La certification des bâtiments durables comme outil au service du développement durable

Rédigé par

bruno mesureur

13000 Dernière modification le 05/11/2018 - 12:22
La certification des bâtiments durables comme outil au service du développement durable

Lieu de protection et source de qualité de vie pour ses occupants, espace respectueux de l'environnement, le bâtiment durable se développe pour répondre aux attentes actuelles de performance et d’usage. Bruno Mesureur, direction Marketing et Action internationale du CSTB, et Patrick Nossent, président de Certivéa et de Cerway, Groupe CSTB, partagent avec vous dans ce dossier thématique, le rôle de la certification au service des enjeux de la construction durable, et comment elle contribue à la valorisation de l’immobilier durable. En s’appuyant sur les objectifs partagés dans le cadre de l’ONU – 17 ODD, la certification est un outil concret pour améliorer collectivement les projets. En voici les principales contributions.

Le « nouveau bâtiment »

Considéré comme un grand consommateur d’énergie et de ressources naturelles, un grand producteur de gaz à effet de serre et de déchets, et un grand utilisateur de terrain, portant atteinte à la biodiversité, le secteur du bâtiment connaît depuis la dernière décennie, un changement de paradigme. Il devient un espace d’innovation, un secteur créateur d’emplois et de services nouveaux, un lieu de production et de partage d’énergie, tout ceci dans le cadre d’une transition qui est à la fois écologique, sociétale et numérique. Ces changements s’opèrent en France bien évidemment mais plus largement en Europe et à l’échelle internationale.

Le bâtiment répond toujours aux besoins fondamentaux de l’être humain, à savoir un besoin de protection vis-à-vis des agressions du monde extérieur (notamment des actions climatiques) et des besoins fonctionnels.  Une école est faite pour apprendre, un hôpital pour se soigner, un bureau pour travailler…  Le bâtiment prend maintenant en compte toutes les exigences et attentes nouvelles, liées aux enjeux du développement durable. Ce « nouveau bâtiment » que l’on appelle parfois bâtiment vert (green building) ou désormais bâtiment durable ou bâtiment responsable, est un ouvrage aux multiples performances. En reprenant la définition du bâtiment durable de l’Alliance HQE-GBC : « un bâtiment durable est un ouvrage qui, en interaction avec son territoire, offre une bonne qualité de vie, respecte l’environnement et apporte performance énergétique et économique. Il est conçu, construit, géré et utilisé de façon responsable tout au long de son cycle de vie. » 

Par ce dossier thématique, on se propose de montrer comment la certification participe aux enjeux de la construction durable, comment elle contribue à la valorisation de l’immobilier durable et par la même, comment l’immobilier répond aux objectifs de développement durable.

Un vocabulaire commun

En adoptant l’Accord de Paris sur le climat et les 17 Objectifs de développement durable (ODD) en 2015 - voir illustration ci-dessus, les 193 États membres de l’ONU ont en effet, dessiné une feuille de route ambitieuse pour le développement durable. C’est un agenda pour les populations, pour la planète, pour la prospérité, pour la paix et par les partenariats (5P).

Grâce à un vocabulaire commun ainsi que des objectifs partagés, les ODD simplifient le dialogue avec les parties prenantes et stimulent les partenariats autour d’objectifs. Ils permettent d’assurer une synergie entre les actions menées à toutes les échelles et par-là, d’augmenter leurs impacts positifs. Leur point fort : ils s’adressent aussi bien aux états, aux collectivités locales qu’aux ONG et aux entreprises.

Le secteur de la construction et de l’immobilier peut et doit bien sûr contribuer à l’atteinte de ces objectifs. Pour vous en convaincre, voici une rapide lecture commentée des principales contributions de notre secteur à l’atteinte des ODD et du rôle que la certification peut y jouer.

Contributions du secteur et de la certification aux ODD

Lors de la journée mondiale de l’habitat du 3 octobre 2016, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a demandé aux autorités nationales et locales, aux urbanistes et aux collectivités partout dans le monde de continuer à placer le logement au centre de leurs préoccupations. Il a rappelé que « Garantir la dignité et l’égalité des chances pour tous, passe nécessairement par le fait de veiller à ce que les populations aient accès à des logements abordables et convenables ».

Or d’après Vigeo Eiris, spécialisé dans l’évaluation de la Responsabilité sociale et environnementale des organisations, et qui a réalisé une étude sur la capacité des sociétés immobilières européennes à répondre aux ODD, seules 36,8% des sociétés opérant dans le segment résidentiel proposent des offres de biens abordables, tels que des logements destinés à des personnes vulnérables (personnes âgées ou étudiants), ou disent favoriser l'accès à la propriété de personnes à faible revenu ; 21,1% des sociétés développent des logements sociaux. Elles ne sont que 10,5% à proposer des programmes de soutien pour les locataires en détresse financière.

