Les MOOC Bâtiment Durable lancent une deuxième vague

6102 Dernière modification le 25/09/2017 - 10:01
Les MOOC Bâtiment Durable lancent une deuxième vague

De septembre à novembre 2017, la plateforme MOOC Bâtiment Durable lance une deuxième session de formation qui s’étoffe de nouveaux sujets. Christina Nirup de l’ADEME et Anne-Lise Deloron du Plan Bâtiment Durable tirent les enseignements de cette expérience unique et veulent aller encore plus loin d’ici 2019.

Quel bilan faites-vous de la première vague de MOOC Bâtiment Durable ?

Christina Nirup : Le bilan est très positif. Nous avons compté 8 880 inscrits sur la plateforme dédiée aux MOOC Bâtiment Durable et près de 13 000 stagiaires, car certains se sont inscrits aux deux MOOC rénovation proposés en janvier de cette année. 60% d’entre eux sont des professionnels du secteur. Environ 70 % sont allés au bout du parcours. Quant au taux de réussite il est de 30 % pour le MOOC de l’ASDER et de 16 % pour le MOOC de la Fabrique21/Ai Environnement.  Le taux d’abandon reste nettement plus faible que pour un MOOC standard. Ce sont des résultats très honorables.

Anne-Lise Deloron : Même si nous n’avions pas fixé d’objectif quantifié pour les inscriptions à la plateforme, près de 13 000 stagiaires est un chiffre très intéressant et très encourageant.

Les 40 % de non-professionnels inscrits sont aussi une donnée intéressante à analyser. Ce sont des particuliers, des personnes en reconversion professionnelle, des étudiants. Cela traduit aussi que les ménages sont de plus en plus informés sur ces sujets et seront donc plus exigeants vis-à-vis des professionnels.

L’autre élément extrêmement positif, c’est la motivation suscitée par la plateforme auprès des acteurs du secteur. La première vague a donné envie à beaucoup d’entreprises et organisations de créer leur MOOC sur les sujets du bâtiment durable qui leur tiennent à cœur. On sent une vraie appropriation collective de la plateforme.

Christina Nirup
Chef du Service Formation
Externe à l'ADEME

Anne-Lise Deloron
Directrice adjointe du
Plan Bâtiment Durable

Qu’y a-t-il de neuf dans la deuxième vague de MOOC ?

C.N. : Les inscriptions démarrent dès ce mois-ci avec notamment le MOOC de l’UNTEC sur la prescription et l’estimation à l'heure du le BIM et le MOOC de l’ASDER sur la rénovation énergétique qui est reconduit pour cette deuxième vague. Les cours débutent en octobre. L’USH propose trois MOOC destinés aux chargés d’opération, au personnel de proximité et aux habitants des logements sociaux. S’y ajoutent un MOOC sur la construction en chanvre par l’association construction saine en Lozère et un autre sur la construction passive bas carbone par La Maison passive.

A-L.D. : Cette deuxième vague introduit une vraie diversité dans les sujets abordés et les porteurs de projets. Elle s’enrichit également de l’expérience de la première vague, tant dans l’accompagnement des porteurs que dans l’élaboration des contenus pédagogiques.

Les trois MOOC de l’USH sont le premier ensemble thématique lancé sur la plateforme, nous en verrons peut-être plus dans le futur.

Par ailleurs, il est bon de noter que tous les nouveaux MOOC n’ont pas forcément bénéficié du soutien du programme PACTE, mais pratiquement tous ont reçu un soutien de l’ADEME. Plusieurs sont auto-financés et ont décidé de rejoindre l’aventure collective de la plateforme MOOC Bâtiment Durable.

Le comité de pilotage a-t-il déjà choisi les sujets de la 3ème vague ?

C.N. : Tout à fait, elle débutera en janvier 2018. Il y aura de nouveaux thèmes avec d’autres porteurs :

  • Les matériaux biosourcés avec Karibati ;
  • L’optimisation des chaufferies avec l’Université de La Rochelle ;
  • Le BIM avec le Groupe GA ;
  • La nouvelle réglementation thermique E+C-.

Par ailleurs, l’ADEME a décidé de développer son premier MOOC en propre qui s’intitulera « Construction durable en milieu tropical ». Il sera d’abord disponible en français, puis en anglais d’ici la fin 2018 ou début 2019. Il a d’abord été pensé pour les DOM-TOM mais il va bien évidemment concerner tous les autres pays dans cette zone climatique. D’ailleurs, une donnée de la première vague nous a surpris : 4 % des stagiaires des MOOC venaient du Maghreb, de Côte d’Ivoire et du Brésil, alors que la thématique était très centrée sur la France.

D’autres sujets sont déjà évoqués pour la 4ème vague et nous anticipons déjà la cinquième.

A-L.D. : Le comité de pilotage a accueilli avec plaisir l’arrivée de ces nombreux sujets. Nous les avons examinés en détails pour déterminer les MOOC qui sont prêts, ceux qui ont besoin d’être ajustés. Les membres du comité de pilotage se sont notamment interrogés sur l’équilibre économique, le parcours pédagogique, les possibles évolutions de chaque MOOC et leur complémentarité avec l'offre de formation et les supports déjà existants, tout en faisant des suggestions d’améliorations. Il y a une vraie implication de chacun des membres du comité, ce n’est pas une gouvernance alibi.

Quelles sont les pistes de développement pour la suite ?

A-L.D. : Il faut continuer à susciter l’engouement auprès des professionnels  tant pour attirer des stagiaires que pour attirer de nouveaux porteurs de MOOC. Nous voulons également élargir le spectre des thématiques. Dans l'ensemble, les premiers MOOC proposés sont assez  généraux et permettent d'aborder de façon globale une thématique. On voit déjà que les nouveaux thèmes des MOOC sont concentrés sur des sujets plus précis. Cela permettrait d’avoir un éventail de MOOC très complémentaires.

C.N. :  Mais deux questions fondamentales se posent avec cette plateforme. La première: trouver un modèle économique pérenne. Aujourd’hui les MOOC sont encore très dépendants de financements publics comme le programme PACTE et l'ADEME. Il ne pourra pas toujours en être ainsi. Le second défi, c’est l’intégration des MOOC dans un parcours diplômant. Comment cette digitalisation de la formation prend-t-elle sa place dans les dispositifs existants ? Il faut que digital et présentiel soient complémentaires.

A-L.D : A titre personnel, j’aimerais que des MOOC destinés aux professions immobilières soient proposés. Ce sont des acteurs qui seront très réceptifs à ce mode de formation et qui ont une approche intéressante de la construction durable à apporter.

C.N : Beaucoup de sujets restent à traiter. Je vois un développement intéressant vis-à-vis de l’international. Nous avons des savoir-faire français à valoriser ! En tout état de cause, le bâtiment durable est une thématique extrêmement vaste, déclinable presque à l’infini, en macro ou en micro.

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