Garantir les performances des bâtiments – de nouveaux outils pour mesurer la performance énergétique réelle

Rédigé par

stephanie derouineau

Cheffe de division - Performances En Service

4784 Dernière modification le 21/06/2018 - 13:45
Garantir les performances des bâtiments – de nouveaux outils pour mesurer la performance énergétique réelle

La construction de bâtiments très performants et le soutient à la massification de la rénovation énergétique constituent des priorités pour lutter contre le changement climatique et la précarité énergétique. Ceci suppose l’engagement de l’ensemble des acteurs de la filière, ainsi que d’apporter sécurité et confiance sur les performances réellement atteintes.

Clé de voûte de la garantie de performance, la « mesure » évolue aujourd’hui pour proposer des instruments innovants fiables et compétitifs. Ces nouvelles méthodes de mesure ambitionnent de vérifier si les promesses sont tenues, et si ce n’est pas le cas, d’apporter des éléments de compréhension sur les écarts constatés et leurs causes.

Dès la fin du chantier, mesurer la performance énergétique intrinsèque

Dès la fin du chantier il est possible de caractériser la performance énergétique dite « intrinsèque » d’un bâtiment. Celle-ci résulte des processus de conception, construction (ou travaux de rénovation) et caractérise la performance des ouvrages achevés qu’il s’agisse de construction neuve ou de réhabilitation lourde. Les éléments principaux responsables de cette performance réception sont l’enveloppe et les équipements techniques inclus à la construction. Cette performance constitue la première composante de ce qui fera in fine la performance réelle une fois le bâtiment en exploitation.

ISABELE, une mesure sur le terrain qui va plus loin que la mesure de la perméabilité à l’air

La mesure de la perméabilité à l’air est un test qui permet sur le terrain de mesurer le résultat d’un travail collectif des artisans, entreprises pour limiter les infiltrations d’air parasites dans le bâtiment. La mise en place de ce test a favorisé la montée en compétence des professionnels et a permis de constater rapidement sur le terrain une amélioration importante des niveaux d’étanchéité à l’air réels. ISABELE, developpé par le CSTB, propose d’aller plus loin dans cette démarche en complétant le test de perméabilité à l’air par un test permettant de mesurer le niveau global d’isolation thermique du bâtiment qui va conditionner de manière directe les consommations et donc la facture de chauffage du bâtiment.

Le principe général de la méthode consiste à chauffer le bâtiment et mesurer sa réponse dans le temps, de manière à remonter par analyse aux caractéristiques thermiques globales de l’enveloppe. Cette mesure est réalisée sur une période courte à l’issu des travaux sur bâtiment inoccupé. À l'instar de la mesure d'étanchéité à l'air de l'enveloppe, l’indicateur du niveau d’isolation global du bâtiment mesuré accompagne la mise en œuvre de la garantie de performance énergétique et peut être comparée à la valeur calculée en amont par le bureau d’étude.

Exemple de résultat obtenu grâce à la méthode ISABELE – Sur ce cas, on constate que les promesses de performance énergétique de l’enveloppe sont tenues !

La méthode est aujourd'hui opérationnelle pour la maison individuelle et en cours de développement pour le logement collectif.

MERLiN, une procédure complète pour caractériser les performances énergétique des logements à réception

Pour compléter cette photographie des caractéristiques énergétiques de l’enveloppe d’un bâtiment à réception des travaux, la procédure MERLiN  développé par le CSTB, le CEREMA et le COSTIC dans le cadre du programme PACTE (Programme d’Action pour la Qualité de la Construction et la Transition Energtique) propose des protocoles de vérification du bon fonctionnement des systèmes de ventilation (protocole PROMEVENT) et systèmes de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire.

Pour en savoir plus sur MERLiN :

https://www.youtube.com/watch?v=olsdfmM0DB0&t=0s


En exploitation, mesurer la performance énergétique effective des bâtiments

Un exemple : la méthode REPERE

La méthode REPERE est la solution CSTB de mesure de performance de bâtiments en exploitation, basée sur un suivi dans le temps des mesures de consommation et de température intérieure.

Initialement conçue pour mesurer de manière objective le gain de performance induit par un programme de rénovation de logements (par comparaison aux simulations), cette solution s’applique à tout type de bâtiments, en construction neuve comme en rénovation. Compatible avec le protocole international IPMVP, elle peut être utilisée en support d’un CPE (Contrat de Performance Energétique) ou simplement en vue d’effectuer un retour d’expérience.

Exemple de résultats obtenus grâce à la méthode REPERE – Sur ce cas, on constate que les promesses de performance énergétique ne sont pas tenues !

Au-delà de la mesure de performance, l’analyse apporte des éléments explicatifs sur les causes des écarts entre prévisions et réalité, et permet dans certains cas d’identifier des défauts d’exploitation corrigeables sans travaux lourds (par exemple les réglages d’une chaufferie).

Le CSTB propose la méthode REPERE aux acteurs de la construction (bailleurs sociaux, foncières, maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre…) sous la forme d’un service clé en main intégrant l’instrumentation, le pilotage logistique de l’opération et l’analyse expert des données.

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