La façade rapportée en ossature bois : quand la logistique prédomine

Rédigé par

Dominique Vignot

6383 Dernière modification le 11/09/2017 - 11:27
La façade rapportée en ossature bois : quand la logistique prédomine

La publication en 2013, par le CNDB, d’une étude sur les enveloppes rapportées marquait un point d’étape important avec l’analyse, par des bureaux de contrôle, de plusieurs réalisations sur des points critiques : thermique, acoustique, sécurité incendie, méthodes de relevé de côtes. Depuis lors, cette technique semble se développer autour de quelques opérateurs industriels ayant acquis une maîtrise industrielle et logistique de ce type de chantier.


Certains opérateurs tel Techniwood ont développé des procédés autour d’un système de panneaux rapportés. L’objectif est d’obtenir une isolation thermique performante et un panneau complétement constitué avec isolant et menuiserie intégrée. Le système d’accroche doit être le plus simple possible afin de permettre l’arrimage par une équipe légère. La difficulté réside dorénavant dans la logistique. Tout d’abord l’acheminement des panneaux puisque leur dimension importante suppose des itinéraires adaptés voire du matériel de transport spécifique. Les premiers fabricants à se lancer dans la fabrication de panneaux ont dû fabriquer leur propre remorque de transport afin de positionner le panneau sur la remorque dès la sortie de la chaîne de fabrication. Ensuite le logistique du chantier puisqu’il faut travailler en flux tendu et cadencer les livraisons de panneaux en fonction de l’avancement du chantier (on ne stocke pas sur le chantier) mais également en fonction du rythme de production. Dès la livraison, les panneaux sont fixés. C’est une logique industrielle qui prédomine.

Chantier de Trappes (78). Mise en place de la façade
rapportée et traitement des points singuliers

D’autres chantiers supposent une étape intermédiaire eut égard à la difficulté du chantier de rénovation. C’est le cas d’une opération menée pour Logirep par Brézillon et Socopa. La rénovation en site occupé de plusieurs immeubles de logements à Trappes nécessitait un atelier sur le chantier afin d’adapter les panneaux livrés aux imperfections de la façade (l’imprécision des plans n’avait pas permis une industrialisation à 100%). Au fur et à mesure de l’avancée du chantier, les conducteurs de travaux communiquaient les cotations des futurs panneaux à l’usine. La logistique et l’industrialisation de la fabrication sont, là encore, au cœur du pilotage du chantier.

Quels enseignements peut-on tirer de ces réalisations et de leur multiplication ? A travers ces deux exemples et de nombreux autres, on voit nettement que la construction bois s’oriente vers une très forte industrialisation et préfabrication. Cette évolution suppose également des unités de production industrielle. La conséquence directe en est le déplacement des savoir-faire. Les métiers traditionnels et artisanaux de la construction bois nécessitent des compétences sur chantier pour assembler et adapter les bois. C’est le savoir-faire du charpentier et du menuisier. Avec l’industrialisation de la fabrication, d’autres compétences sont à l’œuvre : elles sont logistiques et industrielles. Ce sont les métiers de l’ingénierie et de la conduite de travaux.

Dispositif d’accroche
pour le chantier de Cergy-Pontoise
Chantier de Trappes (78). Dispositif d’ancrage
du premier rang de panneaux.
Procédé Panobloc® de Techniwood

 

Références : Réhabilitation solutions bois. Collection « Retour d’expérience » Editions CNDB 2013. 64 pages

 

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