Emmanuel Acchiardi: "Aller plus loin que la réglementation thermique en vigueur"

Rédigé par

Philippe NUNES

DG

3445 Dernière modification le 07/03/2017 - 11:35
Emmanuel Acchiardi:

Avec le label E+C-, les pouvoirs publics adoptent une méthode collaborative pour mettre au point le bâtiment de demain. Ces derniers mois, les acteurs de la construction ont contribué à élaborer le référentiel ; il leur est aujourd’hui proposé de l’expérimenter collectivement et en toute transparence. Ainsi, les maîtres d’ouvrage, concepteurs, entreprises, se familiariseront avec les niveaux d’exigence du label pour mieux l’appréhender. Pouvoirs publics ou professionnels y gagneront une réglementation à la fois ambitieuse et applicable.

L’objectif est d’aller plus loin que la réglementation thermique en vigueur : il s’agit d’expérimenter un bâtiment à la fois à énergie positive (BEPOS) et bas-carbone. Le volet BEPOS comporte 4 niveaux, adaptés à l’ensemble des typologies, des situations géographiques ou climatiques et vise à réduire la part non renouvelable des énergies consommées. Le volet carbone compte 2 niveaux de valeurs maximum d’émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie, avec une valeur spécifique aux matériaux et équipements de construction.

Pour préparer la future réglementation du bâtiment neuf, les pouvoirs publics ont mis en place une expérimentation associant largement les acteurs de la construction autour d’un observatoire, opérationnel depuis février 2017. Les maîtres d’ouvrage volontaires sont invités à alimenter l’observatoire par les données techniques et économiques des bâtiments qu’ils conçoivent et construisent. Les bâtiments proposés y seront analysés au sein du comité de pilotage de l’expérimentation piloté conjointement par l’État et le CSCEE.

Construire un bâtiment respectant les standards énergétiques plus exigeants que la RT 2012 et un critère carbone nouveau nécessite des études, travaux, solutions techniques, donc un coût qu’il faut évaluer pour s’assurer que le niveau réglementaire envisagé demain est ambitieux tout en étant compatible avec le marché.

Un soutien méthodologique et financier aux maîtres d’ouvrage, des efforts de formation et d’accompagnement, notamment pour des bureaux d’études, des cabinets d’architecture des éditeurs de logiciels dans le développement d’outils permettant de produire des ACV sont prévus.

L’État a signé des conventions avec plusieurs certificateurs précisant les conditions dans lesquelles ils peuvent délivrer les certifications d’ouvrages sur la base de ce référentiel. Un maître d’ouvrage qui souhaitera inscrire un bâtiment dans l’expérimentation sera libre de faire ou non certifier son ouvrage, ce ne sera pas une condition d’entrée, mais c’est un gage de qualité. Chacun pourra viser le niveau d’ambition qu’il souhaite et la capitalisation permettra de calibrer l’optimum pour la future réglementation environnementale dans le bâtiment neuf.

Emmanuel ACCHIARDI
Sous-Directeur de la Qualité et du Développement Durable dans la Construction,
DHUP
www.developpement-durable.gouv.fr

Emmanuel Acchiardi est Architecte Urbaniste en Chef de l’État. Il a exercé au sein des services déconcentrés du ministère de l’environnement, de l’énergie et de la mer notamment dans les domaines de l’aménagement et du bâtiment. Détaché à l’ADEME
de 2011 à 2016, il est désormais sous-directeur de la Qualité et du Développement durable dans la Construction à la DHUP.

Extrait du Manifeste EnerJmeeting 2017
Télécharger le manifeste EnerJmeeting 2017

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