Les risques climatiques, rebâchés… mais méconnus
Depuis 2012 au moins, le GIEC le documente les risques climatiques : la fréquence, l’intensité et la durée des épisodes climatiques extrêmes se sont accrus depuis 1950, et sont, de même que leurs dommages humains et économiques associés, amenés à croître drastiquement.
En France métropolitaine, comme le synthétise un rapport de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (Onerc) de 2018, ce triple accroissement concerne particulièrement les vagues de chaleur estivale. D’ici 2100, nous connaîtrons « des sécheresses agricoles quasi continues et de grande intensité », inédites par rapport à ce que nous connaissons. Enfin, il existera davantage de risques de submersion marine, d’effets d’érosion littorale, des risques d’incendies de forêts plus étendus, des épisodes pluvieux extrêmes plus intenses.
Notre connaissance de ces enjeux continue de s’approfondir : le nombre de personnes concernées par la montée des eaux d’ici 2050 vient tout juste d’être réévalué – et multiplié par trois, pour atteindre 1 million rien qu’en France, 300 millions dans le monde. Alors faut-il (encore) les rappeler ? En un mot : oui ! Car d’après une étude (co-)menée par Nicholas Rajkovich auprès des professionnels de la construction de l’État de New York, ces derniers sont conscients des impacts climatiques potentiels, mais continuent, dans une grande majorité, à supposer que les conditions météorologiques du futur « ressembleront à celles du passé ». Et leurs efforts, quand ils existent, se portent sur l’efficacité énergétique mais négligent la résilience, pour des raisons qui ont trait à la fois à un manque d’information, à des standards obsolètes (DTU par exemple) ou à un soutien limité de leurs clients…