Canicule ou vague de chaleur ?

Rédigé par

APC Cécile Gruber

Directrice de la Communication

656 Dernière modification le 29/06/2020 - 09:07
Canicule ou vague de chaleur ?

La semaine du 22 juin marque l’arrivée des premières vagues de chaleur estivales à Paris avec des températures maximales atteignant 35°C en journée. Attention, un pic de chaleur en journée est une condition nécessaire mais pas suffisante pour lancer le signal d’alerte canicule. Quelle est d’ailleurs la différence entre une vague de chaleur et une canicule ?

Il n’existe en réalité pas de définition universelle pour décrire les épisodes d’intense chaleur. En France, les périodes de canicule se distinguent des vagues de chaleur quand la température reste anormalement élevée de jour comme de nuit pendant au moins 3 jours. Les seuils de température, définis par Météo-France à partir de trente années de collecte d’indicateurs météorologiques, varient selon les départements et leurs spécificités climatiques. Par exemple, pour Paris, l’alerte caniculaire est activée lorsque les températures minimales de 31°C le jour et 21°C la nuit sont observées.

Vigilance et Plan Canicule

Après la canicule de 2003, le Plan National Canicule (PNC) a été mis en place pour anticiper les effets sanitaires des vagues de chaleur exceptionnelles. Chaque année, le Ministère de la Santé l’active pendant la période estivale et s’appuie sur l’expertise de Météo-France et de Santé Publique France. Météo-France calcule pour une station de référence de chaque département, des indicateurs «biométéorologiques» qui permettent de définir le niveau du plan canicule et la couleur de vigilance :

  • Verte / niveau 1 : veille saisonnière du 1er juin au 15 septembre
  • Jaune / niveau 2 :  renforcement des actions de communication locales en préparation à une montée en charge
  • Orange / niveau 3 : déclenché par les préfets prenant en compte les situations locales (niveau de pollution, grands rassemblements, etc.)
  • Rouge / niveau 4 : mobilisation maximale en cas de canicules avérées exceptionnelles très intenses avec apparition d’effets collatéraux (sécheresse, feux de forêts, saturation des hôpitaux, etc.)

Situations météo propices aux vagues de chaleur et canicules

En été, la position de l’anticyclone dit «des Açores» détermine le type de temps qu’il fait sur la France. Quand il s’installe au nord de l’Europe, les hautes pressions forment un obstacle au passage des perturbation atlantiques et les vents d’est et du sud apportent de l’air chaud : les experts qualifient ces situations de «phénomène de blocage». C’est ce qui s’est produit en août 2003 sur une durée et une étendue géographie toutes deux exceptionnelles.

L’effet du changement climatique est-il déjà sensible ?

Depuis 1947, Météo-France recense les vagues de chaleur sur le territoire métropolitain et cette série longue corrobore le réchauffement climatique : au cours des 34 dernières années la fréquence et l’intensité de ces événements ont augmenté. Les trois vagues de chaleur les plus longues et 3 des 4 plus intenses se sont produites après 1981.

Vague de chaleur (75) Météo France

Quel que soit le scénario d’émission de gaz à effet de serre envisagé, le réchauffement planétaire se poursuivra inexorablement pendant au moins plusieurs décennie et s’accompagnera de vagues de chaleur de plus en plus fréquentes et intenses. La fréquence des événements devrait doubler d’ici à 2050. En fin de siècle, ils pourraient être non seulement bien plus fréquents qu’aujourd’hui mais aussi beaucoup plus sévères et plus longs, avec une période d’occurrence étendue de la fin mai à début octobre.

La fréquence des vagues de chaleur devrait doublier d’ici à 2050. 

En savoir plus

Canicule paris 2020 : prévention exceptionnelle

Cartographie Le Monde (lien externe)

Risques Canicule / Gouvernement.fr (lien externe)

 

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