Plan climat : des mesures solidaires et écolos à consolider

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CLER La rédaction

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794 Dernière modification le 20/09/2017 - 07:44
Plan climat : des mesures solidaires et écolos à consolider
Si les mesures annoncées aujourd'hui par le ministre de la transition écologique vont dans le bon sens, elles demeurent trop timorées pour répondre aux objectifs fixés par le président de la République, et être à la hauteur des enjeux. Elles doivent s'inscrire dans un plan d’actions gouvernemental beaucoup plus ambitieux dans tous les champs relatifs à la transition énergétique.

Les premières mesures du plan climat ont été dévoilées par Nicolas Hulot dans le journal Libération. En proposant des solutions aux ménages les plus précaires, le ministre articule comme il l’a promis, la défense de l’environnement et la lutte contre l’exclusion. Rouler moins, économiser de l’énergie ou rénover son logement… ces impératifs écologiques ne doivent pas laisser sur le bord de la route les plus pauvres d’entre nous et des aides doivent être prévues et modulées en fonction des ressources des Français. Ces mesures doivent cependant être financées et complétées afin d’être en cohérence avec l’action gouvernementale, en priorité dans les champs relatifs au logement ou à la mobilité.

Anne Bringault, qui coordonne les ONG sur le thème de la transition énergétique l’a par exemple expliqué au micro de France Info : « Cela ne sert à rien d’aider les Français à changer leur appareil de chauffage s’ils vivent dans des logements passoires, aux étiquettes énergétiques F ou G. Dans son programme électoral, Emmanuel Macron proposait de rénover la moitié des passoires énergétiques d’ici 2022, et prévoyait à cette fin un fonds de 4 milliards qu’on attend toujours. Pour être logique, il faut commencer par là. »

Factures énergétiques exorbitantes

Idem pour le chèque énergie : mesure-phare de la Loi de transition énergétique pour lutter contre la précarité énergétique, le projet de « chèque énergie » du gouvernement risque de ne pas être à la hauteur des enjeux. Nicolas Hulot annonce sa généralisation puis une revalorisation de ce chèque d’ici 2019, à hauteur de 200 euros par an en moyenne. Censé assurer aux ménages précaires un accès universel au chauffage, il concernera certes un nombre accru de ménages (4 millions selon le ministère contre 3 millions pour les tarifs sociaux actuels), mais un tel montant ne leur permettra pas de faire face à des factures d’énergie de plus en plus importantes, ni d’entamer une réelle démarche de maîtrise de leurs consommations d’énergie.

Le directeur adjoint du CLER – Réseau pour la transition énergétique, l’a d’ailleurs précisé au micro de RTL : « Cela ne suffit pas parce qu’aujourd’hui, les ménages précaires habitent des logements pas très bien isolés, pas très performant énergétiquement…  Les factures peuvent être exorbitantes », décrit Joël Vormus.

Gouttes d’eau

Ces annonces sont en l’état actuel des choses trop faibles au regard des enjeux environnementaux, sociaux et économiques de la transition écologique : nous attendons du gouvernement qu’il agisse rapidement pour l’accélérer non seulement au bénéfice des ménages les plus vulnérables mais plus globalement à l’ensemble des Français. Projet de loi de finances, loi logement, loi de simplification : les occasions ne manqueront pas au gouvernement ces prochaines semaines pour démontrer qu’il a réellement saisi l’opportunité de la transition énergétique.

« Pour être à la hauteur, ces mesures doivent être cohérentes avec d’autres batteries de lois qui vont sortir, comme la loi logement. On ne peut pas dire qu’on va supprimer certaines réglementations environnementales dans le bâtiment et en même temps faire des annonces énergétiques… », a finalement estimé Benoît Hartmann, directeur du CLER – Réseau pour la transition énergétique, à France Info.

 

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