#25 - Risques et mobilité, le Cerema accompagne les gestionnaires d’infrastructures

Rédigé par

Arnaud Ganaye

Directeur d'études Développement et résilience des territoires

3276 Dernière modification le 23/04/2019 - 12:27
#25 - Risques et mobilité, le Cerema accompagne les gestionnaires d’infrastructures

La coexistence entre un site industriel à risque et son environnement est parfois compliquée, notamment par la présence temporaire de personnes sans lien avec le risque lui-même. A l’intérieur du périmètre d’exposition, un des leviers permettant d'agir sur la réduction de leur vulnérabilité est la mobilité.

C’est bien l’esprit de la loi Risques de 2003 avec les Plans de Prévention des Risques Technologiques (PPRT) autour des industries « Seveso seuil haut » dont l’objectif est non seulement de résoudre les situations difficiles en matière d’urbanisme héritées du passé et de mieux encadrer l’urbanisation future, mais aussi de réfléchir à l’impact sur des usagers d'infrastructures publiques en contrôlant la fréquentation et les usages. L'article L. 51516 du code de l'environnement précise que le PPRT peut « prescrire les mesures de protection des populations face aux risques encourus, relatives à l’aménagement, l’utilisation ou l’exploitation des constructions, des ouvrages, des installations et des voies de communication (...) ».

Trois types de mesures sont alors possibles : les ouvrages de protection, les mesures d'aménagement et les mesures organisationnelles. Si les deux premiers peuvent être complexes et onéreux, la prescription de mesures organisationnelles permet de réduire la vulnérabilité des usagers par des actions rapides et peu coûteuses.

Cas d’une route départementale

Exposée à différents effets technologiques sur une longueur d’environ 900m, la RD420 a fait l’objet d’une démarche innovante de la part du Cerema Nord-Picardie pour le compte du gestionnaire, le Département du Nord. Cette route fréquentée, qui traverse la zone industrielle au niveau de la société Nyrstar à Auby, présente une problématique spécifique de stationnement temporaire sur la voie dans une zone à risques. Conséquence indirecte d’une remontée de file liée à un passage à niveau (liaison Lille/Paris), le temps d’attente peut dépasser les 15 minutes.

Afin de limiter au maximum l'immobilisation de véhicules, plusieurs mesures préventives favorisant la fluidification du trafic ont été étudiées : anticipation des déviations du trafic évitant l’accumulation d’enjeux (présence opportune de giratoires), information et  sensibilisation des usagers (panneaux adaptés), dispositifs d’arrêt forcé en amont du risque (barrière automatique, feu rouge), renforcement des équipements de sécurité routière (radar pédagogique, stationnement ciblé), etc.

Il s’agit d’analyser toutes les possibilités permettant de répondre rapidement et de manière automatique pour optimiser le temps de réaction des usagers en cas d'alerte. Cette démarche a démontré l’opportunité d’améliorer les conditions d’intervention des gestionnaires d’infrastructures et des secours pour une meilleure gestion de crise répondant aux exigences du PPRT. Le dispositif cofinancé par le Département, la Commune et la SNCF, sera mis en œuvre courant 2017.

 

 

 

 

 

Un article signé Arnaud Ganaye, Responsable du groupe Eau et Risques chez Cerema Nord Picardie

Pour savoir plus: CEREMA 

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