[Chroniques Urbaines 2.0 #02] Prêts verts et investissements immobiliers

Rédigé par

Laetitia Morere

1273 Dernière modification le 13/06/2018 - 18:13
[Chroniques Urbaines 2.0 #02] Prêts verts et investissements immobiliers

Saison 2.0 - Spéciale Finance Verte et Immobilier

Ces dernières années, les marchés financiers ont accueilli à bras ouverts les obligations vertes, tandis que de leur côté, les prêts verts étaient sous-utilisés selon une étude de la firme BWB. En 2018, le marché s'attend à voir l'émergence des prêts verts dont le potentiel intéressant serait de compléter l'influence des obligations vertes dans le développement de projets respectueux de l'environnement, internationalement valorisés depuis l'Accord de Paris en 2015.   

Comment définir les prêts verts ?

Les prêts verts sont des produits financiers qui permettent aux entreprises de financer des initiatives ayant des avantages environnementaux. Encore à un stade précoce de développement, il manque encore au marché un cadre cohérent et standardisé pour considérer les prêts comme "verts". La récente publication des Green Loan Principles (le 21 mars 2018) par la Loan Market Association (LMA) en partenariat avec l'Asian Pacific Loan Market Association (APLMA) est une grande promesse d’amélioration pour l'intégrité des "prêts labellisés verts".

En tant qu'instrument complémentaire aux obligations vertes, les prêts verts offrent aux entreprises un fort grand potentiel pour soutenir des projets environnementalement durables dans diverses industries. Selon les Green Loan Principles, les prêts sont définis comme " verts " s'ils " financent ou refinancent, intégralement ou en partie, des projets verts admissibles ". Les projets éligibles aux prêts verts comme aux obligations vertes sont énumérés par l'International Capital Market Association (ICMA) et partagent les mêmes catégories indicatives d'éligibilité, telles que la production et le transport d'énergie renouvelable, la conservation de la biodiversité ou l'adaptation au changement climatique.

Le premier prêt vert aux entreprises a été établi en 2014 par Sainsbury's, la chaîne de supermarchés britanniques. Le prêt vert de 200 millions de livres sterling démontre leur engagement pour la réduction des émissions de carbone. En février 2017, la banque BBVA est entrée dans l'histoire en signant avec l'opérateur espagnol Iberdrola un prêt vert bilatéral. Cette transaction était la première mondiale du genre dans le secteur de l'énergie, et le montant - 500 milliards d'euros - était le plus haut jamais enregistré.

Quels avantages potentiels pour les promoteurs immobiliers ?

En tant qu'émetteur de près de la moitié des émissions de CO2 mondiales, l'industrie immobilière doit changer son comportement. De toute évidence, en tant que prêteurs immobiliers de premier plan, les banques ont un rôle essentiel à jouer dans l’offre de programmes de prêts à des fins respectueuses de l'environnement. Le potentiel des investissements immobiliers économes en énergie est double permettant, d'une part aux promoteurs de projets d'accéder au capital, et d'autre part aux banques de recevoir des retours intéressants sur leurs investissements.

L'initiative de prêts écologiques lancée par la banque Lloyds prévoit des réductions de marge allant jusqu'à 20 points de base sur les prêts qui financent des programmes d'efficacité énergétique. Par exemple, Lloyds Banks a signé en 2017 un prêt de 61 millions de livres sterling pour un immeuble de bureaux à Birmingham dont le projet énergétique visait à passer à 100 % de sources d'énergies renouvelables.

Quelle perspective pour 2018 ?

Les prévisions mondiales prévoient 2018 comme une année de transformation pour le marché des prêts verts, l'objectif étant d'accéder au même niveau de maturité que le marché des obligations vertes. La récente publication le 21 mars 2018 des Green Loan Principles devrait produire en 2018 une toute nouvelle dynamique accompagnant une demande toujours croissante de la part des investisseurs compatible au désir des régulateurs financiers de promouvoir les prêts verts. 

Une collaboration plus poussée entre le secteur immobilier et le secteur bancaire est encore nécessaire pour développer des lignes directrices, une terminologie propre et des normes harmonisées qui pourraient aider les produits et services à se généraliser. Par exemple, le Better Building Partnership (BPP) au Royaume-Uni ou le projet EeMAP (Energy Efficiency Mortgage Action Plan) à travers l'UE explorent actuellement les bénéfices commerciaux et les gains de réputation permis par les prêts verts permettant d’améliorer la durabilité des projets et de créer un changement positif dans le domaine de l'immobilier.

En tant que nouvel outil de lutte contre le changement climatique mondial, l'un des plus grands défis contemporains, le prêt vert est un produit gagnant-gagnant pour les promoteurs immobiliers et les banques. La définition des règles du jeu de ce marché émergent est toujours en cours au Royaume-Uni et en France, consolidant leur image de pôles internationaux de premier plan défenseurs de la finance verte.

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