Building Market Briefs: une initiative de BTA pour aider les innovateurs à conquérir les marchés européens

Rédigé par

Catherine Ouvrard

Communication manager

1414 Dernière modification le 18/07/2018 - 10:00
Building Market Briefs: une initiative de BTA pour aider les innovateurs à conquérir les marchés européens

Pour relever le défi de bâtiments sobre en carbone à travers toute l’Europe, les acteurs ont besoin de données comparable sur l’ensemble de l’Europe qui sur lesquelles baser leurs efforts et pour cibler les bonnes niches. Bien qu’il existe un grand nombre de rapports d’un pays à l’autre, l’information reste parcellaire. BTA a décidé de s’attaquer au problème en publiant les Building Market Briefs [NDLT: les dossiers des marchés de la construction], des rapports condensés pour chaque pays européen basés sur une méthodologie commune. Le premier Building Market Brief ou BMB livre une vision unique du marché de la construction en Suisse. York Ostermeyer, Professeur associé au Départment Technologie des Bâtiment de l’Université Chalmers en Suède, et Sybren Steensma, Directeur du programme BTA expliquent les tenants et les aboutissants de cette initiative.

Comment vous est venue l’idée des Building Market Briefs et quells sont ses objectifs?

York Ostermeyer: Lorsque l’idée est apparue, je travaillais en tant que gestionnaire d’une plateforme d’innovation. J’ai organisé plusieurs ateliers itératifs dont les participants ont exprimé de manière répétée leur besoin de perspective sur les marchés nationaux. Les innovateurs ont besoin de ce point de vue global pour identifier les niches qu’ils peuvent cibler lorsqu’ils investissent un nouveau marché. Pour répondre à ce besoin, nous avons dû définir l’échelle et le niveau de détail des données à collecter et à livrer. Enfin, nous voulions que le document final soit intéressant, facile à lire et à comprendre.

Sybren Steensma: Le paradoxe dans ce cas, c’est qu’il existe des centaines de rapports sur une grande variétés de marches européens. Mais tous se concentrent sur une niche en particulier, sur n secteur donné. Personne n’avait encore pensé à les combiner en un seul dossier… ou peut-être quelqu’un y a pensé mais s’est vu décourager par la charge de travail que cela représente. Avec les Building Market Briefs, nous compilons toutes les données pertinentes disponibles qui permettent d’envisager le marché européen. Cela va tout à fait dans le sens de la mission de Climate-KIC. Au-delà de la donnée intéressante et pertinente, nous souhaitons qu’elle permette la comparaison scientifique d’un pays à l’autre, et c’est là que se trouve le plus grand défi, au vu de l’immense variété des standards, des méthodes et des indicateurs en Europe.

Pourquoi avoir choisi la Suisse pour le premier BMB?

York Ostermeyer: La première raison est d’ordre pratique (rires). Lorsque nous avons eu cette idée, le siège de BTA se trouvait en Suisse. Blague à part, la Suisse est un pays passionnant pour lancer les BMB: ce n’est pas un pays n’est pas trop grand et l’on y dispose de beaucoup de données. Pour ce premier dossier, il fallait commencer à une échelle raisonnable qui permette de livrer un premier dossier rapidement.

Quelles données utilisez-vous our ces dossiers?

York Ostermeyer: Nous avons trois sources de données principales: les données statistiques, une enquête en ligne massive et la description du stock de bâtiments existants.

Pour les statistiques, il y a la partie délicate des différences de normes. Les surfaces de plancher nettes illustrent parfaitement le problème. Mettez un ingénieur Français, un Suisse et un Allemand dans un bâtiment et demandez-leur de calculer sa superficie nette, aucun d'entre eux n'obtiendra le même résultat que les autres.

