[Dossier Hors-Site] #1 - La construction Hors-site, évolution ou révolution ? - L'édito de Pascal Chazal

Écologie, Compétitivité, Cohésion sont les trois axes du plan de relance doté de 100 milliards d’euros, le plus grand plan jamais mis en place par le gouvernement. 

Le bâtiment n’est pas oublié avec notamment 6,7 milliards pour la rénovation énergétique. Rénover le parc immobilier, répond à l’axe Ecologie : la quantité de m² à isoler est tout bonnement époustouflante, et le besoin en main d’œuvre énorme. La pose d’un ITE sur un existant nécessite le savoir-faire d’une main d’œuvre qualifiée qui malheureusement fait défaut. Dans le second axe, Compétitivité le gouvernement souhaite, et l’on peut bien le comprendre que le recours à de la main d’œuvre détachée soit largement réduit afin de faire bénéficier à la nation le bénéfice de ces nouveaux marchés.

Comment faire ? La main d’œuvre qualifiée ne se crée pas en quelques semaines, former un ouvrier industriel qui a perdu son emploi à poser de l’ITE sur un chantier s’avère une tâche ardue, voire presque impossible, il est par contre possible de le former, et c’est le troisième axe Cohésion, à produire en usine des éléments à forte valeur ajoutée pour le bâtiment, des façades entières pour la rénovation thermique dans la démarche Energiesprong par exemple ou des éléments comme des murs à ossature bois ou des modules pour construire des logements, de nouvelles écoles ou des hôpitaux.

Vous l’avez compris, la solution s’appelle la construction Hors-site !
Elle répond en tout point aux trois axes du plan de relance porté par le gouvernement :

Ecologie : La construction Hors-site réduit de manière importante l’impact carbone, par l’utilisation des matériaux renouvelables comme le bois ou recyclables comme l’acier, mais également par le déplacement d’une bonne partie des heures de travail du chantier à l’usine. Savez-vous qu’en moyenne, les ouvriers d’un chantier habitent à 80 km du chantier pour 10 km seulement pour les ouvriers d’une usine ? Les ouvriers passent entre 30 et 40% de leur temps dans les transports, c’est inefficace et produit quantités de bouchons et de CO2 ! 

Compétitivité :  Nous pouvons produire dans des usines menacées de fermeture, car les produits qui y sont fabriqués subissent une concurrence mondiale impossible à combattre, des produits à forte valeur ajoutée pour le bâtiment, comme des modules ou des façades.

Cohésion : Les ouvriers des usines en perte de vitesse peuvent être formés à produire des éléments à forte valeur ajoutée pour le bâtiment. Cela a déjà été réalisé. Prenons l’usine de Grille-Pain de la société SEB/Moulinex, transformée il y a dix ans en usine de murs à ossature bois et de modules, avec l’ancien personnel dont 70% de femmes. 

La crainte bien légitime peut être la suivante : Avec la construction hors-site, nos bâtiments vont-ils être construits par des industriels comme Toyota ou Airbus et détruire les emplois des entreprises du bâtiment ? On peut être parfaitement rassuré sur ce point, les besoins de main d’œuvre vont peser durablement sur les filières du bâtiment avec l’accélération de la rénovation environnementale des bâtiments, qui devrait assurer le plein emploi du secteur pour les trente prochaines années. 

Recycler des chaînes de montage automobile, aéronautique ou navale pour produire des modules peut redonner de l’emploi à ceux qui risquent bien de le perdre et ainsi libérer les heures des ouvriers qualifiés qui pourront de fait, faire ce qu’eux seuls savent faire, les travaux sur le chantier.

Réindustrialiser la France, c’est possible avec la construction Hors-site !

Edito signé Pascal Chazal, CEO Groupe Hors-Site

           

Dossier soutenu par

 

Retrouvez tous les articles du dossier

 Construction Hors-Site, construction durable ?

 

Crédits photos : Magazine Hors Site.