Championnat de France d'économies d'énergie (CUBE) : les champions ont été sacrés

Le Championnat de France des économies d’énergie, alias concours CUBE pour le tertiaire, organisé par l’IFPEB mobilise depuis 5 ans plusieurs centaines d’acteurs publics et privés dans toute la France pour réduire la consommation d’énergie de leurs bâtiments (part importante des émissions de CO2 en France), sans travaux lourds, en mobilisant leurs équipes. Objectif : devancer la loi ELAN (décret tertiaire), qui impose à tous les acteurs privés et publics de réduire la consommation d’énergie de leurs bâtiments de 40% d’ici 2030 (puis -50% d’ici 2040 et -60% d’ici 2050), et dont l’application démarre cette année, en septembre.

Pourquoi ce concours ?

L’initiative repose en effet sur une idée simple : faire de l’écologie positive, sur le terrain. La préservation de la planète devrait rassembler, or elle est devenue un sujet de controverses (la loi Climat, si elle est votée, sera la plus “amendée” de la Ve République). Les débats sont perçus comme complexes, conflictuels et hors-sol parce qu’idéologiques, alors que les citoyens veulent agir simplement, avec un impact immédiat et mesurable. D’où l’idée de l’IFPEB de faire des économies d’énergie et de CO2 un sport national, en organisant un vrai championnat, avec ses ligues, ses équipes, ses capitaines, son arbitre incontestable qui relève les compteurs, son palmarès et ses champions. En jouant sur la même émulation, le même esprit fédérateur, et la même ambiance qu’un championnat de football ou de rugby. Bref, “le Championnat de France de ceux qui font”.

Résultats de l'année 2020

En 2020, le Championnat de France des économies d’énergie pour le Climat a mis en compétition 260 bâtiments tertiaires (bureaux, tours, commerces, bâtiments semi-industriels, publics ou universitaires, etc.), grâce à une mobilisation générale de leurs utilisateurs et une optimisation du pilotage et de la technique.

En préambule, l’impact de la crise sanitaire a été faible sur les consommations. Les estimations des organisateurs font état d’une amélioration des économies d’énergies de deux à trois points de pourcentage sur une année. Ce faible impact s’explique notamment parce que les diminutions de consommation liées au taux d’occupation ont été presque annulées par les consignes de ventilation ou de chauffage liées à la crise sanitaire.

Les lauréats ont réalisé des performances très élevées, en ligne avec les précédentes éditions : Orange (jusqu’à -55,8% pour des bureaux et des boutiques), Carmila (Carrefour) (-49% pour un hypermarché), BNP Paribas(-44% pour des bureaux) : en réduisant de plus de 40% les consommations des bâtiments tertiaires engagés, ils ont atteint les objectifs de la loi ELAN avec près de 10 ans d’avance.

Parmi les autres lauréats : l’école d’architecture ENSA Normandie (-40,2%), les ateliers Senergy’t (-43,8%), le siège de BPCE à Paris (-37%), le siège de CBRE à Paris (-32%), le campus Groupama à Nanterre (-20%), celui d’Eiffage à Vélizy (-19,6%), les EHPAD de Korian (jusqu’à -24%), le Tribunal de Grande Instance de Clermont-Ferrand (-33%), l’Université de Bordeaux (-24%), etc.

En moyenne, les équipes ont réussi à réduire leurs consommations de 17%. Au global, ils ont économisé 72 GWh, la consommation annuelle d’une ville de 15 000 habitants environ.

Au-delà de ces performances très élevées, les retours d’expériences des compétiteurs en 2020 (et depuis 2016) dessinent un véritable « guide » d’actions à engager pour réaliser des économies d’énergie à grande échelle, au niveau national : mobilisation d’équipes dédiées, réglage fin du chauffage, coupe-éclairages, investissements de maintenance ciblés, etc.

En route vers l'édition 2021 du championnat !

En 2021, le Championnat de France d’Économies d’énergie passera en version démultipliée pour marquer le « top départ » de la loi ELAN, et déployer ces expériences à large échelle. Dès septembre, le Dispositif Éco Énergie Tertiaire (Décret Tertiaire) imposera en effet à tous les bâtiments de plus de 1000 m2 de commencer à enregistrer en ligne, suivre et réduire leurs consommations d’énergie. Avec des premiers paliers à atteindre d’ici deux ans. Près de 300 bâtiments sont déjà engagés dans ce Championnat 2021-2022 (coup d’envoi début juillet). Avec de nouvelles “ligues” pour représenter la diversité des équipes mobilisées :

• Le championnat des Villes : Paris (3 bâtiments dont la Mairie du 19e ), Rennes (10 bâtiments), Lyon (3 bâtiments), Beauvais, Gisors, Nevers, Besançon, etc., dont certains élus ont décidé eux-mêmes de porter l’initiative : Anne Hidalgo, Grégory Doucet, Nathalie Appéré, Caroline Cayeux, etc.
• Le championnat des Entreprises : la catégorie historique, avec une centaine d’entreprises attendues (Orange, EDF, BNP Paribas, etc.). À noter, la participation de La Défense, le plus grand centre d’affaires d’Europe, qui va animer l’initiative auprès de ses grands utilisateurs.
• Le championnat « Junior » (collèges – lycées), soutenu par le ministre de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports Jean-Michel Blanquer, avec 250 établissements inscrits, qui ont démarré le concours en avance, dès janvier.
• Le championnat Universitaire et grandes écoles : les campus de l’Essec, Kedge, etc.
• Le championnat Logistique : plusieurs grands propriétaires/exploitants d’entrepôts en cours d’inscription.
• Le championnat Automobile : dans une stratégie de réduction globale des émissions carbone, des propriétaires ou gestionnaires de flottes auto ont commencé à appliquer la méthode d’engagement à leurs parcs dans un Challenge des Conducteurs pour le Climat (C-CUBE).