"Le Smart Building de demain, c’est déjà aujourd’hui"

Rédigé par

Léa Petit

2615 Dernière modification le 05/10/2018 - 11:22

La 5ème édition des Universités d’Été Smart Buildings for Smart Cites 2018 a rassemblé plus de 1000 professionnels du territoire, du bâtiment et du numérique. Retour sur un événement marquant.

Deux constats majeurs ont émergé : Le Smart Building de demain, c’est déjà aujourd’hui. Au-delà de la Smart City, la ville désirable.
 
Organisées les 5 et 6 septembre par la Smart Buildings Alliance (SBA), la Fédération Française de Domotique (FFD) et l’Alliance EnOcean, la 5ème édition des Universités d’été, a illustré un intérêt confirmé d’un vaste écosystème réunissant les acteurs du bâtiment, des industriels, jusqu’au territoire durable. Elle a été caractérisée par une prise de hauteur et une certaine maturité du sujet. Ces deux journées ont permis à des acteurs de différents horizons, constructeurs, fabricants, énergéticiens, prestataires de services, maîtres d’ouvrage, investisseurs, acteurs de l’IT, associations et institutions publiques, de partager leurs visions et expériences.

Quelques chiffres

  • Plus de 1000 participants
  • 76 exposants dont 27 startups ont mis en avant leurs solutions
  • 40 projets innovants présentés lors des 2 pitchs marathons
  • Près de 200 intervenants se sont succédé lors des conférences et ateliers
  • 56 ateliers ont permis aux visiteurs de rentrer dans le détail des solutions autour de 4 thématiques globales : la ville ; le bâtiment ; technologie et société ; métiers.  

« Ces deux journées ont été l’occasion pour nous tous d’écouter, d’échanger et de confronter nos points de vue pour faire progresser notre intelligence collective au service du bâtiment et de la ville de demain. » conclue Emmanuel François, président de la SBA.

Bilan : un sujet en voie de maturité

Lors de ces universités d’été, plusieurs sujets de fond ont émergé.

  • Le « Smart pour le Smart » : c’est fini. De manière transversale, les questions de la durabilité des technologies, de leur utilité intrinsèque, de leur potentiel d’interopérabilité et de mutualisation, de la nécessité de concevoir des services compris par le plus grand nombre, ont été largement abordées lors des sessions, soulignant que le « Smart » ne doit pas être que technique, mais aussi et surtout utile et accessible. Le facteur humain étant évidemment toujours le cœur du sujet et l’intérêt de l’usager devant guider tout projet.
  • L’écosystème Smart Building français légitime au-delà des frontières. L’impact de la dynamique à l’œuvre en France, visible lors de ces universités a été démontré notamment au travers de la variété et la richesse des solutions exposées, ainsi que la qualité des innovations présentées lors des sessions de pitchs marathons.
  • Le Smart Building concerne et rassemble toujours plus de métiers. Toute la chaîne de valeur du bâtiment et de la ville était présente pour échanger de manière transversale.
  • De nouveaux services émergent, préparons les nouveaux métiers de demain. Le numérique permet de penser et de concevoir de nouveaux services répondant ax nouveaux usages. Pour les mettre en place et les piloter, de nouveaux métiers vont apparaitre comme ceux d’opérateurs de services du bâtiment, de la ville et du territoire, véritables tiers de confiance, garants de la liberté et la sécurité des données.

3 temps forts ont rythmé l’événement

1 / Conférence d’ouverture introduite par Louise Guay, Présidente du Living Lab de Montréal, sous la thématique « Le Smart, une réponse à nos enjeux de société ? »

  • Emmanuelle Cosse, Ancienne Ministre du Logement, Conseillère Régionale IdF
  • Hervé Groléas, Directeur Innovation Numérique et Systèmes de la Métropole de Lyon
  • Jean Haentjens, Économiste et Urbaniste
  • Taoufik Valipuram, Co-Fondateur et Directeur du Lab Ouishare X Chronos

Les panélistes ont osé le questionnement « Qui fait la Smart City et pour qui ? La place de l’homme dans les territoire intelligents et durables ». Ils ont abordé les thèmes de la citoyenneté, du partage, du respect, de la démocratie et de la solidarité comme ciment indispensable de la Smart City. Le digital devant rester un outil pour la création de lien et non un facteur de renforcement de la ségrégation sociale par le numérique. 

