Bourgogne-Franche-Comté, transition énergétique positive

1812 Dernière modification le 12/10/2017 - 10:16
Bourgogne-Franche-Comté, transition énergétique positive

Puissance invitante du 6e Congrès national du bâtiment durable, la Région Bourgogne-Franche-Comté ne ménage pas ses efforts pour atteindre l’objectif qu’elle s’est fixé : être une région à énergie positive en 2050. Vaste chantier où la question de la réhabilitation durable est centrale. Au programme : service public de l’efficacité énergétique, rénovation des bâtiments régionaux, massification des programmes d’efficacité énergétique… Avec, en perspective, la formation des professionnels et la création d’emplois durables.

Planète Bâtiment : Le Congrès national du bâtiment durable est placé sous le signe de la réhabilitation durable au service des territoires et des populations. Comment la politique de la Région s’inscrit-elle dans cette thématique ?

Frédérique Colas, vice-présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté en charge de la transition écologique et de l’environnement: La question de la réhabilitation durable est une des priorités de notre mandat, et la lutte contre la précarité énergétique en est un axe très fort. Nos objectifs sont ceux de la loi de Transition énergétique pour la croissance verte. Ils sont déjà très ambitieux. Il ne s’agit pas seulement d’accompagner les particuliers, les bailleurs et copropriétés, mais aussi de créer, par ce biais, des emplois non délocalisables et de nous engager dans la formation professionnelle. Un travail que nous menons avec les professionnels, leur organisation et avec les organismes de formation. Réhabilitation, emploi et formation, c’est le triptyque indissociable sur lequel nous œuvrons.

Quels sont les moyens à mettre ou déjà mis en place pour atteindre ces objectifs ?

F.C.: Sur le plan régional, nous travaillons dans trois directions : vers les particuliers et les maisons individuelles, les bailleurs et les copropriétés. Concernant la maison individuelle, qui représente trois quarts des surfaces du parc résidentiel régional, nous avons reconduit les outils qui existaient avant la fusion des deux régions. Côté bailleurs, nous nous appuyons sur des fonds régionaux et européens ; pour les copropriétés, nous avons lancé des appels à projets dans les grandes agglomérations.

« Réhabilitation, emploi et formation, c’est le triptyque indissociable sur lequel nous œuvrons. »

 

Les dispositifs sont en place, mais la massification de la réhabilitation énergétique n’est pas encore au rendez-vous. Quels sont les blocages et comment y remédier ?

F.C.: Malgré le nombre important d’actions et de dispositifs, il n’y a pas encore de massification. Les blocages principaux portent, malgré leur pertinence, sur la multiplicité des opérateurs et des dispositifs. Les particuliers sont perdus. Aussi nous efforçons-nous de développer l’accompagnement et la visibilité, via la construction d’un Service public de l’efficacité énergétique (SPEE). La question de l’accompagnement financier est également importante. La Région Franche-Comté accompagnait financièrement les particuliers, nous avons reconduit cette action.

 

À Chenôve, comme ailleurs, l’arrivée du tram est un facteur de renouvellement urbain.

La Région mène-t-elle des actions particulières auprès de ses concitoyens, notamment ceux en situation de précarité énergétique ?

F.C.: Bien sûr. Nous organisons la Semaine de la transition énergétique avec visites et démonstrations. Nous avons aussi conduit un grand débat avec l’ensemble des élus sur la réhabilitation. Pour nos concitoyens en situation de précarité énergétique, nous nous appuyons sur les plates-formes de rénovation énergétique. Mais pour aller au plus loin, nous sommes en train de développer des partenariats avec les communautés de communes. L’appui des territoires nous est nécessaire, car ils ont une meilleure connaissance de ces personnes.

Avez-vous un exemple d’actions ou de solutions qui, selon vous, fonctionnent bien ?

F.C.: Les plates-formes de rénovation énergétique font du bon travail : elles jouent leur rôle de sensibilisation et de conseil auprès des maîtres d’ouvrage et des particuliers, y compris en matière de financement. Mais nous avons besoin de massifier ; il faut donc les multiplier et les accompagner. Nous menons actuellement un travail en ce sens avec l’Ademe.

A contrario maintenant, un dispositif qui n’a pas donné satisfaction et qu’il faudrait améliorer ?

F.C.: Le tiers financement est un sujet à retravailler au niveau régional et national. Il y a des problèmes de mise en place, le dispositif est encore trop flou pour les propriétaires.

Que diriez-vous pour conclure ?

F.C.:  Comme je l’ai déjà dit, il importe de mobiliser les territoires à tous les échelons – région, communauté de communes, pays… On ne réussira pas à massifier les opérations de rénovation énergétique sans cette mobilisation. Ce n’est pas une vue de l’esprit ; demain, c’est aujourd’hui ; il y a vraiment une prise de conscience à avoir.

Article publié dans Planète Bâtiment
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