#25 - Et si on accompagnait la création d’entreprises innovantes au service de la transition ?

Rédigé par

Camille Poutrin

Actionnaire

1488 Dernière modification le 08/04/2022 - 12:39
#25 - Et si on accompagnait la création d’entreprises innovantes au service de la transition ?

Depuis 50 ans, de rapports du GIEC en rapports du GIEC, les scientifiques alertent sur l'impact imminent et massif du dérèglement climatique. Il est de plus en plus urgent de repenser nos modes de vie, revoir nos modèles économiques, repenser nos systèmes de consommation pour éviter les conséquences d'une hausse des températures au-delà de 1,5°C.

Il est temps d'agir concrètement et à toutes les échelles pour atténuer le dérèglement climatique

Toutefois, le constat demeure inchangé : 80 % de l'énergie mondiale est carbonée (pétrole, charbon, gaz) et les activités humaines émettent toujours plus de gaz à effet de serre. 
Parmi ces secteurs les plus carbonés se retrouvent les bâtiments dont la construction et l'utilisation émettent CO2 et gaz fluoré à l'impact dramatique pour le climat. Mais c’est également le cas du transport de personnes et de marchandise ou encore l'agriculture et ses émissions de CH4 (élevage) et de N2O (engrais). Partout dans nos villes, nos activités quotidiennes contribuent au dérèglement climatique.

Mais à quoi ressemblera un territoire capable d’être résilient face au changement climatique ?
Il sera neutre en carbone, c’est-à-dire qu’elle aura réduit au maximum ses émissions et mis en place un partenariat avec la nature lui permettant de stocker davantage de carbone. Il proposera ainsi des bâtiments capables, par de l’isolation par exemple, de baisser au minimum leurs consommations de chauffage l’hiver, de climatisation l’été, de lumière… Les modalités logistiques seront repensées pour minimiser leurs impacts… En synthèse, il va nous falloir changer nos habitudes, nos façons d’occuper nos territoires et pour cela, il va nous falloir innover. 

Des solutions qui existent mais qui ne se développent pas à grande échelle

Partout sur les territoires, de nombreux acteurs ont décidé d'innover pour réduire l'impact climatique d'une activité. Et pourtant, 9 entreprises sur 10 ne verront jamais réellement le jour malgré des idées pertinentes, utiles, innovantes. Pourquoi ? Plusieurs motifs sont souvent évoquées comme raison de ces échecs. D’abord, le manque de financement dû au temps passé à lever des fonds les premières années au lieu de se consacrer au développement de son entreprise. Mais aussi des équipes non adaptées :un bon ingénieur n'étant pas nécessairement un bon entrepreneur. Ainsi, des innovations qui pourraient nous aider dans cette transition ne voient jamais le jour.

Jouer sur les règles économiques en place pour réduire ou stocker massivement les émissions de gaz à effet de serre : le modèle de Time for the Planet

Alors comment accélérer cette transition nécessaire dans les 10 années qu'il nous reste pour agir en s'appuyant sur ces innovations ? En jouant sur les règles du modèle économique en place !
C'est le pari de Time for the Planet, une entreprise à but non lucratif qui agit mondialement face au dérèglement climatique grâce à l'entrepreneuriat. Cette société, en mars 2022, regroupait déjà, 2 ans après sa création, plus de 43 000 actionnaires, dont 1 600 entreprises, et 8,5 millions d'euros levés. Elle se donne pour objectif de lever 1 milliard d'euros grâce à une levée de fonds participative pour créer progressivement 100 filiales pouvant avoir un impact majeur dans la lutte contre le dérèglement climatique. Ces entreprises doivent devenir rentables et déployer leurs solutions mondialement et cela très rapidement.
 
