Logement : le meilleur de la transition énergétique pour les plus précaires

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CLER La rédaction

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1500 Dernière modification le 23/11/2018 - 11:47
Logement : le meilleur de la transition énergétique pour les plus précaires

15 % des Français disent avoir froid dans leur logement. Ce ressenti qui s’accompagne souvent de factures trop élevées et d’une restriction, voire d’une privation de chauffage, est une réalité quotidienne pour des millions de personnes en situation de précarité énergétique. La transition énergétique offre de nombreuses solutions pour les aider à sortir de ces difficultés. Reste à l'Etat d’agir plus fortement pour soutenir et accélérer la rénovation de ces logements "passoires".

Communiqué du 21 novembre 2018

Selon les chiffres de l’Observatoire national de la précarité énergétique (2016), 12 millions de Français souffrent de précarité énergétique en France. Personnes âgées, locataires, jeunes, familles nombreuses aux revenus modérés ou parents isolés… beaucoup ont froid durant la période hivernale (et chaud l’été). Qu’ils renoncent à payer leurs factures de chauffage ou préfèrent se priver pour en limiter le montant, cette réalité quotidienne des plus modestes est intolérable.

Pour Sandrine Buresi, coprésidente du CLER – Réseau pour la transition énergétique :

« Sortir de la précarité énergétique des millions de Français qui vivent dans un logement passoire doit être l’une des priorités du gouvernement. Pour cela, il faut plus qu’un chèque énergie à 200 euros par an ou une aide au remplacement d’une chaudière au fioul : c’est en accompagnant chacun dans la rénovation énergétique performante de son logement que nous pourrons réduire durablement la facture énergétique des Français, en priorité celle des plus précaires qui s’élevait en moyenne à 1925 euros en 2017. »

Les solutions techniques pour rénover les logements existent. Les co-bénéfices d’un tel investissement, pour la santé ou l’emploi notamment, seront nombreux (comme l’estime l’Initiative Rénovons). Dans les territoires, des dizaines d’acteurs sont sensibilisés à cette thématique et agissent déjà, mais ils attendent le soutien du gouvernement et des mesures essentielles pour les aider dans leur mission. Qu’attend l’Etat pour jouer son rôle ?

Il doit agir au plus vite et impulser, enfin, un vaste chantier national de rénovation énergétique du bâti :

  • En modifiant le décret du 30 janvier 2002 sur le logement décent

Alors que les ménages en précarité énergétique sont majoritairement des locataires, la possibilité de se chauffer à coût raisonnable doit devenir un critère de décence des logements, au même titre que la présence de sanitaires et de douche : un décret devrait progressivement interdire à la location les passoires énergétiques, et les logements avec une étiquette énergie F ou G doivent être rénovés avant 2025.

  • En détectant les personnes en situation de privation et en renforçant leur accompagnement

Le besoin plus fort que jamais d’information, de conseil et d’accompagnement des ménages doit se traduire par la mise en place effective et la généralisation à tout le territoire du Service public de la performance énergétique de l’habitat prévu par la loi, qui doit s’appuyer sur les compétences existantes localement comme les Espaces Info-Energie et les plateformes de la rénovation énergétique de l’habitat. Il n’est toujours ni défini, ni financé alors que les fonds de l’Ademe pour les Espaces Info Energie (EIE) sont annoncés en baisse.

  • En maintenant les aides à la rénovation énergétique

Face à la complexité des aides et à l’instabilité des réglementations sur la rénovation, peu de ménages et encore moins de copropriétés osent « passer à l’acte ». Or, dans le secteur de la rénovation énergétique des bâtiments, retards et sous-financements s’accumulent. Au contraire de la baisse annoncée du Crédit d’impôt transition énergétique (CITE), les aides à la rénovation doivent être augmentées et attribuées en priorité à la réalisation de rénovations très performantes au bénéfice des ménages les plus en difficultés, qu’ils soient propriétaires de leur logement ou locataires.

Les ménages précaires ont également besoin d’aides pour faire face à des factures élevées, et même souvent plus élevées que la moyenne des ménages (environ 1500 euros par an). C’est le rôle du chèque énergie que le gouvernement propose d’augmenter (passer à un montant moyen de 200 euros contre 150 euros aujourd’hui). Un montant encore largement insuffisant pour avoir de réels effets sur les situations de privation de chauffage (auto-restriction ou coupures d’énergie). 

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