Editorial de Laurent Rossez | Le changement climatique requiert plus une capacité à décider collectivement, que de technologies et d’innovation

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NOVA BUILD

L'écoconstruction est notre avenir

980 Dernière modification le 04/04/2019 - 11:36
Editorial de Laurent Rossez | Le changement climatique requiert plus une capacité à décider collectivement, que de technologies et d’innovation

L'innovation et la technologie peuvent-elles "sauver la planète"?

Rien n’est moins sûr… Les avancées de la science, la montée exponentielle des capacités de calculs, la conception paramétrique, la gestion des datas, les connexions intelligentes de la Smart-City, les progrès attendus de l'intelligence artificielle, … : tout cela nous permettra-t-il « d'inverser la vapeur » et de concevoir des villes meilleures, qui protègent, soignent et où il fera bon vivre pour longtemps ?

Soyons lucides, les réponses trop technologiques nous font oublier à quel point l'homme pour subsister est dépendant du socle du vivant et « les progrès liés à la croissance soutenable seront vains s’il n’y a plus d’abeilles ». Oui, nous sous-estimons encore largement à quel point l’Homme a besoin de la Nature. Comme on a parlé à une certaine époque de tout « industrialiser », il faudrait désormais parler de tout « écologiser » !

Ne misons pas tout sur l'innovation, généralement incrémentale donc aux effets relativement lents, pour nous extraire de la trajectoire dangereuse qui nous rapproche toujours d'un effondrement cataclysmique.

Il est plus urgent aujourd'hui de préserver au maximum et également d'anticiper car l'inertie est très forte et malgré les progrès escomptés, les chocs liés à la dégradation de l'environnement vont avoir malheureusement lieu.

Il faut dès maintenant oser regarder au moins 25 ans devant nous, une génération, pour challenger nos choix au regard des conditions du futur dont les modèles prédictifs sont pour grande partie connus. Les projets doivent comporter un volet adaptatif de façon à devancer les changements inéluctables que les activités humaines ont enclenchés.

En l’occurrence, NOVABUILD regroupe des gens parmi les plus engagés, avant-gardistes pour faire évoluer nos modèles et influencer les choix d’aujourd’hui qui favoriseront la résilience des modes de vie demain. C’est dans cet esprit de partage des connaissances, progrès et réussites autour de la question de « la ville vivable en 2050 » que nous organisons le congrès international : Cities to Be car il faut agir maintenant !

Devoir de conseil et rôle d'aiguilleur n'ont jamais été aussi cruciaux

NOVABUILD doit regarder en face les plus grandes menaces de notre temps : le changement climatique, la pollution et l'épuisement des ressources naturelles et jouer un rôle d’influenceur vers des solutions positives et duplicables qui avant même d’être curatives doivent mieux préserver et protéger face aux dangers qui arrivent.

Notre assemblée est arrivée à un niveau de conscience et de compétences collectives qui doit nous inciter à porter un regard prospectif instruit et clairvoyant capable d’influencer et d’orienter les grandes décisions à venir en matière d’aménagement du territoire, de développement urbain et de confection des ensembles bâtis.

Aujourd’hui, nos analyses sont audibles et reconnues car l’ensemble des experts que nous formons en Pays de la Loire est le plus grand cluster Français du secteur, sa dynamique est perçue mais surtout la crédibilité de nos propos est acquise.

Notre voix compte et est entendue : elle le sera d’autant plus à Angers en Septembre 2019 lors de du Congrès Cities to Be qui aura une portée nationale et internationale. Nous y partagerons nos diagnostics, la manière d’intégrer au mieux les évolutions connues des paramètres climatiques, sociologiques et environnementaux qui doivent guider les choix pour viser la résilience dans les projets et porter conseils au plus haut niveau.

Alors oui, osons le dire, même si les intentions sont là, même si des efforts indéniables sont faits : l’ordonnancement des priorités et donc les résultats pour garantir le maintien de conditions de vie acceptables pour les générations futures ne sont pas encore au rendez-vous. La vision des programmes de construction et d’aménagement reste encore court-termiste et elle ne traite pas en profondeur les maux qui s’amoncellent et finissent par mettre en péril le monde du vivant dans son ensemble.

