Nantes : « La Marseillaise » retrouve le SMILE !

Rédigé par

Olivier Durin

1684 Dernière modification le 28/03/2018 - 11:34
Nantes : « La Marseillaise » retrouve le SMILE !

Les travaux de réhabilitation de la Marseillaise, bâtiment répertorié au patrimoine nantais, répondent à des enjeux énergétiques, environnementaux, climatiques et sociétaux. Une réhabilitation associée au projet SMILE (SMart Ideas to Link Energies) lancé en Bretagne et dans les Pays de la Loire qui a pour objectif de déployer un grand « réseau électrique intelligent » entre 2017 et 2020.

Les précisions de Guillaume Lelong, chef de projet « Smart Energy » chez EDF.

Pouvez-vous nous présenter le projet « La Marseillaise » ?

C’est un projet de réhabilitation lourde d’un bâtiment tertiaire de 1000 m2 répertorié au patrimoine nantais situé dans le quartier Chantenay. Il va être réhabilité par le promoteur Galeo afin d’en faire 39 logements sociaux dédiés à de jeunes actifs au profit de La Nantaise d’Habitations. L’objectif premier était d’atteindre un niveau de performance énergétique proche du BBC rénovation selon la RT 2020.

Cette opération a vu le jour courant 2017 en concomitance avec le déploiement du projet SMILE de la Région dont EDF est partenaire. J’ai donc proposé à Galeo d’être encore plus ambitieux en matière de performance énergétique en donnant au bâtiment une dimension « smart » avec notamment de l’autoconsommation.

Pour donner corps à tout ça, nous voulons démontrer la pertinence de ces opérations techniques à travers La Marseillaise. Nous réaliserons ainsi un bilan au bout de 18 mois, pour pouvoir ensuite généraliser ce type d’opération sur d’autres réhabilitations en France et pourquoi pas ailleurs.

En quoi un bâtiment devient-il intelligent ?

C’est la vraie question ! Pourquoi un bâtiment est dit smart ? D’abord, nous allons l’équiper d’un certain nombre de capteurs et de compteurs, aussi bien sur la partie énergétique que sur la partie confort comme la température dans les logements.

Ces capteurs vont donc générer de l’information et de la donnée traitée par des logiciels, qui, in fine, permettront de piloter un certain nombre de systèmes techniques (production d’eau chaude, le chauffage, pourquoi pas l’éclairage) et de donner de l’information aux occupants et aux exploitants du bâtiment pour suivre et mesurer cette performance tout au long de la vie de la Marseillaise.

Donc, en soi, on donne de l’intelligence à travers ces capteurs. Il y aura un focus à faire sur ce bâtiment via l’autoconsommation. Il s’agit de produire de l’électricité grâce à des panneaux photovoltaïques sur le toit, et de la consommer instantanément. Pour pouvoir faire cette autoconsommation, nous avons besoin de cette intelligence qui permet de mesurer en permanence la production et la consommation, et d’adapter l’une et l’autre pour que cette consommation se passe de façon instantanée.

Le projet constitue donc une réelle opportunité pour expérimenter l’autoconsommation collective. Mais en quoi est-ce une première ?

L’autoconsommation peut être vue de deux manières. Soit elle est individuelle avec un bâtiment qui produit sa propre électricité. Ou alors elle est collective avec un partage d’électricité produite avec d’autres bâtiments. Et, en effet, sur le cas de la Marseillaise, après étude, nous avons constaté que la capacité de production des panneaux permettait d’aller alimenter potentiellement d’autres bâtiments que celui qui supporte l’installation. Deux à trois bâtiments vont ainsi bénéficier de la production solaire.

Cela ne pose pas de problèmes juridiques ?

Le cadre juridique de l’autoconsommation est en pleine construction. Cela fait partie des défis et des conditions de réussite du projet qui contribueront aussi à alimenter la réflexion sur la future réglementation thermique des bâtiments.

Le projet contribue ainsi au déploiement des smart grids…

Absolument, car un réseau intelligent est un réseau qui s’adapte avec de la production d’électricité centralisée et de ces nouveaux dispositifs de production délocalisés (fabrication d’électricité in situ). Et puisqu’on rend le bâtiment intelligent, on développe également le réseau intelligent qui connecte la production et la consommation intelligentes.

L’enjeu de tout ça est de faire baisser la facture énergétique des locataires. A combien estimez-vous cette baisse ?

Nous avons mené en amont du projet des études technico-économiques pour Galeo avec le bureau d ‘études nantais Pouget Consultants. Résultat : nous devrions réduire de 15% les charges énergétiques des locataires finaux car cette production locale va couvrir à peu près entre 15 et 20% des besoins globaux du bâtiment.

Sans SMILE, le projet aurait-il pu voir le jour ?

Sans SMILE, nous n’aurions peut-être pas poussé ce projet de rénovation lourde vers un bâtiment de smart building. Ce projet a pour ambition d’alimenter les retours d’expérience sur les réseaux électriques intelligents. Et la région Pays de la Loire participe financièrement à hauteur de 55 000 euros à la réalisation de cette opération.

La Marseillaise, qui devrait être livrée début 2019, sera ainsi l’une des vitrines de l’excellence française des technologies smart grids au service de la transition énergétique. 

Et la région Pays de la Loire va probablement participer financièrement à la réalisation de cette opération. La Marseillaise, qui devrait être livrée fin 2018 ou début 2019, sera ainsi l’une des vitrines de l’excellence française des technologies smart grids au service de la transition énergétique.

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