[Dossier santé] #4 - Bien-être et santé dans le bâtiment : les enseignements à retenir issus de retours d’expériences

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Cercle Promodul/INEF4 Communication

Communication

6856 Dernière modification le 09/12/2020 - 17:56
[Dossier santé] #4 - Bien-être et santé dans le bâtiment : les enseignements à retenir issus de retours d’expériences

Nous passons en moyenne entre 70 et 90% de notre temps dans un bâtiment. Tout ce temps passé suppose et implique un confort le plus optimal possible. Or, un bon nombre d’habitats sont aujourd’hui inadaptés et inconfortables, pouvant alors générer des situations problématiques affectant la santé de leurs occupants. Car un bâtiment dit « confortable » sera aussi un bâtiment sans impact négatif sur la santé. 

Agir sur le confort des bâtiments pour favoriser le bien-être et la santé des occupants 

Dans le cadre d’actions d’intérêt général, Cercle Promodul / INEF4 partage les résultats des travaux menés au sein du groupe de travail « Confort et Santé : les bonnes pratiques dans le neuf et l’existant ». Les enseignements factuels mis en avant proviennent de retours d’expériences d’expérimentations ayant répondu à l’appel à projet du groupe de travail 

Il s’agit d’analyser avec recul des initiatives dont l’objectif était d’intégrer et de favoriser le confort et bien-être des occupants, dans l’habitat et dans le tertiaire, à partir de réalisations concrètes.

Cinq enseignements ont ainsi été retirés de ces retours d’expériences. Trois d’entre eux feront l’objet d’une attention plus poussée dans le cadre de ce dossier relatif au confort, au bien-être et à la santé.

(A noter que les solutions présentées dans le document ne donnent en aucun cas une vision exhaustive du sujet mais permettent de mettre en avant quelques aspects sous formes de bonnes pratiques et de points de vigilance.).

Les enseignements à retenir pour favoriser et améliorer le confort et la santé dans l’habitat

Extraits des initiatives présentées dans le retour d’expériences « Améliorer la qualité de vie et le confort des occupants : 5 enseignements à retenir », les enseignements factuels permettent de mieux définir et caractériser les éléments favorisant le confort et le bien-être.

1 / Garantir une bonne qualité de l’air

Penser en premier lieu le choix des matériaux permettra de minimiser tout effet négatif sur la santé, notamment par l’utilisation de matériaux peu émissifs en COV (Composés Organiques Volatils). Un air de qualité ne doit donc pas contenir de polluants toxiques, ou bien en faible concentrations selon les seuils fixés par les experts de la santé.

Associé à un renouvellement d’air suffisant et permanent, des gestes simples (comme l’entretien régulier des équipements) et des actions de sensibilisation des usagers permettent d’agir pour le confort et la santé. Une concentration de CO2 trop élevée indiquera en effet un mauvais renouvellement de l’air d’une pièce occupée, et donc une exposition aux polluants présents dans l’air, qui peut avoir des effets néfastes sur la santé : fatigue, baisse d’attention et d’efficacité intellectuelle, irritations des voies respiratoires ou, à terme, des maladies plus graves.

Une hygrométrie trop élevée favorisant le développement des moisissures et des acariens, peut également entraîner des réactions allergiques et respiratoires. Et à l’inverse, une hygrométrie trop faible peut conduire à une sécheresse des muqueuses.

Ainsi, les retours de l’expérimentation « Maison Air et lumière » ont montré que le choix de matériaux performants (classement A+) couplé à une ventilation efficace, combinant système mécanique double flux et l’ouverture des fenêtres en fonction des saisons, peut permettre d’obtenir une concentration en CO2 < 900 ppm (la norme NF EN 16798-3 définit ainsi la qualité de l'air comme mauvaise au-delà de 1000ppm).

La qualité de l’air pourra ainsi être régulée de façon satisfaisante en fonction des taux de CO2 et d’hygrométrie dans chacune des pièces. Dans l’Habitat Social Positif par exemple, le renouvellement de l’air, assuré par un système de ventilation adapté à l’usage du bâtiment pour évacuer la vapeur d’eau et les polluants (CO2, gaz de combustion, COV et radon) permet alors d’améliorer la santé des usagers (l’interruption de crises d’asthmes a ici été observée).

Source image : « L’air intérieur, comment avoir un air intérieur plus sain ? Quels bons gestes adopter ? », Ministère des solidarités et de la santé.

2 / Favoriser les apports lumineux tout en limitant l’inconfort thermique

Les apports en lumière naturelle ont de nombreux effets positifs sur les occupants, notamment sur la question du bien-être et de la santé en habitation (laisser entrer la chaleur des rayonnements en hiver), tout comme sur la productivité et la concentration dans le tertiaire (bureaux, écoles). Toutefois, ces apports lumineux ne doivent pas compromettre le confort thermique toute saison pour maintenir des conditions d’habitat et de travail acceptables (en évitant des problèmes de surchauffes l’été ou d’éblouissement).

