Des membranes techniques pour un gymnase brésilien

Le CAP Sports Gym, gymnase de 1 200 m² au Brésil, a été nominé à la sixième édition de l’Energy Performance + Architecture Award du Mondial du Bâtiment 2015. L’originalité du lieu repose sur deux membranes techniques tendues Serge Ferrari. Françoise Fournier, Directrice du Développement Marché Infrastructures sportives, et Cyril Vanmeerhaeghe, Chef de Produit Façades, répondent à nos questions.

Quelles membranes ont été utilisées pour créer l’enveloppe du Cap Sports Gym à Sao Paulo ?

Françoise Fournier : Pour la toiture, il s’agit du précontraint 702 de Serge Ferrari, une membrane étanche qui laisse passer la lumière mais protège de la pluie. Pour les parties verticales, c’est un produit de la gamme Stamisol FT qui a été choisi, rebaptisée désormais en Soltis. Il s’agit plus précisément du Soltis FT 371, une toile qui laisse passer la chaleur, ce qui est parfait en hiver, mais nécessite de ventiler en été.

Pouvez-vous nous expliquer la technologie du précontraint ?

F.F. : Les toiles Serge Ferrari sont des composites souples. Il s’agit de supports tissés polyester haute ténacité, avec une grande résistance mécanique. Une enduction de résine vinylique formulée sur l’endroit et l’envers de la toile la rend résistante aux UV et aux moisissures, plus durable, résistante au feu et empêche les couleurs de passer. La technologie du précontraint est un système de tension en chaîne et en trame qui vient équilibrer le tissu dans les deux sens. Ainsi, la toile est plus stable dans le temps – il y a moins d’allongement non maîtrisé – et plus durable. L’enduction est plus épaisse en crête de fil, ce qui protège plus efficacement contre les agressions des UV, les différences de température, l’abrasion ou encore contre l’érosion. Le précontraint permet aussi d’obtenir une très bonne homogénéité du matériau d’un lot à l’autre.

Quels sont les avantages majeurs du précontraint 702 ?

F.F. : Cette toile permet d’obtenir un éclairage naturel toute la journée dans le gymnase, ce qui génère des économies d’énergie car on a moins recours à l’éclairage électrique. Ce système d’architecture souple ou légère permet de faire de grands franchissements avec un minimum de structures secondaires car la toile se fixe directement sur les structures primaires. Enfin, grâce à la capacité de la toile à se mettre en tension, il est possible de créer des formes particulières.

Cette toile convient-elle sous n’importe quel climat ?

F.F. : Les composites souples ont une faible inertie. Ils sont parfaits pour une utilisation en ambiance tempérée mais ne conviennent pas dans une région où il y a des besoins en chauffage. Dans ce projet au Brésil, les architectes Marton Gyuricza, Andrès Galvez, Gabriel Reis, Renata Rabello et Gabriel Bocchile voulaient une sorte de bâtiment autonome, avec une gestion des apports solaires et une ventilation naturelle. Le précontraint 702 leur permettait d’atteindre cet objectif.

Quant à la toile de façade Soltis FT, quelles sont ses caractéristiques ?

Cyril Vanmeerhaeghe : Cette toile est fabriquée, elle aussi, selon la technologie du précontraint, qui est un brevet Serge Ferrari. Mais pour la gamme Soltis FT, la membrane est ajourée comme une grille plus ou moins serrée, ce qui la rend respirante. Pour le produit FT 371, le coefficient d’ouverture est de 20 %. Le FT 381 est à 28 %, par exemple. Certains produits sont résistants au feu. Pour chaque projet, nous pouvons proposer un produit. Les toiles Soltis FT ont aussi pour particularité de bloquer 80 % du vent, et 80 % des apports en lumière et en chaleur. Elles sont légères, faciles à mettre en œuvre, faciles d’entretien et durables. Lorsque l’on est à l’intérieur du bâtiment, on voit ce qui se passe à l’extérieur. En revanche, de l’extérieur, on ne voit pas l’intérieur.

Outre celle pour le Cap Sports Gym au Brésil, quelles sont les applications possibles pour les toiles Soltis FT ?

C.V. : Etant destinées à un usage de façades textiles, on peut les utiliser en complément d’un mur rideau, en habillage de façade, en panneaux ou en surface continue pour se protéger du vis-à-vis ou de l’éblouissement quand on travaille dans un bureau, pour cacher un vieux bâtiment. On peut lui donner une forme en 3D, créer des pans coupés. Cette toile peut aussi être imprimée. On peut ainsi s’en servir comme support de communication. Elle est facile à intégrer dans des projets architecturaux. Au Brésil encore, pour la Coupe du Monde de football, un stade a été entièrement équipé d’une façade textile de 15 000 m². Des petits canaux d’eau tout autour permettaient de faire remonter la fraîcheur le long de la façade.

En termes de design, quelles sont les possibilités ?

C.V. : Il existe 15 coloris standard de membranes plus du sur-mesure. Des aspects nacrés, métallisés… On peut imprimer tout ce que l’on veut dessus. Nos membranes font 2,67 mètres de large, avec des soudures polymères, ce qui permet de faire des connexions très précises de panneaux et d’obtenir une belle continuité de l’image. On peut aussi y intégrer un éclairage à Leds.

Un bâtiment équipé de la membrane Soltis FT isole-t-il contre le bruit ?

C.V. : La membrane Soltis FT n’est pas le meilleur produit en isolation acoustique. Pour isoler contre les bruits extérieurs, il convient d’ajouter des cadres avec des matériaux absorbants. En revanche, à l’extérieur du bâtiment, elle diminue l’ambiance sonore urbaine car le bruit ne rebondit pas comme il le fait sur les bâtiments vitrés. La rue devient donc moins sonore.

Article publié sur Mondial du bâtiment
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