Climat 2021 à Paris : une année marquée par des évènements climatiques hétérogènes

Rédigé par

APC Cécile Gruber

Directrice de la Communication

646 Dernière modification le 14/02/2022 - 10:30
Climat 2021 à Paris : une année marquée par des évènements climatiques hétérogènes

Alors que l’on a pu noter l’absence de canicules auxquelles nous étions habitué·es depuis quelques années, Paris a fait face à d’autres événements climatiques dont des épisodes de gel tardifs et une fin d’année très douce. Les moyennes de températures parisiennes contrastent avec les moyennes relevées au niveau mondial mais restent néanmoins plus chaudes qu’il n’y paraît. Explications.

Cet article a été rédigé par l’Agence Parisienne du Climat, en partenariat avec Météo-France qui propose chaque année et chaque saison de retracer l’évolution du climat à Paris, à travers des bulletins climatiques. 

Chiffres clés du climat dans le monde en 2021 

Pas de canicules à Paris en 2021

Alors que nous étions de plus en plus familier·ères des vagues de chaleur et des pics de températures, Paris a pour la première fois depuis de nombreuses années été épargnée par les canicules. 

Un « faux » retour à la normale ?

Avec une année maussade et une 20e place au rang des années les plus chaudes en France, 2021 est une exception française sur le plan climatique. Partout ailleurs, en Europe et dans le monde, des phénomènes météorologiques « extrêmes » se sont produits.  

Canicules exceptionnelles en Amérique du Nord avec +47 °C au Canada en juin 2021 ; méga-feux en Sibérie, en Californie, au Canada, en Grèce, en Turquie, en Espagne… Ces épisodes ont des conséquences sanitaires et économiques bien-sûr, mais contribuent aussi à la perte de la biodiversité et à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre 

Les méga-feux en 2021 auraient ainsi produit 1 760 mégatonnes de CO₂ selon Copernicus(lien externe) (soit environ 2,6 fois l’empreinte carbone de la France en 2016). 

En raison du changement climatique, les personnes les plus âgées ont peu de chance de revivre les étés de leur enfance, où les températures étaient bien plus fraîches qu’actuellement, et les canicules moins nombreuses.

2021, 5e année la plus chaude

À l’échelle mondiale, 2021 se classe comme la 5e année la plus chaude jamais enregistrée, selon Copernicus(lien externe). La température moyenne était entre 1,1 et 1,2 °C supérieure à la température qu’il faisait pendant l’ère préindustrielle. 

Les sept dernières années ont d’ailleurs été selon ces mêmes observations les plus chaudes jamais enregistrées à l’échelle mondiale ! Une tendance nette à un réchauffement climatique. 

Comment expliquer les différences de température entre la France et le reste du monde en 2021 ?

Cette différence est due à la pression atmosphérique (Gérard Mayençon, expert chez Météo-France dans le bulletin climatique parisien 2021).

Vrai ou Faux : plus la pression atmosphérique est basse, plus il fait beau ?

Faux ! lorsque la pression est basse, le temps est généralement plus maussade et pluvieux. Si elle diminue de manière rapide, cela entraîne du vent et du mauvais temps. Au contraire, si la pression est élevée, le temps est calme (mais il ne fait pas beau pour autant !).

La pression atmosphérique au-dessus de l’hexagone ayant eu tendance à rester plus basse qu’ailleurs, cela a occasionné un temps généralement plus frais et pluvieux qu’à l’accoutumée. 

Observations climatiques à Paris en 2021

Les canicules ont été observées à Paris lors des années précédentes et le seront probablement à nouveau. 2020 est notamment l’année la plus chaude jamais enregistrée à Paris (14,3 °C de température moyenne). Mais 2021 a été beaucoup plus tempérée avec 12,9 °C de température moyenne à Paris, une valeur qui correspond exactement aux normales saisonnières 1991-2020.  

Il faut dire qu’en 10 ans, les références des « normales saisonnières » parisiennes ont augmenté.  

Calculées à partir des données relevées sur une période de 30 ans, ces dernières ont gagné un demi-degré depuis la dernière décennie ! 2021 reste donc, malgré tout, la huitième année consécutive au-dessus de la normale si l’on se réfère aux normales saisonnières 1981-2010

Depuis l’ère préindustrielle, on relève même une augmentation de la température moyenne de plus de 2 °C à Paris ! 