Des certifications, telle NF Habitat HQE développée par Cerqual Qualitel Certification, s’appliquent aussi bien au logement social et aux autres segments du logement. En France, plus de 50% des logements sont certifiés dont une grande partie destinée au logement social. C’est la preuve que le développement durable n’est pas nécessairement réservé aux plus riches.  

La santé dans les bâtiments devient un objectif prioritaire dans la mesure où nous passons 80 à 90% de notre temps dans un environnement construit. Les bâtiments doivent être des lieux sains (healthy buidings) c’est à dire dépourvus de polluants, de moisissures, de bactéries, de fibres, etc.

Les nouvelles versions des certifications comme HQE bâtiment durable développée par Certivea, vont encore plus loin. L’individu est au cœur de l’engagement du « mieux vivre », qu’il soit occupant, usager ou riverain. Pour faire progresser la qualité de vie dans les bâtiments et les territoires, le cadre de définition du bâtiment durable identifie trois objectifs :
- Des lieux de vie plus sûrs et qui favorisent la santé - Des espaces agréables à vivre, pratiques et confortables - Des services qui facilitent le bien vivre ensemble.

Le label Osmoz pour sa part, intègre la contribution du bâti et de l’aménagement mais également les politiques de l’entreprises pour le bien être des occupants et la performance de l’organisation. Il s’articule autour de six enjeux sociétaux : hygiène de vie, santé environnementale, démarche collaborative, fonctionnalité, équilibre vie privée & vie professionnelle, communication et lien social.

Les ressources en eau sont en quantité limitée, comme les épisodes réguliers de sécheresse nous le rappellent. Leur préservation est un enjeu essentiel car les activités humaines et la vie naturelle en dépendent, nous rappelle le site de l’observation et de la statistique du Ministère de la transition écologique et solidaire.

Respecter l’environnement, c’est prélever de manière raisonnée les ressources naturelles, nous dit aussi le cadre de référence du bâtiment durable. C’est pourquoi il convient de limiter la consommation d’eau potable, de contribuer à l’optimisation de la gestion du réseau, de récupérer et de gérer les eaux pluviales et grises… Les bâtiments durables économisent la ressource en eau en s’appuyant sur des équipements performants et en récupérant et réutilisant l’eau de pluie.

Assurer une gestion durable de l’eau, c’est également contribuer à un meilleur cycle de l’eau par la végétalisation et la moindre imperméabilisation des surfaces.

Ces différents critères sont pris en compte dans les certifications type HQE.

En France, les bâtiments résidentiels et tertiaires consomment 44% de l’énergie utilisée. Les consommations énergétiques des bâtiments sont liées à leur utilisation : chauffage et climatisation, production d’eau chaude, éclairage. Pour les réduire, il faut à la fois construire des bâtiments neufs basse consommation et rénover le parc existant, dont les deux tiers datent d’avant le premier choc pétrolier − donc sans aucune exigence environnementale. Ces rénovations doivent porter sur une isolation efficace, des équipements performants, l’utilisation d’énergies renouvelables.

Le secteur du bâtiment est engagé sur cette voie de manière continue. La loi sur la Transition énergétique fixe des objectifs ambitieux d’ici à 2030 : réduire les consommations d’énergie de 20% (par rapport à 2012), et porter la part des énergies renouvelables à 32% de la consommation.

La performance énergétique permet de répondre aux enjeux d’épuisement de ressources, de diminution des gaz à effet de serre et d’économie de charge pour l’utilisateur. Les postes de consommation considérés par la règlementation thermique sont à ce jour, le chauffage, l’eau chaude sanitaire, le refroidissement, l’éclairage et les auxiliaires.

Grâce à ses labels, EFFINERGIE a permis de généraliser les bâtiments neufs à basse consommation en France et travaille à la massification de la rénovation basse consommation. En parallèle, elle a porté la première définition des bâtiments à énergie positive, c’est-à-dire des bâtiments qui produisent plus d’énergie qu’ils n’en consomment en moyenne.

Les référentiels HQE intègrent des critères d’efficacité énergétiques qui ne cessent de s’intensifier pour être toujours en anticipation par rapport à la règlementation.

La dernière version de HQE bâtiment durable, applicable aussi bien pour les bâtiments neufs, rénovés ou en exploitation, prend en compte toutes les dépenses énergétiques [1]  pour être au plus près de la préoccupation des utilisateurs et participer ainsi à la garantie de performance énergétique, aujourd’hui recherchée par de nombreux acteurs.