Time for the Planet se donne pour ambition :

  • Dans un premier temps de dénicher ces innovations qui peuvent contribuer à résoudre les problèmes climatiques identifiés par le GIEC. Ce process s’appuie sur l’intelligence collective avec une communauté de plus de 5000 évaluateurs qui dénichent les innovations à financer
  • De constituer ensuite des équipes permettant de développer ces innovations (en apportant, par exemple, les capacités commerciales) 
  • Et enfin de rassembler des fonds pour financer la création de ces entreprises

 

Un modèle qui a besoin des entreprises et des territoires pour grandir

Les secteurs aujourd’hui les plus émetteurs sont également sont capables d’accompagner la transition des villes et des territoires de demain.

Le transport, première source d'émissions en France, est un vecteur essentiel à la vie de nos collectivités. A titre d'exemple, le transport maritime représente 950 millions de tonnes de CO2eq chaque année. Une des filiales créée par Time For the Planet, Beyond the Sea, propose un concept de traction par cerf-volant, issu de la technologie du kitesurf.Il permet d’utiliser le vent comme source d'énergie. Plus proche des villes, la mobilité peut permettre de réduire ces émissions via le déploiement de mobilité douce, l'optimisation de ressources utilisées pour la logistique urbaine multimodale, le déploiement de moteurs réduisant l'utilisation de carburants, le déploiement de véhicules propres, légers, accessibles et recyclable…
 
Le bâtiment vient juste en deuxième position comme poste d'émissions principal en France. Le modèle de Time for the Planet propose plusieurs solutions pour en réduire l'impact. L'une des premières filiales fondée s'attaque, par exemple, aux gaz HFC issus des systèmes de climatisation qui représentent, à eux seul, 2 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales. Leviathan Dynamics propose de rendre la transition énergétique possible avec une climatisation sans gaz à effet de serre, fonctionnant à l'eau. Mais nombreuses sont les innovations liées aux bâtiments qui peuvent venir compléter les rangs : allant du toit blanc permettant de mieux réguler la température des bâtiments à la mise en place de mini data center capable de chauffer un immeuble ou encore une diversité de matériaux durables et biosourcés permettant de réduire l'impact du béton et de stocker du carbone grâce à la biomasse qui les composent. 
 
En troisième position vient l'agriculture. Il s'agit d'un levier majeur d'actions pour la plupart de nos territoires avec sa double spécificité : l'agriculture peut réduire ses émissions mais également stocker du carbone. C'est ainsi toute la chaine agroalimentaire qui peut être impliquée via le déploiement de pratiques stockants du carbone et pouvant apporter des externalités positives liées à la gestion de l'eau ou à la biodiversité. Au-delà, la logique territoriale peut-être intégrée grâce à une meilleure valorisation des déchets ou une lutte efficace contre le gaspillage alimentaire. Ainsi, des composteurs urbains, des innovations permettant de réduire le gaspillage alimentaire dans les cantines ou des modèles de restaurations locales s’appuyant sur la permaculture ont été proposés. D’autres modèles encouragent un changement des pratiques agricoles via, par exemple, la valorisation de pratiques stockantes ou encore le développement d’énergies renouvelables comme la méthanisation.

Un levier de financement pour accélérer la transition des territoires

Time for the Planet propose ainsi de financer des innovations uniques, pouvant avoir un impact massif et mondial contre le dérèglement climatique. Ces innovations proposées (sélectionnées ou non) regroupent des solutions uniques pour repenser les villes et les territoires de demain, permettant d’imaginer de nouvelles façons de vivre.
Ce système de fonds d’investissement participatif unique permet de faire émerger des innovations qui ne répondent pas au seul critère économique mais qui sont jugées sur leur capacité à réduire l’impact de l’humanité sur le climat. Time for the Planet permet ainsi de financer des innovations à but sociétal dans une logique de performance économique, venant en complément des aides et subventions généralement déployées pour ce type de structure. Les montants déployés (de quelques centaines de milliers d’euros à plusieurs millions par innovation) permettent d’enclencher rapidement un changement et d’ainsi démultiplier l’impact sur tous nos territoires, en France et dans le monde.

Nicolas Berthomé, responsable de la communauté des agros & associé Time for the Planet et Camille Poutrin, animatrice de la communauté des agros, formatrice des évaluateurs et associée Time for the Planet.

 


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