[Chroniques Urbaines #BienEtreAuTravail] #03 - Tour d’horizon des espaces de travail alternatifs

Rédigé par

Laetitia Morere

1887 Dernière modification le 14/09/2018 - 09:40
[Chroniques Urbaines #BienEtreAuTravail] #03 - Tour d’horizon des espaces de travail alternatifs

En 2013, l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT) se prêtait à un jeu d’anticipation en imaginant ce que sera le monde du travail à l’horizon 2050. Parmi les tendances pressenties, la fin des bureaux arrivait déjà en tête et laissait entrevoir une révolution des modes de travail.

Aujourd’hui, à l’heure des projets collaboratifs agiles et des nouvelles technologies connectées, il semble que la disparition des bureaux pourra survenir avant 2050. En effet, les nombreuses mutations qui participent à la dématérialisation du travail et à l’autonomisation des collaborateurs entrainent une modification du rapport au temps, à l’espace et aux personnes. Dans cette perspective, de nombreux espaces alternatifs émergent progressivement pour se substituer au bureau. Chroniques Urbaines™ vous propose un tour d’horizon de ce qui pourrait être dès demain votre prochain espace de travail !

Le « Desk Sharing » bientôt votre nouveau réflexe ?

Annoncé comme le successeur de l’open space, le Desk Sharing consacre la logique de flexibilité du travail et de l’entreprise. Dans cette nouvelle organisation de l’espace, le collaborateur n’occupe plus un poste fixe mais s’installe au gré de ses besoins. Brisant l’organisation en silos qui a longtemps prévalu, le Desk Sharing crée une nouvelle dynamique collaborative de travail dans laquelle le collaborateur est maître de choisir son environnement en fonction des tâches à réaliser : un espace isolé pour réfléchir ou appeler un client, une salle de réunion pour travailler en équipe, etc.

Si le Desk Sharing semble économiquement pertinent à l’échelle de l’entreprise, notamment pour les réductions de coûts (loyer, maintenance, charges spéciales) qu’il engendre, il est plus difficilement accepté par les collaborateurs qui peuvent souffrir d’une sensation de déracinement. La disparition du bureau, perçu comme la prolongation de la sphère privée, peut instiller au collaborateur un sentiment d’anonymat (Elan des Talents, 2017).

Quatre grands principes peuvent être mis en place pour faciliter la mise en place du Desk Sharing dans vos bureaux :

  • Identifier les équipes les plus à même de tirer profit du Desk Sharing pour montrer l’exemple et générer progressivement l’intérêt des autres collaborateurs ;
  • Établir des règles assurant la mise en place d’une organisation pensée et acceptée par tous ;
  • Montrer l’exemple en impliquant l’équipe dirigeante ;
  • Intégrer le Desk Sharing dans une logique plus globale de flex office qui encourage le décloisonnement des horaires et le télétravail.

Le télétravail, avec certaines précautions !

Conforté par les dernières ordonnances réformant le Code du travail, le télétravail a le vent en poupe. Désignant une organisation du travail exercée en dehors des locaux de l’entreprise, le télétravail s’installe comme une pratique courante en France puisque près d’un collaborateur sur quatre en bénéficierait déjà de façon informelle.
Offrant une meilleure autonomie aux équipes et une plus grande efficacité pour certains, cette nouvelle organisation du travail permettrait une diminution importante de la fatigue et du stress liés au transport notamment. Bien que la question de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle soit plus difficile à trancher, les collaborateurs se disent satisfaits par la possibilité du télétravail. Même enthousiasme du côté des employeurs qui notent un plus grand engagement de leurs équipes et une réduction du turn-over après la mise en place du télétravail.

Néanmoins, le télétravail à l’excès, peut s’avérer néfaste pour le collaborateur qui peut éprouver des difficultés à travailler sur un projet collectif, se sentir isolé ou éprouver une diminution du sentiment d’appartenance à l’entreprise.

Le coworking : nouvel eldorado des collaborateurs ?

Arrivé tout droit des États-Unis en 2006, le concept de coworking constitue une véritable alternative au travail chez soi ou dans un bureau. Ces espaces indépendants d’un nouveau genre réunissent généralement entrepreneurs, collaborateurs nomades, ou freelances dans un environnement stimulant, sans hiérarchie et sans compétition. Bien que travaillant pour des clients différents, ces coworkers résidents à l’année ou seulement de passage, sont animés par la même logique de partage de l’information et du savoir.
Formant une communauté à part entière, les coworkers prolongent bien souvent l’échange au-delà « des heures de bureau » grâce à différents afterworks, conférences, rencontres et débats. Ainsi, le coworking ne propose plus simplement des lieux de travail mais plutôt des espaces hybrides offrant de nombreux services complémentaires : barbier, pressing, conciergerie, etc.
Au-delà des prestations de ces bureaux « as a service », les créateurs d’espaces de coworking ont su proposer un faible niveau d’engagement et des tarifs réduits, calculés au prorata du temps d’occupation, pour attirer des travailleurs indépendants toujours plus nombreux.

Espaces longtemps réservés aux entrepreneurs et aux freelances, les grandes entreprises s’adaptent progressivement aux mutations du monde du travail en proposant des espaces de coworking interne. Bien que ces espaces hybrides semblent tout à fait pertinents, ils ne le sont peut-être qu’à une certaine étape du développement de l’entreprise.

En bref, quelles différences entre télétravail et coworking ?

 

Les conséquences pour le marché immobilier

L’émergence de ces nouvelles formes d’organisation du travail impacte directement le marché de l’immobilier de bureau. Associant durant longtemps la valeur de l’actif immobilier à sa situation géographique, les investisseurs doivent modifier leur approche pour mieux intégrer la notion d’usage dans leur réflexion. Afin d’éviter l’obsolescence d’usage, différents moyens permettent de lier ces nouveaux modes de travail à des espaces de travail correctement réfléchis pour s’adapter aux nouveaux besoins :

  • Développer la notion de réversibilité des locaux en phase de conception des projets immobiliers pour anticiper les futurs usages ;
  • Procéder à la démolition/reconstruction de locaux pour faciliter une nouvelle conception des espaces le cas échéant ;
  • Engager une réflexion sur la flexibilité du bail commercial.

Dans cette perspective, l’entreprise américaine WeWork a pris les devants. Proposant à des entreprises de sous-louer des espaces de travail via un bail plus flexible que les contrats actuels, elle permet une plus grande souplesse d’organisation tout en leur offrant la possibilité de rester « maîtres de leurs locaux » en termes d’équipements et de décoration.

La révolution des modes et du monde de travail n’est pas encore terminée. De nouveaux espaces de travail alternatifs devraient se développer tels que le co-homing, déclinaison du coworking à la maison ou encore le concept de bâtiment multi-usage 24/24.

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