Le temps de la convergence entre BIM et IoT pour des bâtiments « Plateformes de services » ou « smart building » ?

Rédigé par

christian sabrié

Conseil

7436 Dernière modification le 22/03/2018 - 11:50
Le temps de la convergence entre BIM et IoT pour des bâtiments « Plateformes de services » ou « smart building » ?

Pourquoi des smart buildings ?

Le numérique et la donnée vont permettre d’apporter l’agilité, la réactivité, l’engagement de performance aux ouvrages construits. Il suffit de confronter des projets d’aménagement à horizon de 10 ans à la loi de Moore pour mettre en évidence les évolutions qui restent à venir.

Le digital participe aujourd’hui à la construction d’un continuum numérique centré sur la vie des occupants d’un bâtiment ; en parallèle, les préoccupations sociétales concernant la qualité de vie au sein d’un bâtiment sont de plus en plus fortes. Du fait de leur nature évolutive, les bâtiments doivent s’adapter à la vie de leurs utilisateurs. En comprenant mieux les attentes et comportements des utilisateurs, l’investisseur peut y trouver l’opportunité de maîtriser l’obsolescence de ses biens et d’adapter en continu sa stratégie d’investissement.

La vraie révolution du numérique est de mettre en avant la valeur d’usage d’un bien ou d’un service. Nous assistons donc à une réforme « Copernicienne » du bâtiment, replaçant l’humain, le consommateur, l’occupant au centre. Toutes les formes d’innovation permettant de renouveler l’expérience utilisateur et de répondre aux enjeux de performance globale (environnementale, sociale, économique) peuvent ainsi trouver leur place, même dans un contexte de ressources finies.                   

Les bâtiments, les infrastructures urbaines, les moyens de transport doivent être conçus pour accueillir ces nouveaux usages. Pour répondre à ces besoins, le monde de l’immobilier amorce sa mutation grâce à un nouveau type de bâtiment : le « smart building » ou le bâtiment « plateforme de services ».

Le BIM, cerveau du Smart Building ?

Le BIM – Building Information Modeling, prenant appui sur une base de données partagée et des outils collaboratifs, permet de donner un nouveau sens aux données gérées par l’usage de chacun ; on découvre la complexité des échanges, la diversité des langages et des systèmes de pensée et on mesure également les opportunités portées par ces capacités à construire et gérer plus « intelligemment ». En ne limitant pas chacun des acteurs à son champ de connaissance, ce partage de données permet de nouvelles synergies et de nouvelles création de valeur. Pour optimiser cette création de valeur, il est essentiel de tenir compte du BIM dans une approche globale « en cycle de vie ».

Avec cette approche, le BIM crée un continuum de données entre conception, construction, gestion, rénovation et déconstruction du bâtiment. A la condition essentielle de s’assurer de l’exhaustivité, la robustesse et de la qualité des données, il permet la construction d’un « avatar numérique » qui  relie ainsi le monde virtuel au monde réel.

L’IoT nourrit-il le cerveau du Smart Building ?

De manière générale, la révolution numérique ouvre la porte à la quantification de nos environnements. L’IoT par ses capteurs et actionneurs accessibles en quasi temps réel, révèle des phénomènes peu ou mal mesurés auparavant. Il relie le monde réel au monde virtuel en instrumentant notre environnement et en ouvrant de nouvelles possibilités de modélisation et de pilotage. Nos sens s’enrichissent ainsi de nouvelles perceptions qui, via le langage des mathématiques, nous révèlent des propriétés jusque-là inaccessibles et nous donnent des capacités extraordinaires d'analyse, de modélisation et de prédiction.

Le Smart Building support d’une nouvelle économie de la donnée ?

Des perspectives nouvelles sur la visibilité et l’interaction en temps réel avec le bâtiment apparaissent alors. Lorsque les données s’inscrivent dans la maquette numérique, elles gagnent la dimension de la géolocalisation et se contextualisent dans l’environnement.

La ville et les bâtiments connectés permettent la collecte permanente de données et transforment déjà usages et modèles économiques. Au-delà de l’analyse et de l’exploitation de ces premiers niveaux d’information apparaissent les premières applications de l’intelligence artificielle appliquées au bâtiment que l’on désigne par « bâtiments apprenants » ou « cognitifs ».

La nouvelle économie des plateformes : une révolution industrielle pour le secteur de l’immobilier, du bâtiment, de l’énergie ?

De nombreuses questions se posent pour les acteurs de la chaîne de valeur : qui est le régulateur et garant de la donnée numérique ? Quelles architectures sont sous-tendues ? Quels nouveaux modèles d’affaires et écosystèmes autour du partage des ressources, des technologies et des revenus ?

Ces questions trouvent aujourd’hui leurs réponses au fil des projets et des expérimentations et contribuent à la mise en place d’une nouvelle économie : celle des plateformes de services.  

MF Guyonnaud  Smart Use 2018

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