Eau chaude sanitaire : Les calories de la douche ne partent plus dans la nature

Rédigé par

Jean-Philippe Pié

Journaliste

2437 Dernière modification le 24/02/2014 - 17:27

Dans un bâtiment, la chaleur ne s’enfuit pas seulement par l’air, mais aussi par l’eau.

Selon Solénove, la présence de l’échangeur n’induit qu’une légère perte de pression dans le tuyau, de l’ordre de 3 %."Chauffer les 60 litres d’eau à 40 °C nécessaires à une douche demande autant d’énergie que pour chauffer 720 m3 d’air de 10 °C à 20 °C. Autrement dit, vous jetez aux égouts autant d’énergie que si vous ouvriez une grande fenêtre (1 m²) en hiver pendant 1 heure à chaque fois que vous prenez une douche ! » explique ainsi le site autoconstruction.info.

Une déperdition dont tout le monde a une vague idée, mais sans que cela déclenche de fortes réactions. Pourtant, des solutions sérieuses existent, dont certaines ont fait leurs preuves depuis longtemps… ailleurs. «  Au Canada, le PowerPipe, fabriqué par RenewAbility, est diffusé depuis plus de quinze ans » fait remarquer Gérard Roberge, gérant de la société Solénove Energie en France et importateur du PowerPipe depuis 2009.

L’appareil lui-même, qui dispose d’un avis technique du CSTB (comme quatre de ses concurrents en France) est d’un principe simplissime : c’est un échangeur de chaleur composé d’un tuyau d’évacuation en cuivre (qui remplace une section du tuyau d’origine) enrobé d’un serpentin de 4 à 6 tubes de cuivre, dans lequel circule l’eau d’alimentation. Elle capte ainsi une partie des calories des eaux de douche, parfois encore très chaudes, ce qui permet de moins solliciter le chauffe-eau.

Les économies d’énergie consécutives ne sont pas si simples à quantifier, car elles dépendent des installations et des utilisations. «  Grosso modo, cet échangeur permet d’économiser 3 à 5 kw/h/m2/an d’énergie primaire. Cela peut par exemple permettre à un bâtiment d’atteindre les normes de la RT 2012… » précise Gérard Roberge. Car le Powerpipe est pour le moment plutôt destiné à la construction ; 400 installations auraient été réalisées à ce jour en France. Dans l’ancien, où les travaux peuvent faire reculer les clients, on verra plus tard…

D’autant que Solenove Energie vise surtout les bâtiments collectifs, résidentiels, tertiaires ou même industriels. Il y a donc de quoi faire. Une installation a récemment été effectuée dans une usine où l’on travaille seize heures par jour. Etant donné le nombre quotidiens de douches, le retour sur investissement a été évalué à trois mois. Dans un immeuble collectif, le coût ressortirait, selon Solenove, entre 300 et 450 euros par logement, mais plusieurs logements peuvent aussi être raccordés à un seul échangeur, en sous-sol.

Encore quasi-inconnus en France, les appareils de Solénove et de ses concurrents méritent sûrement un peu plus d’attention, surtout s’ils sont couplés avec des pommes de douches économes en eau.

Jean-Philippe Pié pour Ecobat

Légende photo : Selon Solénove, la présence de l’échangeur n’induit qu’une légère perte de pression dans le tuyau, de l’ordre de 3 %.

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