L’Epamsa mise sur l’éco-construction

Rédigé par

Jean-Philippe Pié

Journaliste

1381 Dernière modification le 27/01/2014 - 17:35

Dans le Nord des Yvelines, l’Etablissement public d’aménagement Seine Aval (Epamsa) se bat depuis plusieurs années pour faire émerger une filière d’éco-construction, tournée surtout vers le bois.

Cette stratégie permet de conjuguer trois avantages locaux :

  • 1) celui de l’Opération d’intérêt national (OIN) en cours, qui consiste à construire 2 500 logements par an et à créer de l’emploi pour compenser le déclin de l’industrie automobile et mécanique
  • 2) celui du transport fluvial via la Seine,
  • 3) celui d’une main d’oeuvre disponible et formée.

Comme le formule Fabrice Lévi, directeur du renouvellement et du développement urbain de l’Epamsa, « l’assemblage de panneaux à ossature bois suppose des compétences pas totalement différentes de celles que l’on utilise ici sur les chaînes automobiles. ». Mais surtout, l’Epamsa veut profiter de sa position de maître d’ouvrage public pour stimuler conjointement la demande (les promoteurs) et l’offre (les entreprises du bâtiment) en verdissant les cahiers des charges et procédés des uns et des autres. Et pour que cette démarche soit la plus concrète possible, l’établissement a aménagé avec la Communauté d’agglomération des Deux rives de Seine (CA2RS) un lieu dédié à l’éco-construction, dénommé la Fabrique 21.

Située sur l’écopôle de la boucle de Chanteloup (ancienne zone d’épandage des déchets de la Ville de Paris, tout un symbole), cet espace unique pour le moment en Ile-de-France héberge un bâtiment prévu pour le négoce des éco-matériaux, une éco-matériauthèque, une agence de l’éco-construction pour les pros et un espace infos énergie pour le grand public, un immeuble de bureaux et 3 000 mètres carrés d’ateliers destinés aux entreprises de l’écoconstruction. En parallèle, l’Epamsa a contribué au référencement d’une centaine d’artisans et PME régionaux qui ont commencé à se former à l’écoconstruction.

Le problème ? Une grande partie des locaux de la Fabrique 21 reste vide, faute de demande. La raison ? Selon Alexandre Borotra, en charge du développement à l’EPA. « le modèle économique n’est pas prêt. Les promoteurs résistent, la plupart des entrepreneurs n’ont pas le temps de se former, la filière d’approvisionnement n’a pas émergé, y compris pour le bois, enfin la crise économique met la pression sur les coûts. » A quoi il faut ajouter l’atonie du marché de la construction lui-même. Mais le jour où l’éco-construction s’éveillera pour de bon en Ile-de-France, en particulier le marché des bâtiments en bois, le territoire de Seine Aval sera sans doute le premier à en profiter.

Jean-Philippe Pié

Source: Ecobat

Legende photo : La Fabrique 21 est édifiée en grande partie en bois, ventilée avec des puits canadiens, chauffée au bois et couverte de toits végétalisés

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