Le BIM au service de l’accessibilité et de la qualité d’usage

Le BIM (Building Information Modeling), ou encore appelé modélisation des données du bâtiment, est une nouvelle technologie permettant d’associer à un bâtiment ou un site une quantité considérable de données. Concrètement, il permet aujourd’hui de concevoir en 3D un bâtiment et d’y intégrer toutes ses données techniques depuis sa conception jusqu’à l’exploitation.

Le BIM révolutionne le monde de la construction à l’image des innovations qui ont pu bouleverser des secteurs comme l’automobile ou l'aéronautique il y a quelques années déjà. Il est facilement envisageable que demain, la simulation de consommation énergétique d’un bâtiment soit directement effectuée sur la maquette, ou encore qu’une vérification de la résistance d’un bâtiment à un séisme soit réalisée en 3D !

De nombreux domaines dont notamment l’accessibilité, doivent dès à présent s’intéresser à cette nouvelle méthode, qui deviendra incontournable à horizon 2020 dans l’ensemble des projets de construction et rénovation.

Les applications concrètes du BIM pour l’accessibilité

Dans l’acte de construire, la vérification des données techniques du bâtiment est une étape obligatoire et fastidieuse. Néanmoins, grâce aux recherches menées ces dernières années, vérifier les contraintes liées à l’accessibilité directement dans la maquette est désormais une réalité. De nouveaux acteurs ont développé des requêtes permettant de vérifier en un clic la conformité d’un projet à la réglementation accessibilité sur des éléments géométriques : dimensions des passages aux portes prévues pour les personnes en fauteuil roulant, espaces de manœuvre, guider et orienter une personne aveugle ou malvoyante jusqu’au point d’accueil, etc. Avec la Check Solution développée par BTP Consultants par exemple, 100% des exigences réglementaires sur l’accessibilité aux personnes handicapées des logements sont automatisées !

Limites et freins à lever

C’est un fait, le BIM est en pleine évolution et impacte de plus en plus l’acte de construire. Pour autant, les acteurs n’étant pas encore suffisamment alertes quant aux prérequis de fonctionnement des outils du BIM, le niveau de détail possible avec la maquette est sous exploité et les vérifications automatiques rendues compliquées.

Au-delà de ceci, certains éléments ne sont pas intégrables en l’état à la maquette. C’est notamment le cas des éléments non-dimensionnels comme des aides techniques par exemple : bandes d’éveil à la vigilance, vitrophanies pour éviter les chocs, etc. Par ailleurs, des limites persistent en termes de développement d’outils de modélisation puisque les données liées à la maquette ne sont pas encore totalement structurées et qu’une bibliothèque de données devra être incrémentée, etc.

De nouvelles perspectives pour améliorer le quotidien

L’une des solutions envisagées pour pallier ces limites est la définition d’un véritable cahier des charges réglementaires par l’ensemble des acteurs des métiers de l’accessibilité. Un tel document permettrait en effet de structurer la donnée et les savoir-faire déjà acquis.

D’autre part, c’est le métier de l’ensemble de ces acteurs qui va être amené à évoluer avec le BIM. Concernant les bureaux d’études et de conseils par exemple, de nouvelles applications verront le jour comme la possibilité d’effectuer des visites guidées virtuelles en 3D. Le recours à une technique qui offrira une aide considérable et de nouvelles perspectives permettant de mieux appréhender et décrire un site. L’AMO sera en mesure de faire des requêtes non plus seulement volumiques mais d’ordre non-dimensionnel figurant comme de vraies plus-values que pourront renseigner seuls, les bureaux de conseils : identification des aides techniques, détermination du niveau d’éblouissement du bâtiment, prévention des zones d’ombre, etc...

Le BIM, pour plus de qualité d’usage !

La maquette numérique offre beaucoup de potentiels qui, mise au service des usagers, améliorera considérablement la qualité et la valeur des bâtiments. Les projets conduits et menés à bien grâce au BIM n’auront en effet plus seulement une valeur ajoutée quantitative mais seront également qualitativement exemplaires.

Nous militons donc pour une harmonisation réglementaire des informations à déverser dans la maquette !

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Article co-écrit par Thierry JAMMES (Vice-Président de la Fédération des Aveugles de France) & Pascal LOISEL (Président de Citae et Consultant au département Conseil de Citae).