Matériaux biosourcés & label E+/ C-

Rédigé par

Benjamin Plault

Marketing Executive & Wellbeing Officer

5700 Dernière modification le 23/04/2020 - 11:02
Matériaux biosourcés & label E+/ C-

D’après l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), plus de 9 290 000 mètres carrés de bâtiments neufs et restaurés seront construits dans des grandes villes au cours des 35 prochaines années. Pour mettre les choses en perspective : les hommes construisent l’équivalent de la ville de New York tous les 35 ans sur cette période de temps.

En France, les bâtiments comptent pour 25 % de l’ensemble des émissions de CO2, et ils consomment 44% de l'énergie (pour l’éclairage, le chauffage/la climatisation, la sécurité, etc...) contre 31,3% pour le secteur des transports. Dans un bâtiment, il n’y a pas que l’utilisation de l’électricité qui augmente les émissions de CO2, mais aussi les matériaux et les procédés utilisés pour concevoir ce bâtiment. Le défi le plus urgent est donc de réduire ce carbone incorporé.

Le label E+C- et la réduction des émissions carbone

Le marché français de la construction répond aux problématique carbone à travers la règlementation RE2020 et les nouveaux labels E+/C- et BBCA. Avec la nouvelle règlementation environnementale RE 2020, les futurs bâtiments devront, d’une part, être consommateurs d’énergies renouvelables, voire à « énergie positive » et d’autre part, être bas carbone.

Le label E+/C- (comme "énergie plus, carbone moins"), appelé également label énergie carbone, intègre les mesures de carbone dans ces certifications environnementales et établit une priorité élevée pour l'avenir du secteur de la construction et son impact sur l’environnement en France.
L’obtention du label E+/C- est une première étape pour obtenir 2 autres labels : BBCA et Effinergie. Ces labels concernent la construction neuve, pour tous types de bâtiments (résidentiel, tertiaire, autres bâtiments) ou une partie du bâtiment.

À plus long terme, le but est de généraliser les bâtiments à énergie positive, avec une empreinte carbone la plus réduite possible sur l'ensemble de leur cycle de vie.

Le label BBCA atteste de l’exemplarité de l’empreinte carbone d’un bâtiment. Il quantifie et valorise, grâce à une mesure certifiée indépendante, la réduction de l’empreinte carbone du bâtiment sur l’ensemble de son cycle de vie (construction-exploitation-fin de vie-stockage carbone), réalisées grâce à la mise en oeuvre de pratiques bas carbone vertueuses.

En intégrant le label E+C-, la RE2020 devrait faire apparaître de nouvelles manières de construire avec davantage de bâtiments à ossature en bois, le développement de briques avec 100% d’énergies renouvelables, le béton carbone ou encore l’expansion de l’économie circulaire, par exemple.

Les nouvelles exigences en matière d'émission carbone

Le label E+C- tient compte du bilan de l’ensemble des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) sur l’intégralité du cycle de vie du bâtiment (calculé sur 50 ans) auquel s’ajoute le bilan de l’ensemble des Émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie des Produits de Construction et des Équipements (EgesPCE) du bâtiment.

  • Le niveau Carbone 1 (C1) englobe l’ensemble des réductions de l’empreinte Co2 induites par la consommation énergétique et le choix des matériaux. Ce niveau se veut accessible à tous modes constructifs et vecteurs énergétiques.
  • Le niveau Carbone 2 (C2) implique le Respect à minima du niveau 1 des indicateurs énergie et réductions de l’empreinte Co2 induites par la consommation énergétique et le choix des matériaux ; ce niveau vise à valoriser les opérations les plus performantes.

L'évaluation en matière d'énergie s'effectue quant à elle sur 4 niveaux à partir de bilan des énergies consommées par l’ensemble du bâtiment uniquement au cours de son exploitation.

Une empreinte carbone diminuée grâce aux matériaux biosourcés et au recyclage

Le réchauffement climatique nous concerne tous. Et bien que cela soit une préoccupation majeure pour de nombreuses entreprises et de nombreux individus, il est parfois difficile de savoir comment avoir un impact positif.

