Révolutions urbaines : la ville durable selon Véronique Pappe - Episode 3

La websérie « Révolutions urbaines » est un espace de réflexion sur la ville de demain. Dans ce troisième opus, Véronique Pappe, directrice de Construction21 France et international, nous explique sa vision d’une ville intelligente. La smart city est smart non pas au travers de la technologie, mais parce qu’elle apporte une réflexion nouvelle sur la manière dont elle est dessinée et exploitée. Elle est aussi plus intelligente car elle est au service de ceux qui l’habitent.

Une gouvernance partagée

La ville est aujourd’hui un sujet qui mobilise différents acteurs : les collectivités et les institutions, qui ont le privilège de la décision, mais aussi les citoyens en tant qu’utilisateurs, ainsi que les entreprises. Ces dernières participent de la smart city en participant à sa conception, à son l’exploitation et en concevant les solutions qui permettent de la mettre en oeuvre.

L’enjeu de la rénovation

La ville intelligente du futur est celle qui saura réinventer son espace en prenant en considération la problématique de la rénovation. Aujourd’hui, le neuf représente en effet seulement 1% du parc et mieux vaut rénover que construire de nouveaux édifices pour optimiser l’empreinte carbone. Par ailleurs, bien des bâtiments tertiaires sont vides du fait de leur faible flexibilité. Il est ainsi essentiel d’anticiper les changements futurs d’usage.

L’énergie un enjeu majeur de la ville durable

Aujourd’hui, le secteur du bâtiment est celui qui, avec la mobilité, utilise le plus d’énergie finale, de l’ordre de 40% à l’échelle mondiale. Il est donc essentiel de prendre en compte l’énergie, et la réflexion sur celle-ci doit se faire à l’échelle du quartier. On voit actuellement le développement de réseaux d’énergie ou de chaleur de toutes tailles. Ils utilisent souvent les énergies renouvelables, que ce soit le solaire, la biomasse ou la géothermie. La 5e génération de réseaux de chaleur permet ainsi d’interconnecter des bâtiments intelligents à une smartgrid qui réagit et fait interagir les différents édifices en fonction de la demande.

Une ville intelligente et interconnectée

Cette forme d’interconnexion qui se renforce autour des réseaux de chaleur doit aussi être transposée à la mobilité. La ville de demain sera interconnectée et favorisera l’intermodalité entre les différentes modes de transport. Au cours du XXe siècle, les villes ont été construites pour et autour de la voiture. Il faut dès aujourd’hui se réapproprier l’espace urbain et favoriser la mobilité durable. Celle-ci permet de limiter la pollution et les désagréments liés au bruit, mais elle est aussi vectrice d’inclusion sociale à l’échelle d’une ville. Il est essentiel que, demain, l’acte de se déplacer soit simple et démocratique.

La nature en ville : la smart city se met au service des citoyens

La ville de demain est donc une ville citoyenne qui favorise le transport, la mixité sous toutes ses formes et offre l’accès à la nature en ville à tous ses habitants. La ville durable est verte et très végétale. Elle est ainsi résiliente face au changement climatique. On y a moins chaud grâce aux espaces verts dans la rue, mais aussi sur les toits qui sont des espaces généralement perdus et que nous devons recoloniser. On peut y développer l’agriculture urbaine ou créer des toitures végétales qui permettent notamment de rafraîchir nos bâtiments, ou encore réguler les flux d’eau en cas de fortes pluies. L’imperméabilisation des sols et des espaces construits est un autre des enjeux de la smart city de demain.

La série Révolutions Urbaines est présentée par Primonial REIM

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