[Edito] La pierre ou la terre ?

Rédigé par

Rodolphe Deborre

Directeur Innovation et Renaissance Ecologique

3483 Dernière modification le 21/01/2019 - 09:00
[Edito] La pierre ou la terre ?

Quel concours de projet immobilier d’envergure n’a pas son volet d’agriculture urbaine, avec ou sans serre, sol, hydro, aqua, sociale, rentable, fluo, permadiverse et biomimétique ?

Quelle soirée télé, maintenant que nous disposons de tant de chaînes thématiques ou de replay possibles, sans son magasine sur la malbouffe qui conclut invariablement sur des fruits et légumes bio de saisons, c’est bon pour le transit et la santé, surtout s’ils sont de proximité ?

Combien de temps peut manger une métropole si les flux de transports alimentaires sont bloqués pour quelque raison que ce soit ? On parle de moins d’une journée pour Londres ?

Combien de résidences immobilières portent des noms agricoles ? le clos de ceci et le verger de cela ?

Combien de projets agricolourbains (sic) sont portés par des architectes (re sic) seuls ? Combien de projets urbanoagricoles (rere sic) sont portés par des agriculteurs seuls ?

Grand bazar ou féconde diversité ? 

Pour tenter d’y voir clair, et tenter de comprendre pourquoi puis comment l’agriculture urbaine peut devenir la pierre angulaire de la ville durable, voici une série d’articles écrits par des experts reconnus.

On y parlera d’histoire de l’agriculture urbaine et périurbaine car ce n’est pas nouveau. On y parlera de perspectives, d’international, de start up, de risques, de rentabilité et d’écologie en privilégiant les retours d’expériences de chaque sujet : qu’est-ce qui a marché, qu’est-ce qui n’a pas (encore ?) marché ?

On y fera aussi un peu de philo voire un peu de prospective : Que faudrait-il faire pour que ce qui marche, marche mieux et change d’échelle ? Et pourquoi diable les humains en ont-ils besoin d’agriculture urbaine ? Pour manger seulement ? Déjà pas mal me direz-vous peut-être.

Merci aux contributeurs volontaires de la première heure : Paola Mugnier (Urbalia), Guillaume Lemoine (écologue, Etablissement Public Foncier Nord Pas de Calais), Claire Dages (Saaltus), Greenflex, Nicolas Bel (Topager), Alexandre Garcin (Elu, ville de Roubaix), la LPO, Steven Beckers (BIGH), Julien Dossier (Quattrolibri), Anne-Laure Boursier (philosophe, Néo Eco), Thomas Pocher (inventeur du Drive Pieton, Leclerc), Pierre Darmet (Jardins de Gally), ou Rémi Alberola (Les Cols Verts).

A l’échelle de ma modeste expérience (ingénieur agro travaillant dans l’immobilier construction, quel destin !), j’oriente les projets immobiliers de Rabot Dutilleul vers plus de bien-être en ville. Ce bien-être passerait selon expériences-urbaines.com résolument par la présence de végétal, souvent d’animal, souvent collectivement, le plus souvent possible écologique au pied des immeubles. Cette vision passe à l’évidence par une expertise agricole avérée et précise voire innovante car tout le monde ne s’improvise pas jardinier du jour au lendemain. Elle passe enfin par la rentabilité de cette activité en ville et les facteurs clés de succès de cette rentabilité. Je rêve de projets immobiliers regroupés et denses autour de parc urbains de 2 ha gérés en permaculture. Mais on ne trouve pas de tels projets tous les jours hélas. 

N’hésitez pas, chers lecteurs internautes assidus, à commenter ces différents articles. Cela ne peut qu’enrichir ce domaine naissant et prometteur. Et comme le dit un ami cher et agronome : c’est à la fin de la foire qu’on comptera les bouses.


Un édito signé Rodolphe Deborre, directeur Innovation et Développement Durable de Rabot Dutilleul 

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