Le défi le plus urgent est donc de réduire ce « carbone incorporé ». Depuis 1994, nous sommes pionniers dans notre domaine en termes de réduction de l'empreinte carbone. Nos produits ont aujourd'hui l'empreinte carbone cradle-to-gate la plus faible dans notre industrie. De plus, nous compensons les émissions que nous n'arrivons pas encore à éviter (transport notamment) en soutenant des projets axés sur le développement des énergies renouvelables, l'abandon des carburants fossiles et la reforestation.

Engagé depuis 25 ans, nous avons accompli deux choses importantes :

1. Non seulement nous avons fortement réduit les impacts de notre entreprise, mais nous avions transformé les produits et les matériaux utilisés dans notre chaîne d'approvisionnement.

2. Nous avons influencé beaucoup d'autres acteurs en chemin, y compris de grandes entreprises, des designers renommés et des écoles de commerce.

En partageant notre approche, les innovations et les enseignements que nous avons tirés en optant pour l'énergie renouvelable, en utilisant davantage de matériaux recyclés et en promouvant la réduction de l'empreinte carbone dans l'environnement bâti – grâce à notre programme Carbon Neutral Floorstm.

Au totale, 58 % des matières premières contenues dans les produits textiles vendus par Interface sont recyclées ou biosourcées. Nos usines européennes n’émettent plus de gaz à effet de serre ou de mise en décharge et sont alimentées à 100 % en énergies renouvelables. De plus, l’empreinte carbone d'une dalle de moquette Interface a baissé de 69 % depuis 1996. Cela correspond à une amélioration de plus de 6 % par an. Elle est attribuable à l'utilisation croissante de matériaux recyclés, à l'efficacité énergétique améliorée, à l'utilisation d'énergies renouvelables et à la réduction du poids de la sous-couche de la dalle de moquette.

Vers des produits à empreinte carbone négative

CQuesttmBio est une nouvelle génération de sous-couche à empreinte carbone négative. Utilisées en standard avec une grande majorité de produits textiles Interface, elles permettront de réduire drastiquement l’empreinte carbone totale de ces collections. C’est une véritable révolution dans la fabrication de sols professionnels.

Pour offrir les meilleures performances environnementales possibles, CQuesttmBio utilise du contenu bio-sourcé et offre une alternative neutre en carbone aux matériaux des sous-couches actuellement sur le marché, car il peut absorber plus de carbone qu'il n'en dégage lors de sa fabrication.

Guidés par la science des matériaux, nous avons repensé notre façon de fabriquer et utilisé de nouveaux matériaux innovants afin de créer une sous-couche avec une empreinte carbone beaucoup plus faible – pas juste neutre mais avec une empreinte carbone négative.

Tout d'abord, nous avons ajouté de nouveaux matériaux issus d’origine végétal — résine (déchet issu de l’industrie du plastique) et huile végétale à 27 % — et davantage de contenu recyclé — 66 %  de calcaire recyclé — à notre sous-couche. Ensuite, nous avons mesuré l'influence de ces matériaux sur l'empreinte carbone.

Ces nouveaux matériaux, mesurés de manière autonome, sont négatifs nets en carbone. Ils réduisent ainsi considérablement l’empreinte carbone globale du produit fini - et permettent de créer une sous-couche négative en carbone.

Tout comme les autres sous-couches Interface, CQuesttmBio se caractérise par des performances conformes aux normes les plus élevées, auxquelles s'ajoute une stabilité dimensionnelle parfaitement adaptée à la pose avec TacTiles, notre système de pose sans colle.

Utiliser des matériaux biosourcés et recyclés sont aujourd'hui des voies pour réussir à concevoir des produits plus responsables et qui contribuent à la mise en place d'une industrie de la construction qui soit plus durable. La mise en place de nouveaux labels et normes en France cette année devrait accélérer la prise de conscience et le développement d'une offre en matériaux de construction plus écologique.

 

Article publié par Interface

 

Crédit photo : Zui Hoang

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