3 questions à Damien Racle, Président de Cinov Ingénierie et Directeur général de Manexi

Rédigé par

Communication CERTIVEA

Direction de la communication

1471 Dernière modification le 19/02/2021 - 09:36
3 questions à Damien Racle, Président de Cinov Ingénierie et Directeur général de Manexi

 

Suite de notre série d’interviews consacrée à l’urgence climatique. Découvrez les états des lieux dressés par des acteurs engagés et institutionnels, ainsi que leurs préconisations pour atténuer les effets du changement climatique, s’adapter à ses conséquences et tirer parti des opportunités engendrées par ces évolutions.

Aujourd’hui, nous vous proposons l’interview de Damien Racle, Président de Cinov Ingénierie et Directeur général de Manexi, qui dresse un état des lieux du secteur de la construction face à l’urgence climatique, présente le rôle de l’ingénierie dans ce contexte, et en lien avec le plan de relance, ainsi que l’accompagnement proposé par Manexi aux entreprises pour réduire l’impact de leurs bâtiments sur le climat et appliquer le décret tertiaire.

 

1. Quel est votre constat de la situation actuelle vis-à-vis du changement climatique dans le secteur de la construction, de l’immobilier ou plus généralement du cadre de vie ?

Le secteur de l'immobilier est impacté par la transition écologique à double titre : comme émetteur de GES et comme espace de vie et de travail soumis à l'adaptation au changement climatique. Responsable de 28 % de nos émissions de gaz à effet de serre, le secteur doit se transformer pour réduire son empreinte carbone sur l'intégralité de son cycle de vie (conception, construction, rénovation, exploitation, démolition). Longtemps conservateur et imperméable au changement, le secteur est aujourd'hui en pleine mutation et l'ensemble des acteurs se mobilise pour relever les nombreux défis auxquels nous devons faire face. En matière de construction/rénovation, il est nécessaire de décarboner les projets et de concevoir des bâtiments résilients, modulables et adaptatifs, de replacer la biodiversité et la biophilie au coeur des projets, de développer le réemploi, d'intégrer des matériaux bio ou géosourcés, et de favoriser les cycles courts. L'exploitation des bâtiments est également repensée afin de dépasser les simples enjeux de performance énergétique et de viser la neutralité carbone, tout en offrant un environnement de travail sain et un niveau de service élevé.
Enfin, il faut souligner l'engagement récent des sociétés de gestion pour un immobilier plus "responsable" à travers des stratégies de gestion et d'acquisition d'actifs construites autour de critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance, ces démarches étant généralement reconnues par une labellisation (ISR – investissements socialement responsables - ou équivalent).

 

2. Quel rôle joue aujourd’hui l’ingénierie face à l’urgence climatique ? Le plan de relance est-il une opportunité pour les bureaux d’études pour inciter les acteurs à aller plus loin sur les thématiques liées au changement climatique ?

Dans un secteur en pleine transition écologique et digitale, l'ingénierie joue un rôle de premier plan, à la fois concepteur et acteur de la transformation. Les bureaux d'études et de conseil de l'ingénierie sont présents tout au long du cycle de vie du bâtiment et ont fait évoluer leurs pratiques pour accompagner les changements :
• Ils conçoivent et réalisent les projets de construction ou de rénovation performants et en optimisent l'exploitation ;
• Ils travaillent avec tous les acteurs (ergonomes, sociologues, écologues, …) pour intégrer une vision à 360° du bâtiment ;
• Ils innovent et développent de nouvelles solutions pour répondre aux nouveaux enjeux ;
• Ils forment et accompagnent les acteurs de l’immobilier et les utilisateurs des bâtiments ;
• Ils conçoivent, garantissent et mesurent la performance réelle des projets.
Le plan de relance, conçu autour d'un double enjeu économique et environnemental, représente une réelle opportunité pour l'ensemble des acteurs de la construction et notamment les bureaux d'études. Pour la mise en oeuvre du plan de relance, l'Etat va devoir s'appuyer sur des acteurs engagés et responsables, capables de répondre à l'urgence économique sans mettre de côté l'urgence climatique. Les bureaux d'études, présents sur l'ensemble du territoire, seront au rendez-vous pour apporter des solutions concrètes aux porteurs de projets, tant sur les contraintes économiques ou les contraintes de planning que sur l'impact environnemental attendu.

 

3. Comment la société que vous dirigez, Manexi, accompagne concrètement les entreprises dans la réduction des impacts de leurs bâtiments sur le climat et dans la préparation à l’application du décret tertiaire ?

MANEXI travaille depuis une quinzaine d'années sur l'impact environnemental des bâtiments et nous avons développé une très forte expertise en matière d'efficacité énergétique, que ce soit en phase construction/rénovation (commissionnement, contrats de performance énergétique, …) ou en phase exploitation (audits, retro-commissionnement, pilotage énergétique, mesure et vérification, …).
Nous accompagnons nos clients, acteurs publics ou privés de l'immobilier, à la fois sur la définition de stratégies durables et sur leur mise en oeuvre, via des études ou du conseil sur les thématiques sous-jacentes (Carbone, Energie, Déchets, Confort, Santé). A ce titre, Le Label ISR représente aujourd'hui une formidable opportunité pour tout le secteur, pour mettre en oeuvre des stratégies durables et en mesurer les effets réels par le biais d'indicateurs de performances mesurables. En cela, ces démarches permettent de dépasser les simples déclarations d'intention.
Le dispositif Eco-Energie Tertiaire concerne une des composantes, l'Energie, de ces stratégies durables. Nous y travaillons depuis plusieurs années, à travers les groupes de travail mis en place par la Direction de l’Habitat, de l’Urbanisme et des Paysages (DHUP) et nous accompagnons d'ores et déjà plusieurs acteurs sur l'ensemble du process : état des lieux initial, définition de l'année de référence, définition et mise en oeuvre du plan d'actions, suivi de l'atteinte des résultats.
L'application du décret tertiaire implique une relation de confiance, basée sur l'expertise technique, avec une capacité à intégrer à la démarche l’ensemble des parties prenantes (propriétaire, gestionnaires, exploitants, occupants) et à gérer des projets d'envergure, sur un temps long.

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