Une météo hétérogène tout au long de l’année 

Cette année 2021 aura été particulière à plusieurs égards :  

  • 2 cm de neige en février à Paris 

  • Du gel début avril préjudiciable aux cultures 

  • La tempête Aurore le 21 octobre avec un vent inhabituel pour la saison (109 km/h à Paris) 

  • Une fin d’année très douce avec 16 °C relevés sur trois jours consécutifs 

Si du raisin a pu être récolté dans Paris grâce au fameux îlot de chaleur «protecteur», ce n’est pas forcément le cas en banlieue (du 4 au 9 avril, alors que le mercure n’est pas passé sous la barre des 0 °C à Paris, on a pu relevé -7 °C en Seine et Marne, -6 °C dans les Yvelines et le Val d’Oise) où beaucoup d’arbres fruitiers sont restés sans fruit cette année.  

Graphique montrant les différences de températures relevées à Paris et en banlieue

​​​​Ce graphique montre bien l’effet de l’îlot de chaleur urbain, qui entraîne une différence entre le centre de Paris et les banlieues alentours et a protégé Paris de nombreux épisodes de gel. Suivi de la température dans Paris et la grande banlieue entre le 4 et le 9 avril 2021 - Crédits Météo-France

Malgré tout, a-t-il fait beau à Paris en 2021 ?

Après la pluie vient le beau temps…

"En 2021, on compte à Paris 117 jours de pluie pour une normale de 111 jours. Dans la continuité de décembre 2020, le début de 2021 est très pluvieux. Cela va de pair avec une forte crue de la Seine qui culmine le 9 février quand une hauteur de 4,56 m est constatée au pont d’Austerlitz. En janvier 2018 on avait eu 5,88 m."

Gérard Mayençon, Météo-France 

Si l’on a compris qu’il n’a pas fait très (trop) chaud en 2021, le temps aura en revanche été marqué par un ensoleillement important au printemps. En mars, il y a eu 60 heures de soleil en plus par rapport aux normales !  

L’été a lui été frais, généralement pluvieux et peu ensoleillé, contrairement à l’automne et le début de l’hiver. 

Vrai ou faux : on dit qu’un jour est un jour de pluie à partir d’1 mm de pluie cumulée ?

Vrai ! À Paris, c’est la station Météo-Montsouris qui permet d’observer la quantité de pluie tombée. Mais des stations sont présentes sur tout le territoire.

Quels-ont été les mois les plus pluvieux à Paris 2021 ?

Comme l’indique le bulletin climatique, « la répartition des jours de pluie est contrastée. Les mois significativement les plus arrosés et excédentaires par rapport aux normales 1981- 2010 sont : 

  •  juin (+63 mm | 226 %), janvier (+40 mm | 178 %) 

  • décembre (+20 mm | 134 %), octobre (+19 mm |131 %) 

  •  juillet (+16 mm | 125 %) où une situation orageuse déverse 43 mm en 19 heures le 13 !   

Les mois les plus déficitaires sont :  

  • août ( -31 mm | 41 %) 

  • novembre (-24 mm | 54 %) 

  • avril 21 mm ( -21 mm | 60 %) 

Les pluies se sont produites principalement sous forme d’averses plus ou moins violentes, liées à des contrastes de masses d’air quasi tropicales, chargées de beaucoup d’humidité, rencontrant de l’air issu du pôle Nord. » 

Va-t-il davantage pleuvoir à cause du changement climatique à Paris à l’avenir ?

Rien n’est moins sûr ! Contrairement aux températures, les prévisions sont plus incertaines concernant les futures tendances pluviométriques. 

Néanmoins, certaines études et rapports montrent que les cumuls de pluie pourraient stagner pour ensuite légèrement augmenter à partir de 2050. 

La répartition des précipitations pourrait évoluer :  

  • Avec plus de pluie en hiver et moins en été.  

  • Moins de jours de pluie à l’année mais des pluies plus intenses au cours du siècle (Source : Paris face aux changements climatiques  - Ville de Paris, 2021). 

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