Technologies : Une centrale hydraulique en bas du jardin

Rédigé par

Jean-Philippe Pié

Journaliste

4678 Dernière modification le 20/02/2014 - 12:32

L’ensemble des retenues sur les cours d’eau en France pourrait générer la moitié de la production annuelle d’électricité d’une centrale nucléaire, et compléter avantageusement la production éolienne et solaire. Mais aujourd’hui, ces retenues ne produisent quasiment rien.

« Quand on parle des énergies renouvelables, on pense au vent et au soleil et on oublie souvent l’eau. On ignore complètement le potentiel des tout petits barrages, d’une puissance inférieure à 150 kW, qui alimentaient souvent des moulins à eau. Il y en a pourtant 60 000 en France, dont 30 000 moulins » explique Yann Mocaer, un ingénieur breton qui développe une activité de rénovation de petits barrages hydroélectriques.

Ces moulins ont pour certains été en service jusque dans les années 1970 et ont tous été abandonnés ou presque. Certains sont même en ce moment démantelés. « Pourtant, il y a là un vrai potentiel d’énergie, à la portée de tous, décentralisé, local, fiable, avec un pic de production qui correspond aussi au pic de consommation en hiver » fait remarquer Yann Mocaer. 60 % de la production d’un petit barrage sont en effet réalisés en hiver, soit au moment où on a le plus besoin d’électricité.

Et la production d’un mini-barrage n’est pas ridicule. Selon la société Turbiwatt, fabricant de mini-turbines à haut rendement, une turbine de 600 watts produira sur un an plus de 5 000kWh, soit l’équivalent de 50m² de panneaux solaires, pour un investissement dix fois plus faible.

La PME Turbiwatt, située à Caudan (Morbihan) est semble-t-il la seule en France à s’intéresser à cette énergie renouvelable peu connue. Munies d’aimants permanents puissants, disposant de pales orientables, ses turbines sont reliées à des générateurs à rotation lente et haute performance énergétique. Pour produire de l’électricité, les turbines ont besoin d’une chute d’eau comprise entre 1,2 m et 6m, avec un rendement annoncé dépassant 90 %.

Jean-Philippe Pié pour Ecobat

Légende photo : Les minis turbines permettent de produire du courant avec de très basses chutes d’eau, à partir de 1,20 mètre.

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