capitale britannique et positionne cette partie de la ville comme un nouveau hub social et économique. Après avoir hébergé les Jeux olympiques de Londres en 2012, le parc cherche à se reconstruire à partir de cet héritage. Il comprend cinq infrastructures sportives de renommée mondiale, dont le Aquatics Centre de Londres conçu par Zaha Hadid et la Copper Box. Le parc olympique a permis la création de 10 000 logements, d’un pôle éducatif et culturel, ainsi que d’un centre d’affaires dédié au digital et aux médias. Grâce aux SSD, on a pu progresser sur l’efficacité énergétique des bâtiments du Queen Elizabeth, sur les systèmes d’énergie et sur le développement d’un stationnement intelligent.
  • Moabit est un quartier de Berlin qui concentre à la fois des logements résidentiels et des activités industrielles. Dans le cadre du programme SSD de Climate-KIC, le projet vise à amorcer la démarche d’une mise en œuvre du plan de développement urbain appelé « Green Moabit 2013 ». Ce dernier s’appuie sur des objectifs durables ambitieux pour l’efficacité énergétique dans l’industrie, la mobilité pendulaire électrique et la gestion de l’eau. Il prévoit une banque de données, District Data Atlas, et une stratégie d’engagement citoyen au sein du quartier.
  • Le nouveau centre d’Utrecht est un quartier où nous explorons de nouvelles façons de planifier le durable dans une stratégie urbaine de long terme. La ville d’Utrecht et le maître d’ouvrage Jaarbeurs travaillent à co-développer, piloter et tester des approches intégrées à l’échelle du quartier sur les questions de l’énergie, l’eau, la mobilité et le bâtiment. Ces systèmes intégrés au quartier utilisent Aquifer Thermal Energy Systems (ATES) pour le chauffage et le rafraîchissement urbains, des énergies renouvelables produites localement, notamment par des panneaux photovoltaïques, la mobilité durable, la gestion de l’eau, la végétalisation de la ville et une connectivité améliorée.
  • Les Docks de Saint-Ouen,  en proche périphérie de Paris visent à la régénération d’un site industriel de docks sur la Seine. Ici, le programme SSD s’est attaché à consulter les premiers habitants de ce projet à plusieurs phases. De ces travaux est née une application web collaborative et innovante appelée NUM-CITY. Elle fournit des services de communication et d’information basés sur la collecte régulière et spontanée de données par les citoyens : habitants, travailleurs, commerces et entreprises. Les données concernent les consommations d’énergie, le tri des déchets, l’échanges de produits locaux et la qualité de l’air au sein du quartier.
  • L’Energy Block de Copenhague utilise les contributions d’experts locaux et internationaux pour exploiter les flux de données en temps réels pour la mise en place d’une infrastructure Blockchain permettant des connections en local des systèmes de production d’énergie avec les consommateurs.

Comment mesurez-vous la contribution du programme SSD à la lutte contre le changement climatique ?

Du fait de la nature intégrée de notre programme, nous pouvons mesurer plusieurs facteurs différents comme les réductions d’émissions de CO2 ou l’amélioration de la résilience aux inondations. Par exemple, pour les Docks de Saint-Ouen, la solution NUM-CITY solution permet aux habitants du quartier de mesurer leurs consommations: électricité, gaz, eau chaude et eau froide, grâce à des défis lancés entre bâtiments pour stimuler l’amélioration des comportements au sein du quartier.

Pour le programme dans son ensemble, nous avons choisi la plateforme CITYKeys (http://www.citykeys-project.eu/ ) pour sourcer le large éventail de nos indicateurs de performance. Toutefois, nous sommes toujours à nous améliorer pour trouver la meilleure façon d’appliquer ces indicateurs à tous ces quartiers si différents en termes d’objectifs et de points clés SSD. Il est par ailleurs difficile de quantifier des points positifs comme la confiance accrue des acteurs ou des citoyens, la réputation qui encourage à répliquer les solutions ailleurs, tout comme les relations à l’échelle locale et la responsabilisation qui assurent un engagement continu sur le long terme.

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