2/ Des acteurs industriels, de l’énergie et du numérique ont enchainé sur la thématique « Les enjeux de la révolution du bâtiment » à l’intersection entre la transition énergétique et la révolution numérique pour une plus grande efficience du bâtiment.

  • Philippe Adam, Directeur Régional Territoires et Services Énergétiques d’EDF
  • Fabrice Bonnifet, Directeur Central Développement Durable, Groupe Bouygues SA et Président du Collège des Directeurs du Développement Durable (C3D) 
  • Cormac Crossan, Business Development Director Real Estate de Schneider Electric
  • François-Xavier Jeuland, Président de la FFD
  • Emmanuel Olivier, Président d’Ubiant

Après une introduction de Sylvain Robert, DG Énergie de la Commission Européenne, cette conférence a abordé très concrètement les enjeux liés aux nouveaux usages et les opportunités business pour le secteur sous le double prisme « Smart » et « Durable ». 

3/ La dernière session plénière, « Nouveaux regards – Nouvelles solutions », après une introduction par Loïc Dosseur, Co-Directeur Général de Paris&Co et Directeur d’Urban Lab, sur le rôle évolutif des agences de développement économique pour concilier les visions des territoires, entreprises et startups, a proposé 2 conférences complémentaires :

  • La première sur le thème de l’attractivité de la Smart City a permis d’échanger autour de la nécessaire coopération des grands groupes des infrastructures et des financeurs, pour créer le terrain propice à l’attractivité des territoires :
    • Albert Asseraf, Directeur Général Stratégies, Data et Nouveaux Usages, JC Decaux
    • Isabelle Mathé, Urban Service Director d’Orange
    • Christian Missirian, Directeur Commerce, EDF Rhône-Alpes
    • Cédric Verpeaux, Responsable Programmes d’investissements Innovants et Territoriaux de la Banque des Territoires
  • La seconde table ronde, sur le thème de la ville et du quartier désirable a proposé un échange pour aborder les facteurs concrets de désirabilité de la ville avec :
    • Sylvain Chapon, Délégué Marketing Stratégique et Relations BU Solutions décentralisées pour les Villes et Territoires d’Engie 
    • Pierre Joutard, Directeur Général SPL Lyon Confluence
    • Santiago Lefebvre, Fondateur et CEO de ChangeNOW
    • Jean-Patrick Scheepers, Fondateur de Peas&Love  

Des solutions innovantes – les pitchs marathons

Deux séances très remarquées de pitchs marathons avec 40 jeunes pousses ou sociétés établies qui ont défendu leurs solutions innovantes sur 2 jours. Ces solutions, remarquées sur leurs marchés, contribuent à illustrer la diversité des sujets liés au Smart Building et à la Smart City. Elles ont été évaluées selon des critères comprenant : qualité d’innovation ; impact potentiel sur le marché et respect des principes de la SBA dont l’intégrité de la gestion des données, le partage et l’interopérabilité). 3 prix ont ainsi été décernés :

  • Le prix Smart Building a été remis à, Enlighted, qui capte et libère la donnée à destination des opérateurs de services « lighting as a service » - la jeune entreprise a par ailleurs été rachetée par Siemens en juin dernier.
  • Le prix Smart City a été décerné à, Futuremap. La startup propose une solution de modélisation 3D de la ville qui fait le lien entre les différentes strates et différents réseaux urbains. 
  • Le prix Coup de Cœur a été décerné à Snips, une plateforme de reconnaissance vocale qui fonctionne en embarqué pour que les entreprises aient leur assistant vocal propre, dans le plus grand respect de la GDPR, la totale souveraineté des data et le respect des utilisateurs finaux

Emmanuel François annonce le lancement de la Fondation MAJ

Cette Fondation a pour objectif de rapprocher les services et les institutions du citoyen usager à l’échelle locale via le digital, pour répondre aux défis actuels posés par la dégradation environnementale, la recherche d’une économie moins carbonée et le besoin de reconstruction de lien social. En effet, pour Emmanuel François, le numérique est un outil qui permet de construire des réponses pour repenser les bâtiments et leurs usages en plaçant l’humain au centre des solutions. 

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