Les déchets électroniques : le flux qui connaît la croissance la plus rapide au monde

Rédigé par

APC Cécile Gruber

Directrice de la Communication

623 Dernière modification le 22/07/2020 - 10:00
Les déchets électroniques : le flux qui connaît la croissance la plus rapide au monde
L’ONU a alerté, dans son récent rapport, sur l’augmentation inquiétante des déchets électriques et électroniques dans le monde.

+ 21 % de déchets électriques et électroniques en 5 ans

D’après l’ONU, les déchets électriques et électroniques (DEE), c’est-à-dire tous les équipements qui fonctionnent sur batterie ou sur secteur, se retrouvent de plus en plus rapidement au rebut. Selon elle, 53,6 millions de tonnes de ces déchets ont été produites en 2019, soit une hausse de 21 % en 5 ans. Si la tendance persiste, elle estime que ces déchets atteindront 74 millions de tonnes en 2030. Or, parmi ces 53, 6 millions de tonnes de déchets électroniques, seulement 17,4 % ont été collectés et recyclés dans une filière dédiée, le reste, déposé en déchèterie, dans les bacs non-appropriés ou victimes de dépôt sauvage ne bénéficient pas du traitement et du recyclage mérité et optimiser leur fin de vie et limiter leur impact sur la santé et l’environnement :

  • Une meilleure gestion des déchets électriques et électroniques : une solution pour le climat ?
    Les équipements produisant du froid (réfrigérateur, climatiseur) contiennent des hydrofluocarbures (HFC) utilisés comme fluide frigorigène du fait de leur grande propriété d’absorption de chaleur. Or, ces hydrofluocarbures sont des gaz à effet de serre extrêmement plus puissant que le CO2 et participent de ce fait au réchauffement climatique. Paul Hawken, un écologiste américain, estime même dans son livre Drawdown que la solution la plus efficace pour lutter contre le réchauffement climatique serait de recycler les gaz frigorigènes contenus dans appareils produisant du froid(lien externe)En 2019, environ 98 millions de tonnes d’équivalents CO2 ont été rejetés dans l’atmosphère par les réfrigérateurs et les climatiseurs mis au rebut, ce qui représente environ 0,3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre mondiaux.
  • Des substances toxiques et délétères
    Les équipements électriques et électroniques contiennent souvent des substances ou composants toxiques, notamment le mercure, présent par exemple dans les ampoules, et les polychlorobiphényles (PCB) présents dans les fluides des condensateurs. Du fait de leur stabilité et de leur faible capacité à se dégrader, les PCB  sont classés parmi les polluants organiques persistants et sont à ce titre retenus dans la nature pendant des années. Or, les PCB seraient toxiques pour l’être humain, endommageant le cerveau et classé cancérigène par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC). Lorsque ces déchets ne sont pas correctement pris en charge, ces molécules se retrouvent dans  l’environnement et contaminent la chaîne alimentaire pour finir par se retrouver dans nos assiettes.
  • Gaspillage des ressource et  pertes économiques : Les équipements électriques et électroniques on un fort potentiel de recyclage puisqu’ils contiennent des matériaux (métaux, verre, plastiques…) et métaux rares (or, argent, cuivre, platine…). Lorsqu’ils ne sont pas collectés pour traitement et recyclages, ils sont incinérés : cela représente non seulement une perte de ressources mais également une perte économique conséquente, chiffrée avec prudence à 57 milliard de dollars dans le rapport.

Cette augmentation des déchets électriques et électroniques dans le monde s’explique par une consommation en accélération de ces équipements le quotidien et leur facilité d’acquisition (coût, livraison), le raccourcissement de leur durée de vie (innovation, obsolescence) et l’impossibilité de les réparer (manque de pièces détachées, démontabilité). Écrans, lave-linge, téléphone, automobiles ou encore sèche-cheveux se consomment et se renouvellent ainsi de plus en plus rapidement. D’après l’étude, l’Europe serait même le plus grand producteur de ces déchets proportionnellement à sa population, avec 16,2 kg par habitant en 2019.L’ONU appelle ainsi à une meilleure gestion de ces déchets, mais comment s’y prendre ?

Diminuer à son échelle les déchets électriques et électroniques

Afin de réduire les déchets électriques et électroniques, des comportements sont a adopter :
  • Réduire ses déchets à la source
  • Faire appel à un écoorganisme pour le traitement de vos déchets
Un éco-organisme est une à but non lucratif qui porte mission d’utilité publique consistant à gérer la fin de vie des équipements électriques et électroniques, c’est-à-dire de les collecter, dépolluer et valoriser. Il existe 3 écoorganismes agrémentés par l’Etat pour gérer les flux de ces déchets des ménages :

Article publié sur APC
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