Atawey : une station hydrogène 100% autonome
Avec sa station autonome, Atawey fait de l’hydrogène un carburant 100% décarboné. Cette solution souple et durable est adaptée à tout type de territoire. Geoffroy Ville, responsable commercial de l’entreprise nous en dit plus sur ce projet qui a remporté le Grand Prix Infrastructures des Green Solutions Awards 2018.
1. En quoi consiste la solution hydrogène de Atawey ?
Il s’agit d’une station autonome qui vise à développer la mobilité hydrogène à moindre coût. Pour l’heure, nous commercialisation des modèles destinés à alimenter des flottes de un à cinq véhicules, appartenant souvent à des collectivités, afin d’avoir des retours d’expérience et des modèles pour alimenter des flottes de 50+ véhicules. Le but est de créer un vrai maillage hydrogène dans les territoires.
La grande innovation de notre station est qu’elle est autonome. Elle produit donc elle-même son hydrogène avec un électrolyseur intégré. Celui-ci transforme des molécules d’eau (H2O) en dihydrogène (H2) et dioxygène (O2). Son seul impact carbone est donc l’électricité nécessaire à l’électrolyse. Dans la mesure du possible, nous essayons de travailler avec des énergies renouvelables. La plupart des projets actuellement en service s’intègrent dans des projets verts de territoires qui utilisent des ENR ou l’électricité verte du réseau. En 5 minutes de plein, les véhicules disposent ainsi d’un carburant décarboné qui leur permet de parcourir environ 650 km.
2. Quels types de clients recherchez-vous ?
Nous travaillons essentiellement avec des collectivités ou des énergéticiens indépendants comme Engie. Au total, nous avons vendus 20 stations en France et une en Suisse. Le marché est en pleine expansion, dans la mesure où de plus en plus de villes et de territoires souhaitent maîtriser leur énergie. Une station d’hydrogène autonome n’est pas seulement une solution pour la mobilité, c’est aussi un espace de stockage tampon qui permet de réguler la production intermittente de l’énergie issue du renouvelable.
Parmi les collectivités, les besoins sont divers. On a ainsi des demandes pour alimenter des véhicules utilitaires, des berlines, des vélos…. A titre d’exemple nous avons fourni à Saint-Lô et Cherbourg des bornes de recharge hydrogène pour alimenter des flottes de vélos hydrogène à usages touristique et associatif. Nous venons d’installer à Chambéry une station pour alimenter des voitures hydrogène dans le cadre du projet de maillage régional du territoire.
La prochaine étape est d’aller voir les aménageurs. Notre solution permet en effet de proposer une alternative ou un complément à la recharge électrique.
3. Comment fonctionne concrètement votre station autonome d’hydrogène ?
Nous avons développé un électrolyseur à haute performance qui tient dans un espace réduit et qui ne demande que deux connexions : de l’eau et de l’électricité. On casse ensuite la molécule d’eau et le dioxygène est rejeté dans l’atmosphère. Sur ce point, le carburant est donc totalement décarboné. On comprime ensuite le H2 à 350 et 700 bars qui sont les deux standards du marché. L’utilisateur final a le choix entre deux flexibles et choisit celui qui correspond à son véhicule. La différence entre les deux standards est la capacité de stockage. Plus on comprime, plus on peut embarquer de dihydrogène.
Nous insistons sur la production décarbonée du carburant, car, en dehors de notre solution, les stations sont alimentées par camion. Cela est un peu contre nature de produire un carburant à partir des énergies fossiles et de de le transporter par camions pour le livrer alors que celui-ci peut être produit de manière vertueuse sur site.
4. Quelles sont les perspectives de développement de votre solution ?
Aujourd’hui, il existe des projets à l’échelle des régions avec des schémas directeurs sur l’hydrogène. Il faut en effet mailler le territoire de manière suffisamment fine afin que ce carburant se développe. Il représente pour les collectivités une opportunité de devenir indépendantes en énergie et donc plus résilientes en cas de choc énergétique. L’hydrogène permet aussi à des énergéticiens indépendants ou des projets citoyens de stocker des énergies vertes. Les perspectives sont donc énormes et nous insistons sur le fait qu’un carburant dont la production est décarbonée doit le rester jusqu’à l’utilisateur final.
Contact : Hortense Bécheux, InnoEnergy [mail]