Aider à la prise de conscience et promouvoir de nouveaux critères de réussite

Nous le savons, c’est dans la nature humaine de chercher en permanence à améliorer ses conditions de vie. Limiter l’expansion et le progrès reviendrait en quelque sorte à nier l'essence même de l'homme.

Ainsi, les politiques basées sur les restrictions en matière de consommation, de loisirs, de confort ou de mobilité sont vouées à l’échec. Seule une frange très engagée les appliquerait ou les accepterait et surtout aucun programme politique ne fera recette sur de tels programmes.

Pour autant, les chiffres le montrent tous les jours, la société consumériste telle que nous la connaissons aujourd'hui menace nos chances mêmes de vivre en bonne santé sur la planète.

Il est donc nécessaire d’influencer et d’aider à la prise de conscience qui permettra de changer les critères de réussite d’une politique économique. II faut contribuer à l’établissement dans notre secteur d’indicateurs non pas contributifs au PIB - Produit Intérieur Brut - qui fait tant de dégâts collatéraux, mais au BNB : le Bonheur National BrutBrut (*).

(*) Indicateur créé en 1972 au Bouthan, seul pays à présenter un bilan carbone négatif, qui est désormais repris sous diverses formes par des organismes comme l’ONU ou l’OCDE. Concrètement il s’agit d’associer la croissance traditionnelle des différents secteurs, dont le nôtre, à des notions de durabilité et de collectivité.

En un mot il nous faut viser un développement économique basé sur une croissance qualitative plutôt que quantitative. Il nous faut donc, par exemple, dans notre secteur construire moins pour construire mieux et aussi réhabiliter plus. Ce qui veut dire plus souvent refaire à partir de ce qui existe, donc possiblement aussi créer bien plus de m² à vivre que l’on imagine. Savez-vous par exemple qu’en Ile de France sont actuellement vacants prés de 4 millions de m² de tertiaires désuets, ce qui - transformés en logements - représente 45 000 unités d’habitation.

Accélérateur des transitions et expertise en durabilité

Les spécialistes de la durabilité doivent englober plusieurs domaines d’expertises et de disciplines pour concevoir et mettre en œuvre des solutions qui répondent réellement aux défis environnementaux, économiques et sociaux.

L’interdisciplinarité de NOVABUILD constitue une occasion exceptionnelle pour contribuer à inventer des modèles favorables à la ville positive de demain. De toute évidence, il y a beaucoup d’attente dans ce sens. Face aux décisions à prendre sur les grandes options d’aménagement, nos élus, les institutionnels ou aménageurs publics et privés font de plus en plus face à des questionnements cruciaux où ils manquent cruellement d’analyses prédictives, prospectives et croisées pour étayer les choix.

Le Congrès #CitiesToBe vise à renforcer l’accompagnement vers une ville plus durable résiliente et inclusive. Il s’agira notamment d’allier vision globale et contributions matricielles, telles que : la résilience des opérations, les sciences sociales des nouveaux usages, l’architecture durable réversible, l’ingénierie prédictive, la préservation et le recyclage des ressources, les sciences de l’environnement et du climat, ou encore l’intelligence des réseaux d’énergie et de transports.

Je reviendrai vers vous dans les prochaines semaines pour vous faire état des avancées sur le contenu exact des différentes séquences du Congrès qui comprendra 3 plénières, 45 ateliers, 25 pitch solutions, 5 visites de sites et encore 10 revues de projet. Plus de 60h de contenu, dont 50% en anglais, pour :

  • Découvrir des retours de terrain en France et à l’international,
  • Partager bonnes pratiques et solutions,
  • Mobiliser les dynamiques d’acteurs,
  • et surtout Prendre conscience et agir pour 2030 – 2050.

 

Alors bloquez tous dans vos agendas les 11-12 et 13 Septembre 2019 dans le Centre des congrès Jean Monnier d’Angers logé au cœur du jardin des plantes et entièrement rénové qui aura ouvert ses portes !

 

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