En 2011 déjà, Jean Carassus posait la question de savoir si les bâtiments de bureaux « verts » tenaient leurs promesses [2].  Actuellement les certifications qui sont devenue performancielles et qui couvrent la phase exploitation des bâtiments permettent de vérifier que c’est bien le cas.

La construction durable crée des emplois nouveaux et non délocalisables pour la rénovation, la gestion énergétique, la production d’énergies renouvelables, la performance environnementale ou la réalisation de bâtiments intelligents par exemple. Elle apporte une contribution positive au dynamisme et au développement des territoires.

Que ce soit pour la recherche d’un moindre risque d’obsolescence ou pour l’amélioration de la productivité des salariés sur les lieux de travail par exemple, un bâtiment durable représente un potentiel de bénéfices à moyen et long terme. Ceux-ci se traduiront sur la valeur patrimoniale, le revenu locatif, la valeur de revente du bien, etc.

Valeur verte, valeur d’usage, valeur immatérielle, efficacité productive, … les dénominations des bénéfices économiques, financiers et intangibles associés à un immobilier plus durable et responsable sont nombreuses. Elles se réfèrent à plusieurs facettes d’une même réalité : aujourd’hui, la performance durable est devenue incontournable en tertiaire comme en résidentiel !

Les outils se mettent en place. Ils permettront de renforcer ce cercle vertueux créateur de valeur pour tous. L’intégration des critères extra financiers dans les stratégies d’investissement s’articulent ainsi aujourd’hui autour de la collecte d’informations et de l’intégration progressive dans des analyses de risques et des évaluations financières. Parallèlement, de nouveaux outils de quantification de la valeur immatérielle se structurent.

Utilisateurs, propriétaires et collectivités sont au cœur de cet engagement de bâtiments économes et contribuant à une croissance verte. Pour faire progresser la performance économique dans les bâtiments et les territoires, le cadre de définition du bâtiment durable identifie trois objectifs :

  • Optimisation des charges et des coûts
  • Amélioration de la valeur patrimoniale, financière et d’usage
  • Contribution au dynamisme et au développement des territoires.

La performance économique d’un bâtiment s’apprécie à l’aune de charges et de coûts d’exploitation optimisés. Or le bâtiment a pour spécificité d’avoir une durée de vie relativement longue. Ainsi, en fin de vie, il aura coûté davantage durant sa phase d’utilisation qu’en coût d’investissement initial. C’est pourquoi, il est nécessaire de faire des choix tout au long de son cycle de vie concernant son fonctionnement, sa maintenance et sa déconstruction pour bénéficier de coûts d’usage maîtrisés et de recettes optimisées (Source : Le cadre de référence du Bâtiment Durable de l’Alliance HQE-GBC).

L’approche performancielle de la construction durablefavorise l’innovation par la recherche de résultats plutôt que par l’imposition de moyens. On constate combien le numérique est en train de révolutionner en ce sens, la filière du bâtiment.

Avec le BIM (Building Information Modelling) [3] et la maquette numérique, ce sont notamment les architectes et des ingénieurs qui voient leurs pratiques transformées.

Le numérique, ce sont aussi les services offerts dans les bâtiments en service. Ce sont également les objets connectés, et tous les capteurs qui permettent par exemple de mesurer et de contrôler les différentes performances du bâtiment en exploitation ; ce sont aussi tous les services numériques, tels ceux qui aident au maintien à domicile des personnes âgées.

On voit que le numérique à travers des smart buildings et des smart cities, ne représente pas une fin en soi, un simple exploit technologique mais qu’il est au service du développement durable.

Pour encourager la transition numérique et partager leurs bonnes pratiques, une centaine d’acteurs ont signé, fin 2017, la Charte « Bâtiments connectés, bâtiments solidaires et humains » du Ministère de la Cohésion des territoires. Cette charte vise à encourager les démarches volontaires et s’appuie sur un cadre de définition qui peut concerner tout type de bâtiment. Ce cadre a été élaboré conjointement par la Smart Building Alliance (SBA) et l’Alliance HQE-GBC.

Il constitue la base du référentiel du Label R2S - Ready2Services développé par Certivéa pour les bâtiments non résidentiels. Ce Label s’intéresse d’une part à la connectivité, à l’infrastructure réseau et à l’interopérabilité et d’autre part à la sécurité numérique et au cadre de confiance numérique pour que le bâtiment devienne une plateforme de service numérique.

