[Dossier Afrique - Ville(s) Durable(s)] #21 - Conception architecturale et énergétique au Bénin

4923 Dernière modification le 12/08/2020 - 12:00
[Dossier Afrique - Ville(s) Durable(s)] #21 - Conception architecturale et énergétique au Bénin

Le Centre de Formation pour l’Administration Locale [CeFAL] est principalement destiné à la formation des élus locaux et les agents des collectivités locales, et s’inscrit dans le programme de développement de la ville d’ALLADA, au Bénin. 

Cette agglomération située entre les deux principaux pôles économiques du pays ambitionne d’accroitre son rôle et devenir un acteur de poids au niveau régional. 

Ce projet, réalisé par les filiales ingénierie et architecture de PHOSPHORIS, fera également figure de démonstrateur au niveau national : il devra en conséquence intégrer des caractéristiques innovantes, en particulier en termes environnemental et énergétique, dans un but de transformation durable du territoire. La démarche bioclimatique commence avec l’aménagement urbain : le projet CEFAL se façonne avec le temps et s’intègre facilement dans la ville existante tout en utilisant une dimension appropriée de la parcelle, conservant ainsi l’esprit de la ruelle de la ville traditionnelle béninoise.

Les objectifs du projet CeFAL

Le projet de construction a pour objectif de palier l’inexistence d’infrastructures propres devant abriter l’Administration, les salles de formation ainsi que les lieux d’hébergement des apprenants. Dans un objectif de développement durable, il devra appliquer les préconisations d’efficacité énergétique et d’optimisation tout en intégrant un dispositif d’autonomie de réserve d’eau pour un accès continu à l’eau potable.

En ce sens, le projet se développe autour de 5 axes :

  • Renforcer les capacités d’intervention du centre
  • Améliorer le pilotage et la gestion du centre
  • Actualiser et diversifier l’offre de services
  • Assurer un soutien efficace aux ministères, projets et structures intervenant dans l’appui aux communes
  • Développer des actions de visibilité et de promotion des prestations du centre au Bénin et dans la sous-région

Ces derniers visent à répondre à diverses orientations : le développement des capacités organisationnelles et fonctionnelles du CeFAL, le développement permanent d’une offre de services adaptés et de qualité et l’adoption d’une orientation client avec l’amélioration de l’image de marque.

Un projet innovant 

Un bâtiment assimilant les concepts de l’architecture bioclimatique et s’insérant dans son environnement direct et ses spécificités a ainsi été imaginé. Une proposition a été établie autour de quatre composantes clés : 

  • Utilisation des Vents : l’architecture du bâtiment tire parti des vents dominants pour rafraîchir de façon naturelle l’air ambiant. 
  • Protection Solaire : l’architecture du bâtiment détourne la problématique du soleil, permettant à la fois de réduire les consommations d’énergies tout en créant une atmosphère «cocon». 
  • Gestion de l’Eau : l’architecture du bâtiment a été pensée pour exploiter au mieux cette ressource précieuse de la région. 
  • Production d’Énergies : l’architecture du bâtiment incorpore un ensemble de système aspirant à rendre le complexe autonome au niveau énergétique.

Ce projet verra ses 7 700 m² de surface totale se diviser en plusieurs parties : logements, administration, amphithéâtre, bibliothèque, salles de classe et réfectoire.

La proposition du projet

Situé hors du centre-ville dans un environnement peu urbanisé, le projet sera considéré comme une micro-ville référence conçue pour inspirer les usagers du bâtiment. L’idée n’est pas de construire un grand volume qui s’isole, mais d’utiliser le tissu traditionnel pour créer des ruelles et des places agréables à traverser et rassembler les gens. Il s’agit de favoriser plus de rencontres entre les élèves des différentes sections au sein du campus et encourager des idées innovantes pour le pays.

Un espace où des volumes de différentes tailles sont éparpillés sous le même toit : adjacents ou superposés, ils forment naturellement de grandes et petites places, des fontaines et des terrasses. 

 

  • Vent dominant :un corridor du vent, un aménagement intégré à son espace et son temps qui profite au maximum du vent pour appliquer une ventilation naturelle. Il permet un confort optimal et une économie d’énergie.
  • Ensoleillement :couvert par un grand toit de verrière photovoltaïque, ce matériau permet de mettre en scène une lumière traversante tout en apportant de l’ombre lorsque cela est nécessaire. On emploie une morphologie ronde pour encourager les étudiants à se rassembler sous le patio et engendrer une ambiance de collectivité et convivialité.
  • Eaux pluviales :pour récupérer et stocker les eaux pluviales, des bassins paysagers sont créés, renforçant le concept du « corridor du vent » en rafraîchissant l’atmosphère.
  • Un village démonstrateurqui fait figure de modèle de l’urbanisme de demain, avec des espaces de rencontres et ludiques ouverts à tous.
  • Construction nature pour les logements :  des logements sur pilotis pour optimiser le traitement des eaux pluviales, réduire l’impact sur le site, aménager des potagers et jardins au sol, rendre accessible la promenade à tous depuis le RDC. La construction bois a été favorisée car il s’agit d’un matériau durable et peu énergivore, avec une souplesse d’utilisation et une durée de construction réduite. Les logements possèderont une façade végétalisée afin de réguler la température ambiante à travers l’évapotranspiration, une meilleure qualité de l’air et l’amélioration du cadre urbain.
  • Un village en lien avec la nature :les bâtiments en volumes modérés et matériaux naturels, répartis dans l’espace en formant occasionnellement des mini-jardins, des petits patios, des jolis bassins abrités. Son design évoque le campement, lieu de rencontre au milieu d’une biodiversité préservée.
  • Un espace fonctionnel ouverte sur la ville :les lieux d’études se trouvent principalement en périphérie de la canopée ronde pour bénéficier d’un éclairage optimal. Plusieurs terrasses surélevées créent des espaces informels, différenciés du hall principal. L’amphithéâtre se situe au cœur du projet en offrant un accès facile à tous. Le réfectoire et les commerces se positionnent entre les dortoirs et le centre de formation, s’appuyant sur le hall commun en fournissant un soutien logistique important. Dans le futur, un accès au public pourrait être envisagé. Le volume de l’administration possède une vision directe sur tout le centre, optimisant la gestion générale. 

Un article signé Phosphoris

Consulter l'article précédent :  #20 - projet de microgrid urbain pour alimenter l’éclairage public de la ville de Yaoundé


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