Nous basons également les BMB sur une vaste enquête en ligne, que nous avons co-créé avec des industriels et des professionnels du secteur. Il est destiné à évaluer les perceptions et les sentiments autour du marché du bâtiment. Nous posons des questions aux professionnels sur leurs derniers projets. Des questions comme: « Que faites-vous typiquement dans un projet de construction? » « Pourquoi ? »,  « Comment les parties prenantes du projet ont-elles communiqué au sein du projet? » Quel acteur a joué un rôle déterminant dans la prise de décision sur l'énergie et les questions bas carbone ? » En Suisse, ces enquêtes ont permis d'identifier un certain attachement aux pompes à chaleur préférées aux autres solutions de chauffage / refroidissement, contrairement au marché allemand où les pompes à chaleur sont généralement détestées en raison d'une série de défaillances connues du public.

Enfin, la description du parc immobilier est essentielle pour comprendre le marché. Les innovateurs, les industriels ont besoin de connaître le niveau de rénovation du stock, le type de matériaux généralement utilisés dans les projets, le type de subventions disponibles, s'il existe des plans d'action nationaux pour avancer sur certaines solutions, le coût du travail et la main-d'œuvre disponible.

Toutes ces informations aident les innovateurs à évaluer si le retour sur investissement d’un marché serait supérieur à 5%, ce qui est le seuil nécessaire à franchir pour être rentable.

Sybren Steensma: En plus d’une synthèse des statistiques et des descriptions, nous proposons une liste de documents et de rapports que nos lecteurs peuvent consulter pour compléter leur vision sur ledit marché. Nous invitons le groupe de lecteurs à commenter et nous donner leurs commentaires sur ces mémoires. Leurs idées seront très utiles pour les prochaines versions, car nous avons l'intention de publier des BMB mis à jour avec des données à jour et des fonctionnalités supplémentaires demandées par nos lecteurs.

En travaillant sur le BMB suisse et en préparant des déclinaisons dans d'autres pays, avez-vous pu identifier les tendances en matière de bâtiment durable en Europe?

York Ostermeyer: Le secteur du bâtiment est en train de vivre une transformation massive à travers toute l’Europe. Sur le papier, cette transformation peut paraître aisée, mais de nombreux existent et ils varient d’un pays à l’autre. Cependant, le problème récurrent que nous avons pu identifier en Europe, c’est la difficulté à donner un véritable élan à la transition environnementale du bâtiment. C’est là que l’innovation sur mesure entre enjeu et peut aider chacun de ces pays à générer et à faire durer cet élan, en s’adaptant au contexte spécifique de chaque pays. Climate-KIC est le bon vecteur pour répondre à ces besoins spécifiques grâce aux innovateurs et leurs idées.

Sybren Steensma: Il y a un paradoxe en jeu ici. Les obstacles dont nous parlons ne sont pas techniques. Des solutions existent déjà, des technologies sont disponibles. Les barrières ne concernent pas non plus les gens. D'après nos sondages, nous pouvons dire aux gens que le secteur doit changer, évoluer. Mais ils ne peuvent pas faire beaucoup plus contre les réglementations nationales, la lente évolution des politiques et des coutumes.

Quels pays allez-vous étudier par la suite?

York Ostermeyer: Nous prévoyons de publier 4 à 5 dossiers par an. Les prochains sont prévus pour le milieu de l'année 2018. Cette fois-ci, nous couvrirons 4 des plus grands marchés du bâtiment de l'UE: le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France et les Pays-Bas. Fin 2018, nous en publierons 3 ou 4 de plus: Pologne, Danemark, Italie et / ou Espagne. Ce deuxième lot est destiné à équilibrer nos mémoires en fonction des zones climatiques. Nous pensons qu'il est important d'introduire de la diversité, pour une perspective plus inclusive sur le marché européen global, avec des BMB du Nord, de l'Est et du Sud et pas seulement de l'Ouest de l'Europe.

Sybren Steensma: Les BMB nous permettent également de mobiliser des partenaires locaux de Climate-KIC et de renforcer notre réseau, d'aider les start-ups à atteindre les marchés locaux et de les guider dans leur développement.

Télécharger le Building Market Brief pour la Suisse

Partager :