Il est urgent de penser la durabilité urbaine pour répondre aux nombreux défis qui nous attendent : sociétaux, économiques et surtout environnementaux. Car le milieu urbain consomme aujourd’hui environ 75 % des ressources énergétiques et génère près de 80 % des émissions de gaz à effet de serre. Quand on pense qu’en 2030, 60 % de la population mondiale sera urbaine…

Pourtant, la ville est aussi, par essence-même, le lieu favorisant les échanges et les interactions entre les individus, le progrès, la culture, le développement. La ville est orientée, par définition, vers l'économie de surface et de moyens et ainsi participe à l'effort de protection de l'environnement.

Il s'agit donc de déterminer quelles sont les formes urbaines les plus efficaces et les plus souhaitables pour rendre la ville durable et désirable.

Des outils tels que HQE Aménagement ou sa certification délivrée par Certivéa et Cerway, permettent aux collectivités et aux professionnels de progresser dans la prise en compte de toutes les dimensions du développement durable dans les opérations d’aménagement urbain.

Elles visent par exemple la réalisation des objectifs suivants :

  • Assurer l’intégration et la cohérence du quartier avec le tissu urbain et les autres échelles du territoire
  • Préserver les ressources naturelles et favoriser la qualité environnementale et sanitaire de l’aménagement
  • Promouvoir une vie sociale de proximité et conforter les dynamiques économiques.

HQE Aménagement est avant tout un outil de gouvernance car une ville durable ne peut se construire sans la participation de toutes les parties prenantes.

Les bâtiments durables économisent les ressources, réduisent les déchets et favorisent l’économie circulaire.

Pour aider les acteurs du secteur du bâtiment et de l’immobilier à mieux appréhender l’économie circulaire et agir, l’Alliance HQE-GBC a publié « le cadre de définition de l’économie circulaire pour le bâtiment ». Ce document, fruit d’une co-construction interprofessionnelle forte et utilisable par tous, est co-signé par le Ministère de la Transition écologique et solidaire, le Ministère de la Cohésion des territoires, l’ADEME, le CSTB et l’Association OREE.

Ces critères sont aujourd’hui intégrés dans les certification NF Habitat HQE et HQE bâtiment durables.

Par les produits et équipements qui le constituent, par sa construction ou sa rénovation, par ses consommations de fluides (eau, énergie...), par ses activités, un bâtiment est une source d’émission de gaz à effet de serre. Pour réduire cette « empreinte carbone », l’éco-conception du bâtiment s’impose avec une ré-interrogation sur les besoins et les solutions pour les satisfaire au mieux.

Les certifications d’ouvrage ont, dès les premières versions, traité les thèmes de l’énergie et du carbone. Mais le changement climatique est devenu un thème majeur, traité de manière spécifique par les certifications récentes fondées sur une approche performancielle. C’est le cas de la certification HQE Bâtiments Durables ou du label BBCA (bâtiment bas carbone), qui imposent de limiter les émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie pour lutter contre le changement climatique. Protéger la planète, c’est connaître les impacts du bâtiment sur l’ensemble de son cycle de vie pour les réduire et en limiter les effets.

Avec l’accord de Paris signé à l’occasion de la COP 21, l’État et les acteurs de la construction se sont engagés vers une ambition sans précédent pour produire des bâtiments à énergie positive et bas carbone. C’est dans ce contexte que l’État a lancé un label volontaire dédié à la valorisation de ces deux objectifs : le label Bâtiment à Énergie Positive & Réduction Carbone (E+C-).

On constate depuis plusieurs années, les effets du dérèglement climatique au travers notamment des évènements climatiques extrêmes : chaleurs et froids excessifs, tempêtes, incendies, inondation, déplacement du littoral etc. Les mesures préventives sont nécessaires mais il est indispensable également d’adapter les constructions durables et les villes aux aléas climatiques afin d’en limiter les impacts. On parle alors de constructions et de villes résilientes.

Les systèmes de certification eux aussi évoluent et s’adaptent aux nouvelles contraintes. Par exemple, la certification HQE traite de la résilience vis-à-vis des risques : capacité du bâtiment à absorber une perturbation puis à recouvrer ses capacités de fonctionnement après des phénomènes extrêmes (canicule, sécheresse, tempête, etc.). (Source : Le cadre de référence du Bâtiment Durable de l’Association HQE).

Respecter l’environnement, c’est prendre en compte la nature qui nous entoure et la biodiversité, vitale pour nous. La planète est un tissu vivant sur lequel le bâtiment a un impact à l’échelle de la parcelle, du quartier mais aussi au niveau global. La biodiversité traite des espèces et des milieux qu’ils soient « ordinaires » ou « remarquables » et parfois protégés. La diversité biologique est indispensable à la survie de l’Homme, tant par son besoin de nature que par les services dont il profite (production de nourriture, régulation du ruissellement, pollinisation, etc.).

