Biomede accompagne des projets de dépollution des sols

Rédigé par

Claire NIONCEL

Journaliste

559 Dernière modification le 11/04/2022 - 09:50
Biomede accompagne des projets de dépollution des sols

Parce que les projets d'agriculture urbaine prennent naissance sur des espaces parfois confrontés à une pollution des sols, il est nécessaire de trouver des solutions. Biomède peut en apporter une avec la phytoextraction*. Manon Poncato, responsable agriculture urbaine dans la société donne des exemples.  

Biomede, a conçu, aprés plusieurs années de R&D, un mélange de plantes dites "phytoaccumulatrices", qui ont la capacité d'extraire des sols, zinc, plomb, chrome, aluminium, et autres métaux lourds. Avec l'arrivée de Manon Poncato il y a un an et demi, la startup initialement spécialisée sur la dépollution des sols agricoles et des vignes, s'est ouverte aux problématiques de l'agriculture urbaine. 
Ce nouveau domaine d'activité a d'abord démarré avec une clientèle de particuliers ayant un jardin en ville et souhaitant faire un diagnostic de leur sol par curiosité, par suspicion ou tout simplement convaincu de l'intérêt par le bouche à oreille. La spécialiste précise que l'aspect financier peut jouer aussi parfois, car les terrains perdent de leur valeur s'ils s'avèrent pollués. Les particuliers prélèvent un échantillon de terre, l'envoient pour analyse et en retour, si il y a pollution, reçoivent un mélange approprié de graines. Elles sont souvent semées dans un coin du jardin qui servira de témoin et, une fois récoltées, sont renvoyées à Biomede qui va les analyser et les stocker. 

Des chantiers en agriculture urbaine avec des bailleurs sociaux, des associations, et souvent un volet participatif.

Forte de son succès auprès des particuliers, la jeune femme a vite été sollicitée par des porteurs de projets en agriculture urbaine. C'est le cas de Lyon Métropole Habitat qui a fait appel à Biomede pour des travaux de réaménagement d'espaces verts, en vue de l’installation d’un verger ouvert pour les habitants d'une résidence. Sur un espace de 100 m2 qui a été sanctuarisé, Biomede a semé, le 30 mars dernier, des plantes phytoextractrices dans le cadre d'un chantier participatif avec des enfants. 
C'est aussi le cas de la micro-ferme urbaine du 8ème Cèdre à Villeurbanne, co-pilotée par GrandLyon Habitat, Place au Terreau et Le Grand Romanesco. Biomede est intervenu pour créer un espace de phytoremédiation** dans le cadre d'un projet d'extension sur une zone qui a été soumise à une pollution aux gaz d'échappement.  La startup a installé un carré de biodiversité qui profite à la dépollution des sols et implantera par la suite une haie pour protéger le site de la voirie voisine. 
A vaulx-en-Velin, c'est l'association Graines Urbaines qui a fait appel à la startup pour pouvoir mettre en place son projet d'agriculture urbaine. Le taux de pollution des sols étant très légèrement en dessus des normes, une phytoextraction très dense, en permaculture a été mise en place pendant un an. Les taux sont redescendus et il a été alors possible de faire du comestible. Autre chantier en cours, sur la Ferme de la Croix-Rousse, projet de ferme urbaine pédagogique sur la colline du même nom. Pour dépolluer le sol, un mélange de plusieurs d'espèces d'intérêt paysager a été semé dans le cadre de chantiers participatifs avec des comités d'entreprise.

Arrêter l'excavation des terres et privilégier les solutions douces.

Biomede veut s'inscrire dans une logique d'économie circulaire et promeut la phytoextraction chaque fois que cela est possible. Pour Manon Poncato, à l'exception de situations où les sols présentent des taux de pollution très élevés et où le temps est un facteur important, la solution de la dépollution par les plantes peut et doit être tentée.  Néanmoins, celle-ci ne fait jamais de promesse quant à la baisse des teneurs en polluants. Les acteurs qui font appel à la phytoextraction croient en cette solution, qui s'insére généralement dans la philosophie de leur projet et les équipes réfléchissent avec eux à la façon d'inscérer les plantes dépolluantes dans leur espace. D'autre part, les projets d'agriculture urbaine se mettent en place de façon progressive et le temps n'est généralement pas un facteur limitant face à une dépollution par les plantes qui dure en moyenne de 1 à 5 ans.  Une fois les plantes récoltées, celles-ci sont séchées, stockées sous forme de poussières et font l'objet de nombreuses recherches afin de trouver le moyen de les valoriser sous forme de biomatériaux, bioénergie, ou dans l'industrie pharmaceutique. Manon Poncato est convaincue, que la science avance et que des solutions seront trouvées pour gérer les polluants du sol dans une logique d'économie circulaire. Ainsi, la startup s'est lancée dans de nouveaux projets de dépollution sur Lyon et initie son développement sur Paris et dans de nombreuses villes de France en travaillant avec des structures locales en agriculture urbaine. Et le volet pédagogique et social n'est jamais loin...

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