Géocooling: le froid renouvelable qui a de l’avenir

Rédigé par

ALTEREA Ingénierie

Ingénieriste de l'énergie

5576 Dernière modification le 10/09/2018 - 09:33
Géocooling: le froid renouvelable qui a de l’avenir

Comment fonctionne le système de géocooling ?

Sur le même principe qu’un réseau de chaleur, il est possible d’utiliser la température du sous-sol pour couvrir une partie des besoins énergétiques en rafraichissement. Pour le rafraîchissement, il faut forer à une profondeur précise. En effet, le sous-sol connaît une température stable d’environ 10° à une douzaine de mètres de profondeur (cela peut varier en fonction de la région et de l’altitude). Ainsi, un réseau de géocooling utilise cette source de fraîcheur pour la transporter vers des habitations ou bâtiments qui ont un besoin de climatisation.

Au niveau réglementaire, c’est l’arrêté du 16 août 2017, relatif à l’agrément des modalités de prise en compte du géocooling – production de frais – dans la réglementation thermique (RT 2012) et notamment son titre V qui définit les modalités de prise en compte du géocooling dans la réglementation thermique.

Le centre commercial d’Aéroville

Inauguré en 2013, le centre commercial d’Aéroville, situé près de l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaule, dispose d’un système de géothermie et de géocooling pour couvrir les besoins de ses 11 000m² de surface en chauffage et en climatisation. Pour mettre en place le système, deux puits de puisage ont été creusés ainsi que quatre puits de rejet à 100 mètres de profondeur. La température de la nappe sous-terraine est stable, environ 14° toute l’année. Le réseau se déploie alors avec une boucle d’eau qui raccorde les 180 boutiques du centre commercial. Point important, chaque commerce peut réguler sa température de façon autonome. En tout, 50% des besoins en climatisation sont raccordés au géocooling, ce qui représente une économie de 30% sur la facture énergétique de tout le bâtiment.

La résidence étoile à Strasbourg

En 2016, à Strasbourg, les bureaux de l’ancien siège de CUS Habitat ont laissé place à 71 logements sociaux, appartenant à la Sici (Société Immobilière du Commerce et de l’Industrie). Le chauffage-rafraichissement par pompe à chaleur eau-eau, installé dans cette nouvelle Résidence Etoile, s’inspire de la méthode du géocooling.

En effet, “le système  chauffage repose surl’échange thermique généré par l’écart de température de 3 à 6 °C entre l’eau puisée à 40 mètres dans la nappe phréatique et le puits de rejet“. De plus, le plancher des logements devient naturellement chauffant ou rafraichissant selon les besoins en fonction de la différence de température observée entre les pièces et le sol. Selon Jean-Michel Lehmann, administrateur de la Sici, « Les charges par locataire se limitent ainsi à 350 euros pour l’ensemble des huit mois de la saison de chauffe ».

Les demandes du syndicat des énergies renouvelables et de l’association française des professionnels de la géothermie

Pour encourager le développement de la géothermie et du froid renouvelable, le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et l’Association Française des Professionnels de la Géothermie (AFPG), demandent que :

  • La nouvelle Réglementation Thermique dépasse les performances de la RT2012
  • Une part obligatoire d’énergies renouvelables soit instaurée dans la Réglementation Thermique pour les bâtiments neufs dans le secteur tertiaire
  • Une campagne nationale d’exploration des aquifères profonds peu connus pour évaluer le potentiel géothermique français, soit menée
  • Une enveloppe allouée au Fonds Chaleur de l’Ademe puisse bénéficier au froid renouvelable
  • Une prime à l’investissement majorée, dans le cadre de l’évolution du CITE en 2019, soit octroyée pour l’installation de pompes à chaleur géothermique
  • Un animateur spécialiste de la géothermie soit déployé dans chaque région
  • Le froid renouvelable soit pris en compte dans les objectifs nationaux et européens mais aussi dans le Code Minier

Article rédigé par ALTEREA

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