Agronergy : la chaleur renouvelable clé en main

Rédigé par

Hortense BECHEUX

Project Manager

5862 Dernière modification le 22/04/2020 - 18:32
Agronergy : la chaleur renouvelable clé en main

La biomasse a le vent en poupe en milieu rural, mais aussi urbain. Créatrice de valeur pour des gisements locaux et d’emplois au travers de filières courtes, elle est probablement l’énergie renouvelable la mieux adaptée à nos territoires pour la production de chaleur. Son surcoût à l’investissement est néanmoins non négligeable. Un écueil qu’Agronergy contourne en proposant des solutions clés en main depuis le financement, jusqu’à la maintenance. Explication avec Mathieu Andrieu son directeur commercial ;

1. Vous vendez de la chaleur issue de la biomasse, en quoi consiste votre solution ?

Mathieu Andrieu : Notre innovation est de vendre à la fois de la chaleur et une offre de financement. Celle-ci permet aux clients de devenir propriétaire de l’installation après une période de location-vente sans surcoût. Pour prendre un exemple peut-être plus parlant, c’est assez similaire à ce que l’on peut retrouver sur le marché automobile.

Initialement, notre métier est de concevoir un réseau pour fournir de la chaleur renouvelable. Nous rendons les bâtiments autonomes en chauffage et eau chaude. Néanmoins, nous nous sommes rendu compte assez vite que, sur le marché très particulier de la biomasse, une connaissance de toute la chaîne est nécessaire pour que le résultat final soit à la hauteur des promesses. Sur la biomasse, le combustible varie en effet selon les ressources locales, mais aussi le coût de celles-ci. En découle alors des réglages différents des chaudières. Une des particularités de la biomasse est aussi de ne pas bénéficier d’un apport en continu comme le gaz et de créer des cendres qu’il faut évacuer

Par ailleurs, certaines collectivités locales veulent mettre en place des réseaux de chaleur mais ne bénéficient pas forcément des financements nécessaires au moment de l’investissement. Si le coût est amorti sur la durée, à l’installation la chaudière biomasse coûte en moyenne quatre fois plus cher qu’une chaudière gaz. Nous supportons ce surcoût en le lissant sur la durée, il est de plus atténué par les aides fournies par l’ADEME. Quant aux promoteurs, savoir qu’un spécialiste du renouvelable est capable de gérer pour eux toute la chaine de production de chaleur est un vrai confort.

On a donc développé une offre clé en main qui comprend :

  • La conception et le financement
  • L’installation avec nos équipes
  • L’exploitation : les réglages, la maintenance et le remplissage des silos

 

2. En quoi votre projet s’inscrit dans une ville/territoires plus durables ?

Mathieu Andrieu : Notre particularité est d’être en mesure de proposer du renouvelable en ville. Dès que l’on passe en R+2 ou R+3, le solaire et l’éolien deviennent compliqués à mettre en place. La biomasse, en revanche, a cette capacité à alimenter en énergie renouvelable de grands bâtiments ou des ilots sans que la superficie occupée soit trop importante.

Dans le cadre du concours Inventons la Métropole du Grand Paris, nous venons ainsi de gagner deux marchés sur des écoquartiers :

  • L’un à Noisy-le-Grand, sur le site de l’ancienne école de cinéma louis lumière en partenariat avec BNP Real Estate. La biomasse va permettre de chauffer 50 000 m2.
  • L’autre à Bourg-la-Reine sur le site de la Faïencerie avec Altarea Cogedim. Là, ce sont 25 000 m2.

L’avantage de la biomasse est aussi de pouvoir se substituer ou de venir en complément de solutions existantes dans le cadre de rénovations. Nous avons ainsi une installation en fonctionnement sur Paris exploitée par la CPCU dans le quartier du Suchet. En zone rurale, les marchés sont également prometteurs. Des mini-réseaux de chaleur fleurissent un peu partout et la biomasse permet aux collectivités de développer des filières courtes d’approvisionnement en combustible. L’avantage est double : nous fournissons du renouvelable et favorisons l’économie circulaire, ainsi que l’indépendance énergétique de nos clients.

 

La démarche s’inscrit pleinement dans l’économie sociale et solidaire. Nous exploitons des gisements locaux, utilisons des transports locaux pour les acheminer et nous créons des emplois localement que ce soit pour la production du combustible, le réglage des machines ou le décendrage des installations. Afin de boucler la boucle, les cendres sont récupérées et partent en épandage pour fertiliser les terres.

3. Plus spécifiquement, pourquoi la biomasse est-elle une solution pérenne ?

Mathieu Andrieu : Ce que nous apportons, c’est bien sûr du financement, mais aussi la certitude pour le client d’avoir des machines bien réglées et une matière première de qualité qui garantisse un rendement optimal. Notre système fait que nous sommes en permanence à l’écoute des types de biomasses disponibles sur un site. Cela est possible car les chaudières que nous installons sont polyvalentes.

Pour chaque projet, l’étude des gisements de proximité est essentielle. Actuellement, les chutes de bois, sous forme de palettes notamment, ont le vent en poupe, mais nous avons aussi dans l’Aisne un réseau qui fonctionne au Miscanthus, une plante vivace, aussi nommée « herbe à éléphant »,Cette plante est cultivée par trois agriculteurs situés à 5 kilomètres de la chaufferie afin de produire un combustible local. Les cendres issues de la combustion sont récupérées et utilisées en épandage par ces mêmes agriculteurs.

Nos contrats de rétrocession sont de dix ans, cela nous permet d’amortir les coûts, mais aussi de connaitre le marché local des combustibles. En cas de raréfaction ou de hausse des prix, nous connaissons les alternatives.

 

4. Sur quels marchés souhaitez-vous vous développer ?

Mathieu Andrieu : Notre offre de production s’échelonne de 100kW à 2MW. Nous visons néanmoins des marchés entre 5000 et 100 000 m2. Pour du résidentiel, cela correspond à des ensembles d’environ 70 à 1000 logements. Nous sommes présents sur le neuf et l’existant, avec la possibilité notamment de venir en complément de systèmes existants ou de récupérer les anciennes cuves de fuel pour les transformer. C’est ce que nous proposons avec l’agence Parisienne du Climat qui a identifié 1000 immeubles au fuel à convertir. Par ailleurs, les projets ruraux représentent 1/3 de notre portefeuille, nous allons donc continuer à travailler de ce côté.

Avec l’arrivée du label E+C-, nous visons également les promoteurs. Avec de la biomasse, l’objectif E3 est facile à atteindre. Nous sommes néanmoins ouverts à toute opportunité, car comme je le disais, le fait de mettre en place des filières courtes ouvre de nouvelles perspectives pour un spécialiste de la chaleur comme nous.

 

Propos reccueillis par Clément Gaillard, la rédaction Construction21

 

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