La preuve par l’exemple sur un immeuble collectif de 40 logements

Rédigé par

Philippe NUNES

DG

1929 Dernière modification le 06/03/2017 - 11:17
La preuve par l’exemple sur un immeuble collectif de 40 logements
Le label E+C- (Energie positive – réduction carbone) est en cours d’expérimentation et s’articule autour de 2 types d’exigences :
  • Renforcement par rapport à la RT2012 à travers des niveaux Energie de 1 à 4.
  • Exigences sur les émissions de gaz à effet de serre, sur les produits de construction et équipements (PCE) mais aussi sur l’exploitation, à travers des niveaux Carbone 1 et 2.
Exemple sur un immeuble collectif de 40 logements
Energie :
L’indicateur Bilan BEPOS vise à promouvoir les énergies renouvelables et la facilité d’atteinte des niveaux ENERGIE est fortement corrélée à l’approvisionnement. Ainsi : avec le coefficient de conversion dans le bilan BEPOS de 0 pour le bois et 1-taux ENR pour les réseaux de chaleur « vertueux » : ces solutions permettent d’atteindre facilement le niveau Energie 3. L’énergie gaz permet d’atteindre le niveau énergie 3 avec une excellente enveloppe et un peu de photovoltaïque. La solution effet joule + CET peine à atteindre les niveaux Energie 1 et 2. Mais, attention à la possibilité de dégrader l’enveloppe des bâtiments en chauffage bois et réseau de chaleur « vertueux ».

Carbone :
L’atteinte des niveaux Carbone 1 et 2 est assez aisée pour la partie Produit de Construction et équipement, mais le niveau Carbone 2 s’avère quasiment inatteignable pour des énergies plus carbonées en raison de l’impact CO2 du contributeur lié aux consommations d’énergie sur les 50 ans d’exploitation.
Le système constructif a peu d’impact sur le niveau Carbone (10% d’écart entre le plus défavorable et le plus « vertueux »). Tous les systèmes constructifs ont leur place. Il faut choisir celui-ci en fonction des contraintes structurelles ; acoustiques ; incendie ; …
Le fait d’augmenter le niveau d’isolation d’un bâtiment augmente très lègèrement les émissions liées aux produits de construction (moins de 15kgCO2/m²) entre un niveau RT2005 et un niveau « Passif » mais le gain sur l’exploitation est considérable : jusqu’à 200kgCO2/m² en zone H1, 100 en zone H3.
 
Pour les bâtiments de bureaux, la répartition PCE est très différente par rapport à celle des logements :
  • Impact important des fluides frigorigènes
  • Lots fondations et superstructures minoritaires
  • Lots techniques très impactants (valeurs forfaitaires)
Conclusions
  • La démarche est nécessaire et positive,
  • Une période de rodage sera nécessaire comme pour chaque évolution réglementaire
  • Attention le choix des produits ne doit pas se faire uniquement sur le critère ACV, d’abord structure ; acoustique ; incendie ; énergie ; …
  • Les premiers retours d’expérience sont :
  • Il manque beaucoup fiches équipements CVC (PEP) et une définition claire des limites du calcul ACV
  • Une qualification OPQIBI est en cours d’élaboration pour la démarche ACV.

Nathalie TCHANG
Présidente,
TRIBU ENERGIE

www.tribu-energie.fr

Ingénieure énergéticienne Conception de bâtiments et de zones urbaines très performants et à énergie positive. Conseil auprès des pouvoirs publics et d’industriels sur la mise en place et l’évolution des réglementations thermiques, coordinatrice des GT applicateurs (RT2012 ; RT dans l’existant ; DPE ; label E+C-...). Elle dirige le bureau d’études Fluides, énergie et développement durable Tribu Energie.

Extrait du Manifeste EnerJmeeting 2017
Télécharger le manifeste EnerJmeeting 2017

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