L'analyse du cycle de vie pour améliorer la performance environnementale des entreprises

15282 Dernière modification le 19/03/2019 - 11:01
L'analyse du cycle de vie pour améliorer la performance environnementale des entreprises

D’après le dernier baromètre publié par l’ADEME [1], les dirigeant.e.s d’entreprise sont de plus en plus favorables à la mise en œuvre de politiques publiques en faveur du climat. Ils acceptent les mesures, y compris les plus coûteuses et contraignantes, même si elles les visent spécifiquement. Les entreprises incluent désormais la problématique environnementale dans leurs stratégies. L’ADEME promeut deux outils majeurs, qui tiennent compte de l’ensemble du cycle de vie des produits ou des services, afin d’amoindrir l’impact environnemental et favoriser la performance économique des entreprises : l’analyse du cycle de vie (ACV) et les achats responsables.

L’analyse du cycle de vie (ACV), un outil de développement et de performance

La méthode d’analyse du cycle de vie permet de considérer les impacts environnementaux d’un produit, service ou d’une organisation sur l’ensemble de son cycle de vie.

L’ACV se présente comme un outil de diagnostic et d’aide à la prise de décision des entreprises pour la mise en place des stratégies d’amélioration et de rupture pour les questions environnementales à travers une vision à long terme. Concrètement, cet outil compare les impacts environnementaux de différentes solutions ou scenarii, ce qui permet aux entreprises de faire des choix stratégiques et d’éviter les transferts d’impact.

Par ailleurs, l’ACV se présente comme un véritable levier de communication pour les entreprises qui le mettent en place.

Le cas d’Alstom : la pensée cycle de vie au cœur de sa démarche d’écoconception d’un métro.

Depuis quelques années, Alstom détermine ses priorités environnementales à partir d’analyses environnementales, incluant des ACV. L’entreprise intègre l’écoconception dans sa stratégie de développement pour créer des solutions de mobilité durable. Récemment, l’ACV d’un métro, vérifiée par une tierce partie et publiée selon les règles définies par la norme ISO 14025, a permis d’affiner le diagnostic environnemental pour les métros.

Cette étude met en évidence la part significative de la phase d’exploitation à l’empreinte environnementale globale. Celle-ci démontre aussi que le transport des composants, avant assemblage sur le site intégrateur, contribuent de manière anecdotique aux impacts environnementaux, sauf si le transport s’effectue par avion. Alors que ce métro peut justifier d’une bonne performance environnementale, l’ACV permet aussi d’identifier de nombreuses pistes d’amélioration à partir de l’identification précise des composants ou caractéristiques les plus impactants. Celles-ci pourront bénéficier aux métros du futur.

EDF, ENGIE, RENAULT, TOTAL, VEOLIA avec le soutien de l’ADEME et de l’Association RECORD, ont créé une structure coopérative de recherche dédiée aux travaux relatifs à l’ACV et la quantification environnementale : le réseau Score LCA. Ce réseau se réunira  le 21 mars, lors d’un séminaire dans les locaux d’Engie, pour présenter les résultats de ses recherches.

 

Les achats responsables, un outil à la portée des plus petites entreprises

Fonction stratégique des entreprises, les achats sont aujourd’hui déterminants pour gérer des enjeux environnementaux, sociaux et économiques. Concrètement, mettre en place des achats responsables permet de réaliser des achats tout en tenant compte, à chaque étape du cycle de vie d’un produit ou d’une prestation, des impacts économiques, environnementaux et sociaux qui sont générés.  Les achats responsables font l’objet d’une norme internationale ISO 20400, détaillant les lignes directrices pour la mise en place d’une telle démarche.

Les achats responsables permettent de rechercher l’efficience, une diminution des impacts environnementaux de son activité, une meilleure qualité au sens large ainsi que l’optimisation des coûts globaux (immédiats et différés) au sein de la chaîne de valeur. Intégrer ces enjeux dans la stratégie d’achats se révèle bénéfique, d’un point de vue économique, et favorise la maîtrise des risques ainsi que l’innovation.

L’ADEME a accompagné 20 PME pour les aider à mettre en œuvre les achats responsables. Les résultats de cet accompagnement seront présentés à l’occasion du Forum des achats responsables le 19 mars, de 8h30 à 17h00 à L’Elyseum, 20 rue Quentin-Bauchart Paris 8e. Ce forum est organisé annuellement et permet aux entreprises d’échanger sur les différentes facettes d’une stratégie d’achats responsables et sur les bonnes pratiques en la matière.

 

L’exemple de Gault & Frémont, PME située en Isère qui a fait le pari des achats responsables

Cette entreprise iséroise, spécialisée dans la conception et fabrication d’emballages agro-alimentaires en papier et carton, a décidé d’intégrer les achats responsables dans sa stratégie. Gault & Frémont fait face à une double contrainte technique : préserver la qualité et l’innocuité des aliments qui seront en contact avec ses produits tout en réduisant l’impact de ses emballages. La mise en place des achats responsables a été réalisée en plusieurs étapes. Tout d’abord, l’entreprise a effectué une étude sur la possibilité technique et les gains potentiels de réduction de matière utilisée pour fabriquer les emballages. Cette dernière a validé la proposition d’un fabricant pour une machine presque entièrement automatisée.

En parallèle, l’entreprise a comparé les coûts supportés par la fabrication en Asie de certains produits, en tenant compte des surcoûts (liés aux retards, au stock, aux pertes) avec les coûts pour une fabrication sur leur site. Le résultat a avancé une meilleure rentabilité pour l’entreprise si elle relocalise sa production en France.

 

 

[1] « Représentations sociales du changement climatique », ADEME, novembre 2018

 

Article publié sur ADEME
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