AdaptaVille, la nouvelle plateforme de solutions opérationnelles pour adapter les villes au changement climatique

Rédigé par

APC Cécile Gruber

Directrice de la Communication

1958 Dernière modification le 25/05/2021 - 09:58
AdaptaVille, la nouvelle plateforme de solutions opérationnelles pour adapter les villes au changement climatique

 

Le 18 mai, l’Agence Parisienne du Climat a dévoilé sa nouvelle plateforme de solutions concrètes et opérationnelles pour adapter les villes au changement climatique : www.AdaptaVille.fr

Pourquoi AdaptaVille ?

Réduire nos émissions de CO2 est primordial, mais même avec tous nos efforts, le changement climatique est en marche. À Paris, on note déjà une augmentation des températures moyennes de +2 °C. Si l’on veut continuer à vivre dans nos villes malgré les canicules à répétition, les sécheresses, les risques d’inondations et la multiplication des événements extrêmes, nous devons anticiper dès aujourd’hui les conséquences du réchauffement climatique sur nos territoires.

Accélérer le passage à l’action : un enjeu primordial

Les villes franciliennes, denses, minérales, sont confrontées aux mêmes problématiques. Plusieurs leviers sont déjà largement identifiés pour améliorer la robustesse du territoire :  

  • aménager le territoire différemment en renforçant la place de l’eau, de la nature, en agissant sur les formes urbaines, les revêtements ;
  • désimperméabiliser et restaurer le cycle naturel de l’eau pour éviter les phénomènes de ruissellement lors des événements de pluie intense ;
  • prendre en compte le confort d’été dans les bâtiments ;
  • considérer les ressources en eau, en énergie, en terre, comme des ressources précieuses et les préserver au maximum ;
  • sensibiliser les usager·ères, modifier nos comportements, nos usages, nos habitudes pour savoir comment agir lorsque nous sommes soumis aux impacts du changement climatique.

Illustration AdaptaVille

Si ces enjeux sont déjà identifiés, ce n’est pas toujours facile de savoir comment y répondre concrètement. Pourtant, beaucoup d’initiatives et d’expérimentations ont été testées et mises en œuvre sur le territoire.

Malgré tout, que l’on soit une collectivité, une entreprise, un promoteur, un aménageur, un bailleur social, il n’est pas toujours évident de savoir ce qui s’est fait ailleurs, ou de valoriser des projets qui ont fait leurs preuves.  

C’est pour répondre à ces besoins que l’Agence Parisienne du Climat a créé AdaptaVille, qui s’appuie sur deux piliers : un site web et une communauté d’acteurs. 

Un projet conçu avec et pour les acteurs du territoire

La plateforme web

La plateforme AdaptaVille répertorie et valorise des solutions efficaces d’adaptation au changement climatique.

Chaque solution a déjà été expérimentée et est sélectionnée avec un panel d’expert·es.

Toutes les solutions font l’objet d’une « fiche solution » qui explique à quels enjeux d’adaptation elle répond, la complexité et le contexte de mise en œuvre, les expérimentations déjà mises en place, les co-bénéfices associés. L’Agence Parisienne du Climat est également allée interroger un certain nombre d’acteur·rices pour avoir des retours utilisateur·rices et comprendre les enseignements que l’on peut tirer de chaque expérimentation.

La plateforme permet de filtrer les solutions en fonction des aléas climatiques auxquels elles répondent, ou des types d’action desquels elles font partie. Une carte permet également de visualiser les solutions expérimentées sur le territoire.

Filtre aléas AdaptaVille

 

Carte AdaptaVille

La communauté AdaptaVille

En plus des interviews d’expert·es, des différents articles et événements mis en ligne sur AdaptaVille.fr et d’une newsletter, l’Agence Parisienne du Climat souhaite développer une programmation d’événements.

Grâce à des rencontres avec les porteur·euses de solutions, des visites de terrain, des sessions de travail thématiques, la communauté servira à partager des connaissances, du savoir-faire, trouver des réponses à des enjeux communs aux acteurs du territoire.

Le 18 mai a d’ailleurs été l’occasion de mettre en mouvement la communauté, avec une table ronde et les premières rencontres avec six porteur·euses de solutions. 

Un appel à candidature, qui se tiendra d’ici la fin de l’année, pourra aussi permettre d’identifier de nouvelles solutions.

Les partenaires du projet

Le projet est soutenu par l’ADEME, la Métropole du Grand Paris, la Ville de Paris, Icade et Altarea. Il bénéficie de l’expertise de Météo-France, du Cerema, des Agences Locales de l’Énergie et du Climat de Plaine Commune et de Paris Terre d’Envol, de Paris&Co, d’Une autre ville et de l’Observatoire de l’Immobilier Durable.

Partenaires du projet

Mieux comprendre les conséquences du changement climatique en Île-de-France

À Paris, les impacts du dérèglement climatique sont déjà visibles sur le territoire : +2 °C en moyenne, des canicules plus longues, plus fréquentes et plus intenses : en témoignent des pics de températures jamais atteints (42,6 °C en juillet 2019 à Paris Montsouris), une canicule exceptionnellement longue en 2020, des vagues de chaleur précoces et tardives en juin et septembre 2020, et des étés de plus en plus chauds.

Alors que ces épisodes entraînent systématiquement un taux de surmortalité plus élevé, il est urgent d’offrir aux habitant·es des lieux de vie qui garantissent leur bien-être et leur santé, aujourd’hui et demain.  

Quelques chiffres clés

  • À Paris et dans la petite couronne, le risque de décès lié à des chaleurs exceptionnelles est 18 % plus élevé dans les communes les moins arborées (Santé Publique France, 2020[1]);
  • 73% de la population de la Métropole du Grand Paris soumise à l’effet d’îlot de chaleur urbain[2];
  • L’effet d’îlot de chaleur entraine une différence de température pouvant aller jusqu’à 10 °C entre les zones urbaines et rurales alentours;
  • Les vagues de chaleur pourraient être multipliées par 10 d’ici la fin du siècle.

Si les canicules représentent un des enjeux les plus importants d’adaptation du territoire, il ne faut pas non plus occulter que 5 millions d’habitant·es pourraient être impacté·es par une inondation. Les épisodes de pluie extrêmes seront de plus en plus fréquents ces prochaines années. Les projections climatiques[3] prévoient aussi un allongement des sécheresses météorologiques, et une baisse de 30 % du débit moyen est estimé pour le bassin versant de la Seine à l’horizon 2100[4].

 

 


[1] Influence de caractéristiques urbaines sur la relation entre température et mortalité en Île-de-France, Santé Publique France, 2020

[4] Stratégie d’adaptation au changement climatique du bassin de la Seine – 2016 comité de bassin 8/12/2016

 

Actualité publiée sur APC
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