Réduire l'empreinte carbone, un objectif à notre portée

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Interface FR

3636 Dernière modification le 24/02/2014 - 11:18

Réduction de l’empreinte carbone en Europe : Les entreprises doivent afficher un objectif ambitieux et une résolution radicale

Tribune de Rob Boogaard, PDG EMEA Interface et membre du Groupe des Leaders d’Entreprises Européens du Prince Charles.

De nombreux débats et discussions ont eu lieu depuis que la Commission Européenne a dévoilé ses objectifs carbone, en faveur d’un engagement de 40% de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030. Alors que le lobby de l’« énergie » prétend que ces objectifs sont bien trop élevés, le lobby vert, quant à lui, affirme qu’ils ne sont simplement pas assez ambitieux. En vérité, ces objectifs sont réalistes et bien trop importants pour être négociés. Ainsi, le 30 janvier dernier, une délégation de chefs d’entreprises, triés sur le volet, provenant du Groupe de Leaders d’Entreprises Européens du Prince Charles, incluant Coca Cola, Philips, Shell et Interface, rencontrait le Président de la Commission Européenne, José Manuel Barroso. Le but de cette rencontre : confirmer au Président Barroso leur soutien en faveur de cet engagement de 40% de réduction des émissions de gaz à effet de serre, comme objectif minimum.

En effet, l’espoir ne peut pas être une stratégie, et il est peu réaliste de penser que l’Europe doit dépendre d’autres régions pour lui fournir les ressources dont elle a besoin pour alimenter son économie. Ce dont l’Europe a besoin, c’est que les entreprises passent à l’action et opèrent les changements nécessaires pour mettre l’économie sur une voie durable. Et, pour les entreprises qui doutent de la possibilité d’atteindre un objectif de 40% de réduction de leurs émissions, de nombreux exemples prouvent que cela est possible : en Europe, Toyota, Komatsu et United biscuits ont tous 3 réduit leurs émissions de gaz à effet de serre de 35% en seulement 5 ans[1].

 

La vision du dirigeant : un facteur clé

Que ce soit clair, cette transformation n’est pas simple à mettre en œuvre. Pour être réellement efficace, elle doit être portée par les plus hautes sphères de l’entreprise et partagée par tous. En effet, pour réduire l’impact environnemental d’une entreprise, seul son dirigeant peut décider d’engager l’entreprise sur une nouvelle voie. Il doit fixer des objectifs clairs et ambitieux.

Ces objectifs, qui peuvent au départ sembler inaccessibles (la plupart du temps les objectifs sont fixés en fonction de ce qui est techniquement réalisable, ce qui contraint simplement à réfléchir à ce qu’il est possible de faire avec les technologies et les approches déjà existantes), obligent l’entreprise à s’aventurer dans l’inconnu, à rechercher des technologies nouvelles, qui n’auraient peut-être jamais été envisagées. De grandes avancées peuvent ainsi voir le jour et donner naissance à des processus industriels totalement innovants et surtout moins polluants.

 

Un cercle vertueux pour l’entreprise

En se fixant des objectifs ambitieux de réduction de carbone, c’est toute l’entreprise qui en bénéficie. En étant énergétiquement plus efficace, en remplaçant des matières premières par des alternatives bio-sourcées ou recyclées et en passant aux énergies renouvelables, ce sont à terme quelques millions d’euros économisés et de nouveaux emplois crées. Dans l’industrie, il est également possible de réfléchir à des lignes de production plus rapides, mais aussi plus économes en énergie et produisant moins de déchets, à l’instar d’Unilever, qui, en 15 ans, a réduit ses déchets de production de 82 % par tonne produite[2],… Les limites doivent être sans cesse repoussées pour atteindre les objectifs fixés.

 

Sortir de sa zone de confort pour innover

En réalité, s’engager sur des objectifs ambitieux rend parfois les choses plus faciles. Cela fait sortir l’entreprise de sa zone de confort et la met au défi d’élargir son champ de vision, en étudiant des alternatives que l’on ne pensait pas possibles. Tout cela est réalisable à condition que l’entreprise décide de prendre un tournant radical pour transformer son activité. Les entreprises doivent sauter le pas, pour voir comment des objectifs ambitieux en matière de développement durable peuvent leur être bénéfiques.



[1] Rapports Annuels et Développement Durable de Toyota, de Komatsu et de United Biscuit.

[2] Rapports Annuel et Développement Durable de Unilever.

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