Rénover, c’est s’inscrire dans l’économie circulaire et contribuer à la neutralité carbone

Rédigé par

ANTOINE DESBARRIERES

Directeur QUALITEL - Président CERQUAL Qualitel Certification - Président du Conseil de surveillance de CERWAY

2394 Dernière modification le 03/02/2020 - 09:38
Rénover, c’est s’inscrire dans l’économie circulaire et contribuer à la neutralité carbone

A l’occasion de Cities to be, le Congrès international du bâtiment durable qui s’est tenu à Angers en 2019, l’Alliance HQE-GBC a été interpelée par Emmanuelle WARGON, Secrétaire d’Etat auprès de la Ministre de la Transition écologique et solidaire, sur l’opportunité de développer un « label » valorisant le fait de ne pas démolir un bâtiment.

Simple anecdote ?

Intéressons-nous pour approfondir le sujet à la rénovation bas carbone et à l’économie circulaire.

Sur le carbone tout d’abord. Début 2019, l’expérimentation HQE Performance ACV Rénovation portée en 2018 par l’Alliance HQE-GBC avait mis en évidence, sur un échantillon réduit, que les bâtiments rénovés n’avaient pas à rougir de la comparaison avec les bâtiments neufs au regard des indicateurs et objectifs du label expérimental E+C-, en particulier ceux concernant le carbone.

Sur l’économie circulaire ensuite. L’Alliance HQE-GBC publiait en janvier 2018 le Cadre de définition de l’économie circulaire dans le bâtiment permettant de se doter d’une définition commune pour tout le domaine de la construction et pour tous ses acteurs. En 2019, elle a lancé un test HQE Performance Economie circulaire afin d’identifier des indicateurs de circularité du bâtiment. Cette méthodologie permet d’observer les flux entrants et sortants du bâtiment à chaque étape de son cycle de vie (construction, vie en œuvre, fin de vie).  Au vu des résultats publiés début 2020, on peut partager le constat d’un décalage très important entre les entrées et les sorties, entre le recyclé (entrant) et le recyclable (sortant) pour les bâtiments neufs, l’équilibre semblant plus proche pour les bâtiments rénovés. Ce résultat fait écho à ceux de l’expérimentation ACV Rénovation qui mettait en évidence qu’un bâtiment rénové produisait a minima 2 fois moins de déchet qu’un bâtiment neuf.

On le voit, la rénovation a du sens : rénover c’est clairement s’inscrire dans l’économie circulaire et contribuer à la neutralité carbone !

Mais suffit-il de rénover pour s’inscrire dans les objectifs de développement durable ?

Non bien sûr. Tout comme la neutralité carbone qui n’est qu’un de ses objectifs, l’économie circulaire ne se substitue pas au développement durable dans toutes ses dimensions. Si elle en est un véritable levier par sa vocation visant à réduire les impacts sur l’environnement (ressources, pollutions et déchets) et à créer de la valeur tant sur le plan social qu’économique, elle ne traite pas ce qui touche par exemple à la qualité de vie (confort, santé).

Alors un label, pourquoi pas mais associé à une approche globale et multicritère, à l’instar des certifications HQE qui d’ailleurs intègrent l’économie circulaire en construction depuis 2018 et en rénovation en 2020 pour le résidentiel.

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