Solaire : Le lampadaire tournesol

Rédigé par

Jean-Philippe Pié

Journaliste

3042 Dernière modification le 03/02/2014 - 18:13

Toulouse compte 67 000 lampadaires, répartis sur 1 350 km de réseau électrique. Depuis 2008, une politique de gestion en fonction des besoins réels a permis d’économiser près d’un million de kilowatts-heure chaque année sur la consommation énergétique de la ville. Cette municipalité va aujourd’hui plus loin en installant les tout premiers lampadaires solaires 100 % autonomes, y compris en hiver.

A l’instar d’un tournesol, ces lampadaires « intelligents» bougent selon la position du soleil, grâce à leurs panneaux verticaux et à leurs miroirs. Les rayons du soleil sont ramenés au maximum sur les cellules photovoltaïques, qui alimentent des batteries. Un projet mené techniquement par le CNES et dont l’idée revient à Alexandre Marciel, adjoint au maire en charge de l’éclairage public : « Nous voulions aller plus loin que les lampadaires solaires, car même chez nous, il n’ y a pas toujours assez de soleil pour les faire fonctionner tout le temps, surtout en hiver. On a donc fabriqué un lampadaire à énergie solaire suffisamment autonome pour fonctionner plusieurs nuits de suite quelles que soient les saisons ou la météo. »

Cet appareil applique la stratégie de la concentration solaire doublée d’un asservissement à la position du soleil - les miroirs tiennent compte de la course du soleil - pour augmenter la performance énergétique d’un panneau solaire alimentant un lampadaire à led, le tout intégré dans un mât d’éclairage public autonome. La production d’énergie s’en trouve mulltipliée par deux. Elle est même excédentaire par rapport aux besoins en éclairage et une prise de courant est installée à la base pour alimenter des batteries et servir de bornes de recharge : vélos à assistance électrique, véhicules électriques de la voirie… Le développement technique a été confié à la société Cab Innovation dirigée par André Cabarbaye et a donné lieu à un dépôt de brevet. Par ailleurs, plusieurs PME de la région sont mobilisées autour de ce projet. Selon Alexandre Marciel, le prix des premiers appareils avoisine les prix moyens d’un lampadaire de rue solaire classique « made in China » (5 000 euros) avec une performance énergétique deux fois supérieure. Ce qui signifie que cette innovation est compétitive. 

Jean-Philippe Pié pour Ecobat

Legende photo : Alimenté seulement par le soleil, ce lampadaire se passe des travaux de génie civil, il n’est plus besoin de creuser pour le raccorder au réseau.


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