 Au regard des mesures réalisées sur « La Maison Multi-Confort », une bonne optimisation des surfaces vitrées permet, malgré un hiver avec 53% d’ensoleillement en moins par rapport à la moyenne lors des mesures effectuées, d’allonger la durée d’éclairage naturel dans l’habitat d’environ 1h par jour.

Bien que cette maison expérimentale soit dotée d’une large surface vitrée, les mesures réalisées ont démontré que, grâce à un double vitrage 4 saisons ou à contrôle solaire (vitrage réfléchissant le rayonnement solaire vers l’extérieur), un apport solaire conséquent peut être garanti tout en contrôlant le confort thermique toute l’année (par exemple, la température d’une pièce en été peut être réduite de 5°C).

A noter que le corps humain tolère difficilement les variations de températures supérieures à 10°C (entre l’air extérieur, et un air intérieur qui serait climatisé par exemple), qui peuvent engendrer des chocs thermiques pour notre organisme (pertes de connaissance, migraine, sinusite, difficultés respiratoires etc.). Deux systèmes de rafraîchissement passif ont ainsi, ici, permis de limiter ces inconforts l’été, en assurant une stabilité de la température intérieure, comme :

  • Un système de ventilation performant (surventilation nocturne, détection de potentiel de rafraîchissement), aération par tirage thermique naturel (avec ouverture, qui peut être automatisée, des fenêtres en partie haute), associé à des protections solaires réduisant le rayonnement direct du soleil dans les pièces (avec une baisse possible de la température intérieure jusqu’à 5°C en été).
  • Un puits géothermique, couplé à une ventilation double flux pour contribuer au confort d’été (comme au confort d’hiver) 
  • Dans le tertiaire, l’optimisation de l’éclairage naturel (pour un meilleur environnement de travail notamment) est également possible en associant l’apport lumineux des fenêtres sur la façade à une meilleure installation des voûtes et lanterneaux de désenfumage sur la toiture (d’après les retours issus des « Mesures de Facteur de Lumière du Jour ») :

  • L’installation de brise-soleil longitudinaux (qui protègent du soleil en été, mais qui laissent entrer la chaleur en hiver grâce à leur orientation optimisée) pour une des expérimentations a démontré un facteur soleil des produits équipés de brise-soleils de 0,12, permettant d’éviter un substantiel inconfort de travail, par la suppression de l’effet de serre).
  • Le Facteur Lumière du Jour (FLJ) moyen de la construction est alors de 2,8 %, soit plus de 300 lux pendant 50 % du temps de travail, assurant alors un bon niveau d’éclairement dans le local.

3/ Gestion automatique des équipements pour un suivi en temps réel par l’occupant

Le pilotage et la gestion active permettent de réaliser un certain nombre d’opérations automatiquement sur les équipements sans l’intervention de l’usager.

L’équilibre doit être recherché : le « tout automatique » n’est pas réaliste et la possibilité de pouvoir gérer manuellement certaines fonctions est indispensable. Des capteurs sont indispensables pour combler le manque de prise en compte d’évènements et facteurs comportementaux dans l’habitat (sécurité, maintenance, taux d’occupation par pièce, émissions de CO2, rythme de vie etc.).

On peut ainsi noter :

  • La mesure de la qualité de l’air (suivi en temps réel des pics d’émissions de C02 par exemple), pouvant être affichée pédagogiquement dans l’habitat ou le bâtiment tertiaire pour sensibiliser les usagers et inciter à agir pour leur propre confort et leur santé. Car l’émission de CO2 est une variable très tributaire du comportement des habitants selon les habitudes d’aération des pièces.
  • La gestion intuitive de la température de manière réactive et à distance. L’analyse de données provenant de l’instrumentation de radiateurs connectés reliés à une application permettant de piloter ces appareils ont montré que 85% des usagers se disent satisfaits du pilotage par l’application, et plus de 30% disent interagir plusieurs fois par semaine pour régler la température. La connectivité est ainsi perçue par les utilisateurs comme une avancée pour optimiser le confort.
  • La gestion automatisée des ouvertures et des protections solaires, contribuant au confort thermique, en particulier en été (de jour comme de nuit - rafraîchissement nocturne) et permet de garder une maison tempérée (contribuant par exemple à la qualité du sommeil). La Maison Air et Lumière est ainsi située dans les meilleures classes de confort thermique – selon la norme EN 15251 – plus de 90% du temps

D’où proviennent ces données ?

Pour en savoir plus sur ces différentes expérimentations en question, consultez le guide « Améliorer la qualité de vie et le confort des occupants : 5 enseignements à retenir ».

Et découvrez les 5 enseignements permettant de mieux définir et caractériser les éléments favorisant le confort (également disponibles sous formes d’articles) :

Article signé Cercle Promodul / INEF4

 

 Consulter l'article précédent :  # 3 - Santé et confort dans le bâtiment : des propositions en 7 études de cas

 


           

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