Le thème de la biodiversité était l’un des volets du Grenelle de l’Environnement en 2017, elle est devenue au fil des ans une préoccupation majeure de notre société. Une association, Conseil International Biodiversité et Immobilier (CIBI), a été créée pour promouvoir les meilleures pratiques en matière de biodiversité.  Les labels Biodivercity®, dont elle est à l’initiative, sont les outils principaux au service d’un objectif fort : créer des lieux et des espaces de vie accueillant du vivant qui soient exemplaires en termes économiques, socioculturels et fonctionnels. A l’échelle des quartiers, ce label contribue à inventer et à construire une ville bienveillante et résiliente.

Les bâtiments durables favorisent l’accueil de la biodiversité par les surfaces au contact du vivant (toitures, façades, aménagements extérieurs et intérieurs…) et par les équipements destinés à accueillir faune et flore (nichoirs, gîtes, ruches…).

Plusieurs thèmes sont pris en compte par la certification HQE bâtiments durables comme le potentiel écologique, la continuité écologique, l’innocuité envers le vivant.

La construction durable permet de nouvelles formes de coopération.  Coopération entre les professionnels, coopération avec les futurs utilisateurs, coopération avec les collectivités locales et les riverains.

Le management responsable, 4ème engagement du bâtiment durable, permet de gérer un « projet » en impliquant l’ensemble des acteurs pour mieux répondre à leurs attentes et les satisfaire. Il doit aussi prévoir l’implication des autres acteurs du projet, et en particulier l’information et la formation des usagers du bâtiment, qu’il s’agisse des utilisateurs ou des personnes affectées à son entretien.

Son processus questionne la politique de développement durable du porteur du projet, son organisation, ses ressources et les moyens affectés pour assurer la maîtrise des risques et obtenir le résultat attendu. Il prévoit également la nécessaire implication des autres acteurs du projet. Pour un management responsable, le cadre de référence du bâtiment durable propose trois objectifs :

  • Une organisation adaptée aux objectifs de qualité, de performance et de dialogue
  • Un pilotage pour un projet maîtrisé
  • Une évaluation garante de l’amélioration continue.

La certification au service du développement durable   

Dans leur récent guide dédié à la certification des bâtiments durables [4], les auteurs, Kasper Guldager Jensen and Harpa Birgisdottir, indiquent que les bâtiments durables certifiés surpassent les constructions conventionnelles sur des paramètres environnementaux, économiques et sociaux. Les avantages économiques et sociétaux des bâtiments durables certifiés apparaissent ainsi évidents et, de plus en plus, les certifications sont également utilisées pour attester d’un niveau élevé de qualité lors des phases de conception, de construction et d’exploitation tout en renforçant les politiques de développement durable.

Selon ces mêmes auteurs, dans un monde de croissance et de développement accéléré, les concepteurs, les consultants et les investisseurs doivent constamment répondre aux exigences du développement durable en prenant des décisions éclairées, qui ont un impact important sur l’économie et l’environnement du projet. Or nous constatons que les bâtiments durables doivent répondre à des enjeux de plus en plus nombreux. Aux grands objectifs environnementaux initiaux – l’efficacité énergétique, la réduction des émissions des gaz à effet de serre, la gestion de l’eau et la gestion des déchets – se sont ajoutés d’autres objectifs comme le confort et la santé, l’accessibilité, la biodiversité, les transports, la performance économique etc. Tout ceci en maîtrisant les coûts et donc les prix. 

Dans ce contexte en pleine évolution, les certifications fournissent un cadre méthodologique et permettent de démontrer que les objectifs que nous venons de citer, ont bien été atteints.

Article signé Bruno Mesureur, direction Marketing et Action Internationale, CSTB, et Patrick Nossent, président de Certivéa et Cerway, Groupe CSTB.

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[1] En 2016, les postes de consommation d’énergie non pris en compte par la règlementation peuvent représenter jusqu’à 60% des consommations énergétiques d’exploitation, pour certains types de bâtiments tertiaires.

[2]. Les immeubles de bureaux « verts » tiennent-ils leurs promesses ? Performances réelles, valeur immobilière et certification « HQE® Exploitation, Jean Carassus, Certivea, CSTB, mars 2011.

[3] BIM se traduit alternativement par Modélisation ou Management des données du bâtiment.

[4] Guide to Sustainable Building Certifications, Kasper Guldager Jensen and Harpa Birgisdottir, august 2018.

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