Les labels BEPOS 3 et 4 et le réseau électrique

Rédigé par

Philippe NUNES

DG

3179 Dernière modification le 03/03/2017 - 11:01
Les labels BEPOS 3 et 4 et le réseau électrique

Lors de l’élaboration des labels PEBN, la dimension territoriale s’est progressivement estompée. Les objectifs se sont concentrés autour de l’écosystème « bâtiment ». On se propose ici de revenir sur l’intégration du bâtiment dans son territoire.

Energie et Puissance :

Le bilan BEPOS est dimensionné en énergie, le réseau électrique est dimensionné en puissance. Pour articuler les deux, il convient de se concentrer sur les bilans en énergie (horaires voire infra-horaires) lors des pics de consommation en hiver et des pics de production en été. Le bois, les réseaux de chaleur et les PAC performantes permettent d’écrêter en hiver les pics de consommation qui dimensionnent le réseau en zone urbaine. En été, les pics de production en zone rurale dus aux installations renouvelables dépendantes ou non d’un bâtiment peuvent dimensionner le réseau. La volonté d’autoconsommer au niveau d’un territoire notamment urbain se traduit par la minimisation du « refoulement » vers des niveaux de tension élevés du réseau. Le niveau critique compatible avec celui des concessions est celui des postes sources HTB/HTA.

Label E+C- et PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial) :
Du côté des territoires et plus précisément des EPCI de plus de 50 000 habitants, la loi prévoit, depuis le 31 décembre 2016, l’adoption d’un PCAET (art. L229-26 du Code de l’environnement). Une extension progressive vers des ensembles de plus petite taille est en outre programmée. Le programme d’action d’un PCAET porte sur l’efficacité énergétique, les réseaux de distribution et les ENR (alinéa II -2 du même article). Plus ou moins rapidement, le PCAET va se décliner dans les PLUi. A la suite – ou même avant toute évolution du PLUi - quel renforcement des labels E+C- par les collectivités locales ? (possibilité offerte aux collectivités locales par l’art. L123-1-5 du Code de l’urbanisme de définir des performances renforcées par rapport aux exigences nationales).

Un exemple concernant le PV et le réseau électrique :
La valeur uniforme du coefficient d’équivalence en énergie primaire de l’électricité PV exportée introduit dans le socle national (2,58 pour les 10 premiers kWh/m²/an exportés puis 1 au-delà) ne traduit pas la diversité des situations. Le questionnement en ligne d’Enedis concernant la nécessité ou non de renforcer le réseau pour une nouvelle installation PV fournit une réponse que la collectivité locale pourrait exploiter. La manière de le faire devrait être un thème de l’expérimentation et une option dédiée aux collectivités locales des labels associatifs.

Conclusion :
D’une manière générale, tenir compte dans l’expérimentation E+C- de la dimension territoriale vue à travers les messages envoyés par les réseaux.

Philippe CHARTIER
Conseiller Bâtiment Energie Carbone,
SER
www.enr.fr

Philippe Chartier est ingénieur agronome et docteur ès sciences physiques. Il devient en 1982 directeur scientifique de l’AFME - dont il est l’un des initiateurs - puis de l’ADEME jusqu’en 1999. Il rejoint alors le Syndicat des énergies renouvelables comme conseiller
Bâtiment-Energie-Carbone.

Extrait du Manifeste EnerJmeeting 2017
Télécharger le manifeste EnerJmeeting 2017

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