Technologies : L’anticalcaire mécanique est aussi un antigaspi
La présence de calcaire dans les chauffe-eau et les canalisations d’eau chaude entraîne de fortes sur-consommations électriques. Et le détartrage, mené le plus souvent avec des moyens chimiques, génère des pollutions.
Une PME française, la société Expertima situé à Martigues (Bouches du Rhône) a mis au point un procédé qui élimine le calcaire par des moyens purement mécaniques, sans aucune consommation d’énergie. C’est un appareil tubulaire dans lequel sont insérés plusieurs disques, composés de matériaux différents. Il s’installe juste après le compteur d’eau et traite l’eau froide et non pas l’eau chaude.Dans ce tube, l’eau passe à travers douze disques (jusqu’à vingt en fonction de la taille de l’appareil et du débit d’eau à traiter) et est accélérée. Ces disques perforés sont composés de différents matériaux : acier inox, matière plastique, zinc de haute pureté. Plusieurs effets physiques s’y produisent (hyperturbulences, catalyse, effet Venturi, effets de surface, phénomène électro-statique..) qui activent les ions de calcium et magnésium. « En langage savant, il se produit une nucléo-génèse. Le résultat est la formation d’un calcaire non pas dur mais mou et fluide, que l’on appelle une structure amorphe. Et comme cette calcification a lieu avant le passage dans le chauffe-eau, il n’y a plus aucun entartrage de celui-ci. Ce calcaire mou est purement et simplement évacué avec les eaux usées ».
Cela n’a l’air de rien mais la société Expertimma a calculé que 3 mm de calcaire dans une canalisation induisent une consommation de 25 % d’énergie en plus pour chauffer l’eau. Selon Michel Gallo, sur l’ensemble du territoire, le gain consécutif à l’utilisation de tuyaux sains pourrait sans doute dépasser la production annuelle de plusieurs centrales nucléaires.. « Il faut huit heures en moyenne pour qu’une résistance thermique chauffe un ballon d’eau chaude. Mais quand les serpentins sont entartrés, douze heures sont nécessaires et le chauffage se fait en heures de pointe. La maîtrise du calcaire est un gisement d’énergie énorme » formule l’inventeur.
La société a déposé plusieurs brevets dans les années 2000 sur sa solution de traitement mécanique du calcaire. Michel Gallo annonce avoir réalisé quelque 1 500 installations, en habitat individuel ou dans des immeubles. Selon lui, le prix pour une maison tourne autour de 1 000 euros, installation comprise.
Jean-Philippe Pié pour Ecobat
Légendre photo : En passant à travers les disques perforés, les bicarbonates de calcium et de magnésium s’agglomèrent et forment des macromolécules molles entraînées dans le flux d’eau. L’eau peut ensuite dissoudre une partie du tartre existant.