#10 - Rockcycle : l’économie circulaire peut s’appliquer au bâtiment

Rédigé par

ROCKWOOL France

3956 Dernière modification le 19/11/2019 - 11:40
#10 - Rockcycle : l’économie circulaire peut s’appliquer au bâtiment

En lançant son offre de recyclage et réemploi des déchets de laine de roche en 2012, Rockwool a été l’un des pionniers de l’économie circulaire dans le bâtiment. Le cycle de récupération s’est amélioré et s’ouvre aujourd’hui à davantage de chantiers. Le point avec Michel Soria, Chef produits supports d'étanchéité et isolants bardages.

En quoi consiste Rockcycle ?

C’est un programme qui existe depuis 2012 et qui consiste au réemploi ou au recyclage des chutes de laine de roche de chantier. D’abord réservé à notre gamme étanchéité, nous ouvrons, depuis cette année, une deuxième initiative pour notre gamme destinée aux façades et prévoyons d’étendre le recyclage aux opérations de déconstructions. Ce déploiement segment par segment est une volonté de notre part. Il est en effet important de faire connaître l’offre et de sensibiliser les ensembliers ou les installateurs au recyclage et au réemploi. Nous avons donc voulu mettre en place un programme qui fonctionnait parfaitement et nous alimentait en volumes conséquents avant d’aller plus avant.

Nous travaillons avec un co-traitant qui nous amène la laine de roche à notre usine située à Saint-Eloy-les-Mines en Auvergne. Là, suivant ses caractéristiques, elle est soit réinjectée directement dans la chaîne de production, soit retransformée sous forme de briquettes de basalte qui repartent en début de chaîne.

 

Service de recyclage Rockcycle
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Quels sont les facteurs du succès ?

Il faut tout d’abord prendre en compte la nature des chantiers sur lesquels nous intervenons. Qui dit économie circulaire, dit récupération des matériaux et, sur un chantier, cela prend différentes formes. Pour les interventions d’étanchéité, nous sommes sur de gros volumes qui proviennent généralement d’opérations situées en périphérie urbaine. Il s’agit de la construction de bâtiment de stockage, commerciaux ou industriels. Il est donc possible de se rendre sur les lieux avec de gros camions et de les remplir rapidement.

Pour les opérations de façade, les chantiers sont de tailles diverses et souvent situés dans des centres densément peuplés. Avec notre opérateur logistique nous avons donc dû adapter la taille des camions et leur circuit de récupération.

Un facteur déterminant du succès du réemploi et du recyclage est l’espace de stockage. Pour l’heure, nous n’avons pas eu de remontées comme quoi cela pose des problèmes. Mais il est sûr que plus nous augmentons les volumes à récupérer sur le chantier, plus cette variable est importante dans la réussite. Les chantiers urbains ont aussi moins d’espaces de stockage.

Quels sont les volumes aujourd’hui récupérés ?

Sur l’étanchéité, nous sommes à 1% équivalent volume de production et entre 5 et 7% pour les opérations en façades. Ces dernières représentent néanmoins un volume moins important. Nous estimons que nous pourrions multiplier par 5 ou 6 ces chiffres avec la future offre déconstruction.

L’offre destinée à la déconstruction des toitures, bardages et isolation extérieure que nous lancerons l’an prochain va nous faire passer un cap. L’un des avantages de la laine de roche est en effet d’être recyclable plusieurs fois, il est donc possible de la réemployer ou la réutiliser en intégralité.

Michel SoriaComment expliquez-vous ces taux assez faibles de récupération de matériaux ?

Dans un premier temps, il y a probablement eu le frein du prix. Notre service de récupération avait un coût légèrement supérieur à celui de l’enfouissage par exemple. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, nous sommes même plus compétitifs.

Il y a ensuite le facteur force de l’habitude. La laine de roche a paradoxalement une qualité qui devient un inconvénient au niveau du tri : son impact environnemental est faible. L’enfouir est donc une solution plutôt simple à mettre en œuvre. Néanmoins avec l’arrivée de la TGAP, nous voyons les habitudes se transformer et les efforts de tri se font directement sur le chantier. Il y a aussi des volontés fortes de différentes filières de proposer des offres en lien avec l’économie circulaire ainsi qu’une sensibilité sociale qui se renforce sur ces sujets.

 

Propos recueillis par Construction21, la rédaction 

Consulter l'article précédent : #9 - Economie circulaire et construction : plaidoyer pour l’ACV


           

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